Samedi, nous avons passé la journée à Pékin avec le journaliste Zheng Ruolin et notre jeune accompagnatrice, guide, interprète, cicérone et mentor : Peng Veijing qui a étudié le français à la Sorbonne.
Zheng Ruolin travaille pour plusieurs médias publics et privés chinois. Son père, très connu en Chine, était un spécialiste de littérature française et notamment de Balzac. Zheng Ruolin, parfaitement bilingue, a été en poste à Paris pendant 20 ans. C’est là que je l’ai connu. Nous avons sympathisé et, avant son retour en Chine, je n’ai pas souvent fait un voyage de Toulouse à Paris sans prendre le temps de déjeuner avec lui. Samedi, il voulait que je lui accorde 30 minutes d’interviews sur une chaîne de télé, CCTV, qui émet en français. Il y anime l’émission dont le titre parlerait à Anne Roumanoff : « On ne nous dit pas tout ».
Zheng Ruolin est venu nous prendre à notre hôtel et nous a montré d’emblée sur sa tablette une vidéo qui lui tenait à cœur.
On y voyait Nicolas Hulot interviewé en février 2015 par Jean-Jacques Bourdin sur BFM-TV-RMC dans l’émission « Bourdin direct ».
Voici un extrait du dialogue. On peut retrouver facilement la vidéo sur Youtube.
Nicolas Hulot : « Quelqu’un me disait l’autre jour quand j’étais en Chine : « les enfants chinois ne savent pas dans les villes que le ciel est bleu tellement ils sont saturés par la pollution » (à 0.22 mn).
Jean-Jacques Bourdin, étonné : « Les enfants chinois ne connaissent pas… ? ».
Nicolas Hulot : « … ne savent pas que le ciel est bleu simplement parce que la pollution… ».
Je résume le mensonge bien amené d’un écologiste confirmé qui fut ministre de Macron : « En Chine, les enfants ne savent pas que le ciel est bleu ». La restriction « dans les villes » de la première affirmation a disparu dans l’échange complice qui a suivi.
Bref, à partir d’une réalité incontestée (la pollution à Pékin) on invente un mensonge que personne ne va dénoncer. Personne, pas même moi, dont la vigilance tatillonne sur les fakes news journalistiques a été prise à défaut.
« Les enfants chinois ne savent pas que le ciel est bleu. »
Hulot précise qu’il était en Chine « l’autre jour ». Il a donc pu constater que ce que quelqu’un lui a dit est faux et que Bourdin, pour qui le soleil est caché dans toute la Chine, en rajoute.
Zheng Ruolin nous a dit : « En France, les mensonges sur la Chine ne sont jamais démentis. Ils tournent en rond dans les médias et deviennent une vérité à force d’être répétés sans aucune réserve ».
Comble d’ironie, un soleil radieux inondait Pékin samedi. J’ai pris des photos.
Au cours de l’émission sur CCTV, j’ai montré que la France n’est pas peuplée de 66 millions de Nicolas Hulot et de Jean-Jacques Bourdin. J’ai rappelé que mon pays s’est battu contre tous les pays qui l’entourent, contre une partie de l’Afrique, de l’Amérique latine, de l’Océanie, de l’Asie ; que notre soldatesque a pillé et incendié en 1860 le Palais d’été à Pékin, une des merveilles du monde.
Mais la Chine ne nous a jamais attaqués.
Par conséquent, la Chine est un pays partenaire, un concurrent commercial, mais pas un pays ennemi. Elle ne l’a jamais été. Nous devons renforcer nos liens culturels pour mieux nous connaître et donc, mieux nous aimer.
Les USA ont des bases militaires en Europe et à proximité de la Chine. La Chine n’a pas de bases militaires aux portes des USA ni de l’Europe. La France, qui n’est pas un pays vassal de l’Oncle Sam, devrait démanteler sa base politico-médiatique, armée de mensonges tirés sur Pékin.
Le général De Gaulle serait d’accord avec ça.
Mes amis, le philosophe chinois Confucius a dit que le sage ne doit diffuser que des informations dont l’origine est connue ou qu’il doit les accompagner de réserves qui s’imposent, et qu’il doit enfin rectifier toute information qui se révèle inexacte.
Vérification faite, ce n’est pas Confucius qui dit ça, mais la Charte des Journalistes européens.
Les effets du décalage horaire ont failli me faire rejoindre les journaleux et politiciens approximatifs et menteurs.
Maxime VIVAS