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Ingérence en Afrique : d’un impérialisme l’autre ?

Il est toujours assez gênant – pour ne pas dire exaspérant – de voir certains analystes et commentateurs de l’opposition se réjouir que les puissances russe et chinoise « étendent leur influence en Afrique » au détriment du méchant colon français qui, hormis ses contributions sociales, éducatives, technologiques et administratives sur le continent ces dernières décennies, ne serait bon qu’à commettre pillages et exactions en tous genres auprès de populations vulnérables...

Voilà sans doute la vision de celui qui, ne connaissant en réalité de l’Afrique que le Club Med de Djerba ou les meilleurs resorts du Kenya, conçoit le monde comme un vaste tournoi de football idéologique où il s’agirait de choisir et soutenir sans conditions son club, trahi par un malheureux besoin de domination. La vision de celui qui pense avec l’arrogance eurocentrique, abreuvé des récits les plus spectaculaires ou les plus misérabilistes, entretenant malgré lui la croyance tenace selon laquelle les peuples d’Afrique seraient anthropologiquement inaptes à l’autonomie et en demande d’une autorité extérieure – qu’elle prenne le nom de « colon » ou de « partenaire majeur ».

Voilà une façon de remplacer à moindres frais un impérialisme par un autre – à ceci près que l’« esprit français » exporté a au moins le mérite d’être une proposition humaniste –, et d’alimenter l’éternel mépris des dirigeants pour leurs peuples, suivant les lois sacrées du profit. Une façon de coller à la religion du développement économique défendue par les lobbies globalistes et autres prédateurs financiers en embuscade, qui entraîne chaque année des milliers de migrants sous-éduqués à abandonner famille et patrie pour vivre la publicité mensongère de l’eldorado occidental.

Mais ce que l’on omet assez grossièrement de dire, sans doute par réflexe colonial primaire, c’est que l’avenir de l’Afrique se trouve désormais plus du côté des dynamiques intracontinentales, en faveur d’une solidarité régionale (notamment du Maghreb et de l’Égypte vers les pays subsahariens), plutôt qu’auprès de partenaires étrangers qui n’en connaissent ni l’histoire ni les particularités sociales, ethniques, culturelles.

Petit test de terrain qui vaudrait le coup : sonder les professionnels du tourisme – et notamment de l’hôtellerie – ici et là sur le continent africain en leur demandant quels sont, par nationalité, les voyageurs qu’ils redoutent le plus, pour leur conduite irrespectueuse (des lieux et des gens) et leurs manières de ploucs incorrigibles. Pas sûr que ce soient les Français qui arrivent en tête du sondage...

Cessons donc de voir l’Afrique comme le mendiant professionnel qui prend son plus bel air de victime pour soutirer quelques pièces, et considérons-la comme une adulte parmi les adultes : ce sera, me semble-t-il, le meilleur service à lui rendre en vue de son émancipation.

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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

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Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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