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Thème : Afrique

Retour aux éléphants blancs - la nouvelle stratégie de développement de l’Occident en Afrique

Farwa SIAL

« La nouvelle stratégie d’investissement extérieur de l’Europe doit renouer avec les modèles commerciaux historiques. Nous revenons aux éléphants blancs des années 1970, car c’est ce que veulent nos partenaires.

 Fonctionnaire du G7 dans un discours sur le commerce et la finance.

« L'ère de la domination occidentale est définitivement révolue ». – Josep Borrell (2024), haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité / vice-président de la Commission européenne. [1] Le 28 janvier 2024, trois membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Niger, le Mali et le Burkina Faso, ont annoncé leur retrait de la CEDEAO. Créée en 1974, la CEDEAO est une communauté économique régionale qui sert de grand bloc commercial, afin de renforcer l'intégration régionale et la coopération économique de ses 15 pays membres. La décision des trois pays de quitter le bloc commercial aussi ouvertement était liée à une série de sanctions imposées par la CEDEAO à leurs gouvernements militaires et à l'objection des pays à l'influence française dans le bloc [2]. Le mécontentement de longue date à l'égard de la CEDEAO était également un facteur primordial ; les pays membres comprennent certaines des (…) Lire la suite »

L’Ukraine : l’entrainement des groupes terroristes au Sahel, les mercenaires et l’incursion en Russie

Oleg NESTERENKO

Bien que les autorités de Kiev réfutent catégoriquement leur moindre implication dans l'organisation de l'attaque terroriste des séparatistes Touareg contre un convoi de l'armée malienne et les effectifs russes de la compagnie « Wagner » les accompagnant à la fin de juillet 2024 au nord du Mali, de plus en plus de faits semblent confirmer le contraire.

L'embuscade sanguinaire organisée par les rebelles du Mali est une opération dans le cadre d'un projet secret de la Direction Générale des Renseignements (GUR) du ministère de la défense de l'Ukraine, qui comprend tant la formation des terroristes à des techniques de combat, tant la fourniture d’équipements, de drones et d'armes pour la réalisation d’opérations de déstabilisation de la zone du Sahel. Récemment, les Russes ont révélé l'identité de l’agent du GUR ukrainien qui est à la tête de la direction de la formation des militants et des groupes affiliés à Al-Qaïda sur le sol du Mali : il s’agit d’un officier de carrière Andrei Romanenko, lieutenant-colonel de la Direction Générale des Renseignements ukrainiens. Si par le passé, dans le cas de ce type de révélations publiques les autorités ukrainiennes ont toujours eu en tant que mode opératoire la prise de parole pour réfuter publiquement ces méfaits, aujourd’hui, bien que la question soit d’une importance stratégique, ni (…) Lire la suite »

Afrique et développement

Rorik DUPUIS VALDER
Ceux qui ne perçoivent le monde qu’à travers le prisme du sacro-saint « développement économique », passent sans doute à côté des richesses spirituelles et des réalités humaines de l’Afrique. Ce travail de « dissociation culturelle » – sorte de gymnastique intellectuelle faite d’empathie profonde et de métaphysique – demande, il est vrai, une certaine humilité et un goût de l’effort (ou du sacrifice, c’est selon) particulier, lorsqu’on a été élevé dans les normes de la domination matérielle et les restes d’un racialisme historique. Ceux-là, par une malheureuse rigidité bureaucratique et les certitudes mesquines héritées de l’eurocentrisme colonial, n’ont manifestement pas compris grand-chose de la place déterminante qu’occupe la mystique sur le continent. Je ne parle pas ici de religion définie ni de mystique au sens dogmatique du terme, mais d’une certaine vision globale de la place de l’homme sur Terre, d’un certain rapport qu’on peut avoir au destin et aux évènements du monde, (…) Lire la suite »

Mon Dieu, la Russie et la Chine vont piller l’Afrique …

2ccr
... Alors que nous, nous leur apportions la « civilisation » ! A chaque fois, je suis étonné de la manière dont on caricature les activités russes ou chinoises en Afrique. Enfin, à demi étonné, car je reconnais que les médias font bien leur job. La grande partie des gens qui abordent cette question, disent sûr d’eux « les Russes et les Chinois vont piller l’Afrique ». Sur quelles études basent-il leurs affirmations ? Aucune, mais comme nous sommes tous pareils, les Russes et les Chinois ne sont pas différents, et donc ils les exploiteront et les pilleront ! Est-ce qu’au fond d’eux, ces personnes ne se sentent pas, inconsciemment, responsables de ce que nos gouvernements, nos pays, ont fait subir à l’Afrique depuis plus de trois siècles ? Est-ce une façon de se déculpabiliser ? Au fond, nous ne serions pas pires que les autres et donc les Russes et les Chinois feront forcement pareil, c’est obligé, c’est la loi des dominants, c’est comme ça un point c’est tout ! D’ailleurs, ça fait (…) Lire la suite »

Ingérence en Afrique : d’un impérialisme l’autre ?

Rorik DUPUIS VALDER
Il est toujours assez gênant – pour ne pas dire exaspérant – de voir certains analystes et commentateurs de l’opposition se réjouir que les puissances russe et chinoise « étendent leur influence en Afrique » au détriment du méchant colon français qui, hormis ses contributions sociales, éducatives, technologiques et administratives sur le continent ces dernières décennies, ne serait bon qu’à commettre pillages et exactions en tous genres auprès de populations vulnérables... Voilà sans doute la vision de celui qui, ne connaissant en réalité de l’Afrique que le Club Med de Djerba ou les meilleurs resorts du Kenya, conçoit le monde comme un vaste tournoi de football idéologique où il s’agirait de choisir et soutenir sans conditions son club, trahi par un malheureux besoin de domination. La vision de celui qui pense avec l’arrogance eurocentrique, abreuvé des récits les plus spectaculaires ou les plus misérabilistes, entretenant malgré lui la croyance tenace selon laquelle les peuples (…) Lire la suite »
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Histoire de la colonisation des Pygmées par les Bantous

Yves GUÉCHI

La colonisation des Pygmées par les Bantous en Afrique centrale est une histoire complexe et souvent méconnue. Elle s'étend sur plusieurs siècles, marquée par des interactions pré-coloniales, l'arrivée des colons européens et les conséquences profondes qu'elle a eues sur les Pygmées. Dans cet article, nous explorerons les origines et les dynamiques historiques des Pygmées et des Bantous, examinant comment leurs relations ont évolué au fil du temps. Nous aborderons également les impacts de la colonisation, tels que la perte de territoire, les changements socioculturels et la discrimination subie par les Pygmées. Enfin, nous nous pencherons sur la résistance et la résilience des Pygmées face à cette colonisation, ainsi que sur les évolutions récentes en matière de reconnaissance des droits des Pygmées et de lutte contre la discrimination.

1. Introduction à la colonisation des Pygmées par les Bantous La colonisation des Pygmées par les Bantous en Afrique centrale est un sujet complexe et souvent méconnu de l'histoire africaine. Cette relation entre ces deux groupes ethniques a été façonnée par des facteurs historiques, culturels et économiques. Dans cet article, nous explorerons les origines de ces groupes, leurs interactions avant l'arrivée des colons européens, ainsi que les impacts de la colonisation européenne sur cette relation. 2. Origines et dynamiques historiques des Pygmées et des Bantous en Afrique centrale 2.1 Les premiers peuplements en Afrique centrale Pour comprendre la colonisation des Pygmées par les Bantous, il est essentiel de remonter aux origines de ces groupes ethniques. Les premiers peuplements humains en Afrique centrale remontent à au moins 60 000 ans, et la région a connu une diversité de cultures et de modes de vie. 2.2 Émergence des Pygmées et des Bantous Au fil du temps, deux (…) Lire la suite »

Les intellectuels et les militants africains ont un rôle à jouer dans la transformation de l’Afrique !

Mustapha STAMBOULI

Il est largement reconnu que le colonialisme a eu des conséquences néfastes et profondes en Afrique, tant sur le plan économique que culturel. Le pillage des ressources naturelles et la dépossession culturelle sont effectivement parmi les séquelles laissées par le colonialisme.

L'Afrique est un continent très diversifié sur le plan culturel, avec ses 54 pays et plus d'un milliard d'habitants. Il est également le deuxième continent le plus peuplé après l'Asie. L'Afrique est immense, couvrant une superficie d'environ 30 millions de kilomètres carrés, ce qui représente près du quart des terres émergées de la planète. La richesse naturelle de l'Afrique est indéniable, avec ses réserves de minéraux, d'hydrocarbures, de terres agricoles fertiles et de biodiversité unique. Cependant, l'histoire coloniale de l'Afrique a laissé des cicatrices profondes et a contribué à l'exploitation économique du continent par l'Occident. Il est important de noter que ces problèmes du passé ont des implications complexes et que le développement de l'Afrique a du mal à se concrétiser. Il y a eu des tentatives pour promouvoir la croissance économique, la stabilité politique et le développement durable en Afrique mais elles sont restées sans suite et pour causes l’intrusion de (…) Lire la suite »

Sommet Russie-Afrique 2023

Oleg NESTERENKO
Malgré la pression antirusse sans précédent de l’Occident collectif américano-centrique sur les pays du continent africain depuis le début de la guerre en Ukraine et jusqu'à ce jour, l’initiative de contrer la politique de Moscou s’est avérée un grand échec. Ni les menaces directes et voilées, ni les offres d’alternatives alléchantes contre l’abandon du vecteur du développement pro-russe n’ont réussi à briser la "résistance" africaine. Les faits sont têtus : la majorité écrasante des pays du continent noir participent au sommet « Russie-Afrique 2023 » organisé par Moscou. Pourquoi ? Il est incontestable que le camp occidental est, financièrement, bien plus riche que la Russie et, théoriquement, en mesure d'offrir aux pays africains des perspectives financières et économiques bien plus attractives. Mais, il y a lieu de l'effondrement quasi complet de l’action antirusse occidentale de ce jour et il est directement associé à la mémoire historique de l’Afrique. La mémoire qui (…) Lire la suite »

Rififi dans l’hémicycle

Emmanuel du MORNE

Une controverse aussi méphitique qu’arriérée secoue l’Assemblée. L’origine de cette confusion ? Le conflit slave mènerait bataille sur les bords de la Seine ? Ouf ! Non ! Rien de tout cela, les hostilités restent contenues sur les rives du Dniepr. « Retourne en Afrique » serait l’objet de la querelle.

Depuis longtemps, les Africains d'Afrique et d'Amérique, en souriant, ont pris le pli de ces invectives. En effet, en se déridant ! Autrement, en réexpédiant l'invitation à son envoyeur, les conséquences eussent été des plus néfastes au sujet de l'économie occidentale. Ceci dit, la démarche raciste pervertissant le monde devrait tôt ou tard trouver son épilogue dans un traitement honnête de la question. Comment y parvenir ? En repérant les contradictions suintant des milieux ayant confisqués la planète, d'une part. – En se posant la question : l'occident, peut-il se suicider en éliminant le racisme ? En second lieu. – Dans un troisième mouvement, la résolution du mystère désignera la ségrégation comme un choix, né à la suite des voyages de Colomb. – Ainsi, nous glisserons sur un autre rythme afin de saisir la lassitude du monde face à une situation de soumission prétendument éternelle. Toutefois, relativement aux discriminés, il paraîtra urgent de passer à l'offensive. (…) Lire la suite »

L’Afrique refuse de suivre la ligne américaine vis-à-vis de la Russie

Le correspondant socialiste
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a récemment clairement exprimé la position de son pays sur la Russie : "Nous ne devrions pas être informés par quiconque avec qui nous pouvons nous associer", a-t-il déclaré (Sahara Reporters, 17 septembre). Il s'exprimait à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, soulignant la politique de longue date de non-alignement de l'Afrique du Sud sur les grandes puissances mondiales. Ceci est dû à l'immense pression des États-Unis, où une nouvelle loi – le " projet de loi sur la lutte contre les activités malveillantes de la Russie ", actuellement en cours d'examen au Congrès – est sur le point d'imposer des sanctions aux pays africains pour avoir simplement maintenu toutes sortes de relations économiques avec Russie, comme le commerce ou l'investissement. Ramaphosa a déclaré : « En tant que pays africains, nous sommes vraiment très fiers de notre propre souveraineté et ne devrions pas être informés par quiconque avec qui nous (…) Lire la suite »