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G8 : Entre les lignes

Photo de Patrick Merienne

Au sommet du G8, Moscou est resté intraitable sur le dossier syrien. Les menaces d’une déclaration des « 7 » sans la Russie sur la situation en Syrie n’ont pas fait changer de position à Vladimir Poutine qui ne joue pas que son image dans cette affaire. Le communiqué final de l’ensemble du G8 est demeuré très général. Le texte appelle à la cessation de la violence et à la tenue « aussitôt que possible » de pourparlers de paix mais ne mentionne pas l’exigence constamment invoquée par les responsables occidentaux d’un départ préalable de Bachar Al-Assad.

Ainsi, la déclaration se contente d’un appel à la recherche d’une « solution politique à la crise, basée sur une vision d’une Syrie démocratique » et comprenant toutes les parties au conflit. Le président russe qui selon les médias occidentaux était « isolé » a en réalité marqué clairement de son empreinte la réunion de ce G8. Si fortement que le président français, François Hollande, très en pointe contre le régime syrien, en est réduit à suggérer aux journalistes de « lire entre les lignes ». En réalité, Moscou, depuis l’affaire libyenne et les lectures de la résolution du Conseil de sécurité sur la Libye, veille à ce qu’aucune « lecture entre les lignes » ne soit possible. Avant même la tenue du G8, la Russie a signifié qu’il est hors de question d’accepter une « zone d’exclusion aérienne » en Syrie. Elle a également contesté les « preuves » avancées par certains pays occidentaux sur l’utilisation par Damas des armes chimiques en faisant valoir que l’armée syrienne n’en avait nullement besoin.

Là également le texte s’est contenté d’une dénonciation générale de l’utilisation des armes chimiques sans accuser l’une ou l’autre des parties en conflit. La Russie aura même fait avancer l’idée d’une participation de l’Iran à une éventuelle conférence internationale sur la Syrie à Genève. C’est le président français qui l’a évoqué alors que jusque-là la France était hostile à la présence de l’Iran. Moscou aura aussi réussi à mettre en exergue le poids des djihadistes au sein de l’opposition syrienne armée. Le communiqué du G8 s’est en effet inquiété de « la menace grandissante du terrorisme et de l’extrémisme en Syrie et de la nature de plus en plus intercommunautaire du conflit ». L’argument invoqué par Damas, soutenu par Moscou, était jusque-là balayé sous le label de propagande.

L’attitude de Poutine n’est pas une surprise et la réalité du terrain militaire actuel n’était pas de nature à le pousser à faire des concessions aux Occidentaux. Des analystes occidentaux qui ont tendance à croire vraiment qu’ils sont des anges ne voient dans les positions qu’une expression de « cynisme ». Il en a assurément mais ses « confrères » du G8 n’en manquent absolument pas. La crise syrienne est devenue difficile à résoudre au fil des jours en raison de la surdétermination des aspects géopolitiques. Les protagonistes syriens du conflit sont tous, y compris le régime et les djihadistes, dépendants des alliances extérieures. C’est ce qui fait que ce conflit a pris l’aspect d’un bras de fer généralisé entre différentes puissances. Le régime de Damas aurait cependant tort d’en tirer un sentiment de victoire. Le communiqué du G8 n’est pas l’expression d’un accord mais d’un désaccord. Cela signifie que le bras de fer international va se poursuivre par Syriens interposés et au détriment de la Syrie encore longtemps. C’est peut-être la seule lecture « entre les lignes » pertinente de ce G8.

M.Saadoune

»» http://www.lequotidien-oran.com/?news=5184381
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Hélène Berr. Journal. Paris, Tallandier, 2008.
Bernard GENSANE
Sur la couverture, un très beau visage. Des yeux intenses et doux qui vont voir l’horreur de Bergen-Belsen avant de se fermer. Une expression de profonde paix intérieure, de volonté, mais aussi de résignation. Le manuscrit de ce Journal a été retrouvé par la nièce d’Hélène Berr. A l’initiative de Jean Morawiecki, le fiancé d’Hélène, ce document a été remis au mémorial de la Shoah à Paris. Patrick Modiano, qui a écrit une superbe préface à ce texte, s’est dit « frappé par le sens quasi (…)
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