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Hair les oppressions, rabaisser les fétiches mais respecter la dignité des humains.

Ce texte porte plus sur les minorités, terme flou et même critiqué. Toutes ne seront pas évoquées. La question est complexe. Une orientation générale y est proposée. Ce texte ne met pas l'accent sur les dominations économiques des firmes transnationales, ni sur celles politique des Etats de la triade, ni sur le poids des industries de la guerre.

Cela pourrait faire l’objet d’un texte prochainement puisque nous allons probablement évoquer les dix ans, le 15 février 2003, des grandes manifestations dans de nombreux pays contre la guerre de W Bush contre l’Irak. Jamais les peuples-classe du monde n’avaient autant manifester le même jour.

 Vivre ensemble, égaux et libres, avec nos différences sans les oppressions.

Respecter, reconnaitre et saluer la dignité des minorités - terme parfois critiqué - que sont dans la plupart des sociétés de la planète les homosexuels, les lesbiennes, les handicapés, les vieux, les femmes sexy, les femmes voilées un peu ou beaucoup, les nudistes et naturistes, les musulmans, les juifs, les cathos, les athées de toute couleur de peau, de toute culture. Est-ce de l’hypocrisie ? Non car il s’agit aussi de ne pas tolérer les oppressions, les dominations, les exploitations. Ce n’est que l’application de la formule "Aimer les humains, hair les oppressions" (1). Quand aux fétiches, ce sont les dispositifs économique (la finance, le marché, etc), juridiques, techniques, institutionnels, politiques (drapeau, hymnes national), etc.. qui dans un cadre laique surplombe les humains, qui leur mettent une majuscule pour les vénérer comme des dieux.

Outre le classisme (2), le sexisme, le racisme ainsi que l’impérialisme sous toutes ses formes (coloniale et néocoloniale, économique et politique) il faut critiquer tout ce que les monothéismes portent en eux de patriarcal et, outre cette critique, lutter surtout contre les intégrismes religieux. Ne pas lutter contre les intégristes religieux que ce soit dans l’islam, le judaisme, ou le christianisme c’est faire plus de place partout dans le monde à la peste raciste, à l’antisémitisme, à l’islamophobie, aux formes de nationalisme et de xénophobie aujourd’hui en lien avec le "choc des civilisations". Ne pas critiquer l’autoritarisme des intégristes au plan politique (démocratie et laicité) mais aussi au plan des moeurs c’est aussi faire plus de place aussi au sexisme et au sexoséparatisme (forme de sexisme). Ce sont les intégrismes de type musulman ou juif ou chrétien qui portent comme la peste l’oppression des femmes, des homosexuels, des nudistes, des femmes sexy. Ils ont une haine incoercible pour ces individus.

 Intégrisme religieux indentitaire : l’exemple de Jérusalem ou le multiculturel hyper-religieux.

Jérusalem est devenu ville très religieuse d’apparence et de plusieurs religions, les trois grands monothéismes et leurs tendances internes plus d’autres religions plus petites. Jérusalem est beaucoup moins laique et sécularisé qu’avant. (Lire Géo de dec 2012 à défaut de pouvoir comparer par soi-même).

Un tel concentré d’affichage ostensible de religion a quelque chose d’oppressant ; quelque chose qui coupe le souffle parfois. Du moins, pour des personnes athées ou agnostiques vivant dans des pays multiculturels mais largement sécularisés. Mais ce n’est pas les musulmans, les juifs et les chrétiens qui sont ici en cause, du moins pas en tant que tel. Pas plus leur texte sacré d’ailleurs ici du moins. C’est, à notre avis, autre chose.

Ce qu’il faut viser c’est surtout un mécanisme d’appartenance à la fois religieux et identitaire fort soucieux de distinction et qui construit de ce fait des séparatismes, d’abord séparatisme entre communautés (sauf zone commune hyper religieuse) et, ensuite, du fait de la présence des "juifs haredim", sexoséparatisme . Ce sexoséparatisme très sexiste n’a rien à envier à celui des musulmans autoritaires. C’est ce mécanisme qu’il faut analyser et comprendre car il constitue un puissant vecteur d’oppression(s). Il y a d’ailleurs cumul des oppressions. Le blindage identitaire et communautaire crée du sectarisme, du multiculturalisme (assez peu divers en terme d’apparence) emprunt de peur et de sécuritarisme mais pas beaucoup d’interculturel.

 L’interculturel c’est autre chose que la crispation identitaire.

La laicité et une sorte de "lâcher prise" réciproque (pas unilatéral) qui passe par le rabaissement des symboles religieux distinctifs favorisent beaucoup l’interculturel, l’échange égalitaire. Il y a, sans doute, à Jérusalem de telles personnes mais elles ne semblent plus majoritaires.

Il est vrai que l’arrière-plan politique, non évoqué ici (expulsion, expropriation, judéisation), ne favorise pas l’interculturel.

Christian Delarue

1) cf JP Sartre puis J Ziegler . Voici le commentaire de J Ziegler, que l’on peut ne pas partager, à propos de la formule de Jean-Paul Sartre qui disait : "Pour aimer les hommes, il faut haïr ce qui les opprime", tout est dans ce "ce". La réaction n’est pas dirigé contre un groupe d’hommes ou des individus mais contre les mécanismes de l’oppression.

2) Le classime oppose chaque oligarchie nationale contre chaque peuple-classe (les 99% de la population qui comprend les résidents étrangers mais pas la classe dominante). Il a sa traduction continentale et mondiale ou une hyperclasse ou caste tient un grand pouvoir contre les peuples-classe avec l’appui de chaque classe dominante.

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« Cremada » de Maïté Pinero
Bernard Revel
Prix Odette Coste des Vendanges littéraires 2017 Maïté Pinero est née à Ille-sur-Têt. Journaliste, elle a été correspondante de presse en Amérique Latine dans les années quatre-vingts. Elle a couvert la révolution sandiniste au Nicaragua, les guérillas au Salvador et en Colombie, la chute des dictatures chiliennes et haïtiennes. Elle a écrit plusieurs romans et recueils de nouvelles dont « Le trouble des eaux » (Julliard, 1995). Les huit nouvelles de « Cremada », rééditées par Philippe (…)
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C’est très dur d’être libre lorsqu’on est acheté et vendu sur le marché. Bien sûr, ne leur dites jamais qu’ils ne sont pas libres, parce qu’alors ils vont se mettre à tuer et estropier pour prouver qu’ils le sont. Pour sûr, ils vont vous parler, et parler, et parler encore de droits individuels. Mais lorsqu’ils voient un individu libre, ça leur fout les jetons.

Jack Nicholson, dans le film "Easy Rider"

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