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In memoriam : John Pilger

Le journaliste australien John Pilger est mort le 30 décembre dernier, à l’âge de 84 ans. Il était assez loin de la critique anti-industrielle que je défends aujourd’hui, mais il a produit d’excellentes œuvres, qui ont participé à mon éducation politique. Infatigable militant anti-impérialiste, il n’a jamais cessé d’exposer et de dénoncer les exactions des grandes puissances occidentales, depuis la guerre du Vietnam, qui fut le sujet de son premier reportage. J’ai traduit quelques-uns de ses articles et sous-titré plusieurs de ses nombreux (plus de 50) films documentaires.

Par exemple, j’ai sous-titré The War on Democracy (La guerre contre la démocratie), sorti en 2007, qui traite des guerres et autres interventions impérialistes menées par les États-Unis en Amérique centrale et en Amérique latine : le renversement de Jacobo Arbenz au Guatemala, celui d’Allende au Chili, la tentative de coup d’État contre Chavez au Venezuela, etc.

J’ai aussi sous-titré The New Rulers of the World (Les nouveaux maîtres du monde), sorti en 2001, qui parle lui aussi d’impérialisme en s’intéressant à la mondialisation, et plus précisément au développement du capitalisme en Asie du Sud-Est. Pilger a par exemple filmé en secret dans des usines (parfois rudimentaires) qui fabriquaient des produits Nike, Reebok, Adidas et Gap en Indonésie. On y voit des ouvriers et ouvrières exploitées, qui produisent pour un salaire de misère et dans des conditions exécrables des marchandises vendues bien plus chères par les multinationales. Pilger revient aussi sur les massacres commis, en Indonésie, par le dictateur indonésien Suharto, dans les années 1965–1966, contre les mouvements communistes, avec l’appui des puissances occidentales, qui firent près d’un million de morts.

J’ai également sous-titré The Coming War on China (La guerre qui vient contre la Chine), sorti en 2016, dans lequel Pilger montre comment le comportement des États-Unis vis-à-vis de la Chine favorise des hostilités croissantes, et pourrait bien mener à une guerre militaire ouverte.

Et enfin j’ai sous-titré The Invisible War (La guerre invisible), sorti en 2010, qui dénonce la propagande mass-médiatique ayant mené à l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak, et celle qui entoure le conflit Israël/Palestine.

John Pilger appréciait beaucoup cette célèbre phrase de Milan Kundera :

« La lutte des humains contre le pouvoir, c’est la lutte de la mémoire contre l’oubli. »

C’est effectivement très juste. John Pilger s’efforçait de nous aider à ne pas oublier. Merci John. On essaie.

PS : en complément des liens indiqués Sur https://www.legrandsoir.info/john-pilger-est-mort.html Tous les articles : https://www.legrandsoir.info/_pilger-john_.html

25 janvier 2024

»» https://www.partage-le.com/2024/01/...
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Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary
HOCQUENGHEM, Guy
Préface de Serge Halimi : Avant de mourir, à 41 ans, Guy Hocquenghem a tiré un coup de pistolet dans la messe des reniements. Il fut un des premiers à nous signifier que, derrière la reptation des « repentis » socialistes et gauchistes vers le sommet de la pyramide, il n’y avait pas méprise, mais accomplissement, qu’un exercice prolongé du pouvoir les avait révélés davantage qu’il les avait trahis. On sait désormais de quel prix - chômage, restructurations sauvages, argent fou, dithyrambe (…)
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Croire que la révolution sociale soit concevable... sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c’est répudier la révolution sociale. C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira "Nous sommes pour le socialisme", et qu’une autre, en un autre lieu, dira "Nous sommes pour l’impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale !

Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution.

Lénine
dans "Bilan d’une discussion sur le droit des nations", 1916,
Oeuvres tome 22

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