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Iran : la proposition russe doit mieux prendre en compte les intérêts de l’ Iran - Téhéran décide de reprendre l’enrichissement d’uranium : le risque de sanctions augmente - Radjab Safarov.




RIA Novosti, Moscou, Serguéi Zelentsov, 9 février 2006.


La proposition russe de créer avec l’Iran une coentreprise d’enrichissement d’uranium a besoin d’être corrigée, a estimé jeudi dans une interview à RIA Novosti le directeur général du Centre d’études iraniennes contemporaines, Radjab Safarov.

Une délégation iranienne de haut niveau arrivera le 16 février à Moscou pour examiner cette proposition, a-t-il rappelé.

"Si d’ici là cette proposition n’est pas assortie de compléments concrets, les prochaines négociations de Moscou seront stériles. La proposition russe doit mieux prendre en compte les intérêts de l’Iran", a dit l’expert.

La politisation de cette question et la pression sur l’Iran ne peuvent qu’aggraver la situation, à son avis.

"La pression sur l’Iran commencera par des sanctions économiques. Mais elles seront inefficaces et absurdes à l’égard de ce pays. L’Iran est un Etat autosuffisant, il a déjà appris à se passer de l’aide de la communauté internationale. Le régime d’isolement qui lui a été imposé par l’Occident lui a appris à être prêt à faire face à de telles éventualités", a souligné Radjab Safarov.

Après la prise de sanctions économiques, la communauté mondiale n’aura plus aucun moyen d’agir sur l’Iran, a affirmé l’expert.

"L’Iran sera abandonné à lui-même et la communauté internationale ne saura rien sur le développement du programme nucléaire de ce pays. Alors les têtes chaudes en Occident décideront que le moment est venu de punir l’Iran en recourant à la force", a-t-il souligné avant d’ajouter que le budget militaire des Etats-Unis comporte déjà les fonds destinés à une nouvelle opération militaire d’envergure.

"Naturellement, l’Iran n’acceptera pas sans réagir des sanctions prises en violation de toutes les normes du droit international. Ses réactions seront très violentes, non seulement Israël mais aussi les principaux partenaires des Etats-Unis en ressentiront les effets", estime l’expert.

L’Iran peut bloquer le détroit d’Ormuz en provoquant un collapsus sur les marchés mondiaux des hydrocarbures. "Le monde se retrouvera au bord d’une guerre. Ce ne sera pas un conflit local, ni une nouvelle opération de "démocratisation" du monde. Ce sera une guerre globale dont il est impossible de prévoir les conséquences", estime Radjab Safarov.

La Russie a aujourd’hui une mission historique, à son avis.

"Si la Russie complète sa proposition et prend en considération, ne fût-ce que partiellement, les intérêts de Téhéran - il s’agit d’installer une partie des unités d’enrichissement d’uranium sur le territoire iranien, de laisser les spécialistes iraniens accéder au processus d’enrichissement et d’assurer la participation de pays tiers à ce processus - la situation pourra se normaliser", a souligné le directeur du Centre d’études iraniennes contemporaines.


Téhéran décide de reprendre l’enrichissement d’uranium : le risque de sanctions augmente.(Radjab Safarov.)


[ Selon l’expert, l’aggravation de la situation pourrait inciter les "adversaires potentiels de l’Iran à envisager une solution manu militari pour ce problème, étant donné qu’ils seraient persuadés d’avance que les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU ne donneraient pas l’effet escompté, et que l’Iran poursuivrait envers et contre tous son chemin vers la mise au point d’un cycle nucléaire complet". ]


RIA Novosti, Moscou, 13 février 2006.


La décision de Téhéran de reprendre l’enrichissement d’uranium à l’échelle industrielle augmente le risque de sanctions internationales contre l’Iran, a déclaré lundi dans un entretien avec le correspondant de RIA Novosti le directeur général du Centre d’étude de l’Iran contemporain (Russie), Radjab Safarov.

"Si dans les jours qui viennent l’Iran met effectivement à exécution ses promesses concernant l’enrichissement d’uranium, il est évident que le 6 mars prochain le rapport sur l’Iran ne sera que négatif, et le dossier iranien ne manquera pas d’être renvoyé devant le Conseil de sécurité des Nations Unies (le 6 mars, les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) présenteront leur rapport sur la situation en Iran)", a estimé Radjab Safarov.

Et d’ajouter que dans un tel cas, la Russie pourra soutenir les autres membres du Conseil de sécurité de l’ONU, en votant pour des sanctions.

Le porte-parole du gouvernement iranien, Gholam Hossein Elham, a exprimé lundi l’intention de l’Iran de reprendre l’enrichissement d’uranium à l’échelle industrielle d’ici le 6 mars prochain. Il a aussi annoncé le report sine die des négociations russo-iraniennes sur la création d’une coentreprise d’enrichissement d’uranium sur le territoire de la Fédération de Russie. Initialement ces négociations avaient été prévues pour le 16 février à Moscou.

De l’avis de l’expert, cette dernière circonstance témoigne de "phénomènes négatifs dans les relations russo-iraniennes". "Je pense que la Russie peut adopter sur cette question une attitude relativement dure. La position de la République populaire de Chine (RPC) reste sans doute le seul espoir pour les Iraniens", a dit Radjab Safarov.

Quoi qu’il en soit, a-t-il poursuivi, "dans certaines circonstances, la Chine peut bien s’abstenir de voter" sur la question des sanctions. Alors pas un seul membre du CS de l’ONU ne bloquera cette décision, ce qui augmente le risque de sanctions internationales contre l’Iran", a souligné le directeur général du Centre d’étude de l’Iran contemporain.

Selon l’expert, l’aggravation de la situation pourrait inciter les "adversaires potentiels de l’Iran à envisager une solution manu militari pour ce problème, étant donné qu’ils seraient persuadés d’avance que les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU ne donneraient pas l’effet escompté, et que l’Iran poursuivrait envers et contre tous son chemin vers la mise au point d’un cycle nucléaire complet".

Or, Radjab Safarov a expliqué la décision de Téhéran de repousser à plus tard les négociations avec Moscou par le fait que la Russie n’avait pas concrétisé sa proposition de création d’une coentreprise d’enrichissement d’uranium sur son territoire.

"Telle que cette proposition a été formulée il y a déjà deux mois, elle n’arrange pas Téhéran", est convaincu l’expert.

Et d’expliquer : "Comme l’objectif final du programme nucléaire iranien est de posséder le cycle nucléaire complet, la proposition de Moscou de créer une coentreprise n’était en fait qu’une solution provisoire".

Téhéran tient à ce que les spécialistes iraniens aient accès au processus d’enrichissement d’uranium, et qu’une partie de cette production se situe sur le territoire de l’Iran, a ajouté Radjab Safarov.

Qui plus est, a précisé l’expert, une "coentreprise russo-iranienne n’arrange manifestement pas l’Iran", car aucune garantie internationale ne peut être donnée dans un tel cas.

- Source : RIA Novosti http://fr.rian.ru


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Le projet d’une bourse iranienne du pétrole, par Krassimir Petrov.


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Désagréger la Russie et l’Iran : un objectif pour les Etats-Unis ? par Jean-Marie Chauvier.


[Mais, par une bizarrerie qui n’est qu’apparente, les plus contents à l’heure actuelle sont probablement à Washington. Le Financial Times, insoupçonnable d’anti-américanisme, n’a-t-il pas écrit que les plus durs dans l’administration Bush -les Cheney, les Rumsfeld, les néo et les théo-cons- espéraient une victoire de Ahmadinejab ? ] Le cri de l’Iran, par Maurizio Matteuzzi.


Iran : de Moscou à Cuba en passant par Kurna-2.



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