Laurent Fabius ou la schizophrénie comme mode de gouvernement

France / Syrie : Le bal des hypocrites

Les sanctions de Jean Christophe Cambadélis contre Gérard Bapt.....du Pipeau

Le tollé suscité en France par la visite d’une délégation parlementaire française en Syrie, dont trois membres ont rencontré le président Bachar Al Assad, a constitué, quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, un camouflet majeur à la diplomatie française, jusque là maître d’œuvre de la conduite de la politique de la France à l’égard de Damas.

Les quatre parlementaires en déplacement en Syrie sont, outre Jacques Myard, Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne et président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Vial, sénateur UMP de Haute-Savoie, président du groupe d’amitié France-Syrie au Sénat, et François Zocchetto, sénateur UDI de la Mayenne, président du groupe UDI-UC, membre du groupe France-Syrie au Sénat.

La visite parlementaire française marque, en effet, la rupture du Front commun opposé jusque là par la classe politique française au président syrien. Et les menaces de sanction brandies par le premier secrétaire du parti socialiste Jean Christophe Cambadélis relève de la gesticulation destinée à masquer le revers cuisant de la diplomatie socialiste.

Le précédent de Michel Vauzelle

Le député de Toulouse n’a fait qu’accentuer le mouvement amorcé auparavant par un autre hiérarque socialiste, Michel Vauzelle, qui a rencontré à la mi-février 2015, le Président de l’assemblée nationale syrienne, M. Jihad Lahham, dans le cadre de la conférence des parlements des pays méditerranéens.

Le fait que la rencontre Vauzelle-Lahham se soit déroulée à Monaco à l’abri des gros projecteurs de l’actualité et l’emballement médiatique qui s’empare de ce genre d’événements, n’enlève rien à sa réalité.

Difficile d’imaginer que la rencontre Vauzelle-Lahham se soit déroulée « à l’insu du plein gré » du Président socialiste du Conseil régional de la Région Provence Alpes Côte D’Azur (PACA) .

Gageons que l’ancien porte-parole du Président François Mitterrand ne se serait pas livré à une telle démarche sans l’aval de son ancien collègue de l’Élysée, à l’époque chargé de mission au palais présidentiel.

Comment sinon expliquer cette fermeté à l’égard du député socialiste Gérard Bapt et la mansuétude observée par Solferino à l’égard de Michel Vauzelle ? Pourquoi donc une dualité de comportement à l’égard des responsables socialistes selon que l’on soit dans l’œil des objectifs ou pas ?

Dans la guerre de Syrie et les revers retentissants qu’elle a subies depuis quatre ans, la déconfiture des fantoches qu’elle a promus porte parole de la révolution syrienne, la France est à la dérive.

Des diplomates syriens en Juin 2014 à un colloque sur le patrimoine syrien à l’Unesco

Contrainte sous l’effet des dévastations infligées par ses alliés au patrimoine archéologique et architectural syrien, rompant avec un sommeil dogmatique de près de quatre ans, la France, puissance de siège, a toléré la tenue d’un colloque sur le patrimoine syrien à l’UNESCO, en Mai 2014, à Paris, avec, fait inhabituel, la présence de deux officiels syriens, le directeur des antiquités et des musées, M. Maamoun Abdelkarim et M. Talal Maalla, conseiller au ministère syrien de la culture.

Ce colloque s’est tenu du Lundi 26 mai au mercredi 29 Mai à l’UNESCO, dans la plus grande discrétion, un comportement qui tranche avec l’habituelle tonitruance de la diplomatie française pour tout ce qui a trait à la Syrie, selon des informations concordantes recueillies auprès des milieux syriens de Paris.

Intrigant non ? Le colloque avait été annoncé par simple inscription au programme mensuel de l’organisation internationale, sans la moindre publicité, et les invitations furent lancées oralement, en tout cas pour les officiels syriens encore en poste à Paris.

S’agissait-il de banaliser un tel événement, alors que le patrimoine de la Syrie est l’objet de la plus vive préoccupation depuis le pillage du souk d’Alep et l’assaut de la bourgade chrétienne de Maaloula ? Ou d’une fausse pudeur inhabituelle de Paris pour masquer ce que nombre de ses affidés pourraient considérer comme un honteux rétropédalage ?

Intrigant non ? L’événement était pourtant de taille, qui aurait pu constituer un timide dégel de la France à l’égard de Bachar Al-Assad, dont elle prédisait la chute tous les quinze jours alors qu’il était reconduit à la tête de son pays pour un nouveau mandat de sept ans ... soit au-delà du mandat de François Hollande, après avoir enterré Nicolas Sarkozy. Un cauchemar absolu.

Les aberrations de Laurent Fabius : La schizophrénie comme mode de gouvernement

La France a la gueule de Bois. Propulsé au rang peu envieux de pays le plus xénophobe d’Europe à l’occasion des élections européennes du 25 mai 2014, la diplomatie hollando-fabiusienne et sa cohorte d’islamophilistes de pacotille essuie revers sur revers, dont le plus retentissant est sa dernière pantalonnade au Conseil de sécurité.

Il se dit pourtant que le Quai d’Orsay avait encouragé en sous-main les archéologues français à contribuer massivement au succès du colloque sur le patrimoine syrien. Pourquoi alors tant de discrétions ?

Comble de paradoxe : Le colloque s’est tenu au moment où Laurent Fabius interdisait aux Syriens vivant en France de voter à distance pour la présidentielle programmée dans une semaine. C’est à ne rien comprendre. Laurent Fabius, décidément, est soit complexe, soit retors. Soit paumé.

Vivement un nouveau ministre des Affaires étrangères qui se substitue au « somnolent des forums internationaux » qui mette en terme à cette politique chaotique si désastreuse pour sa diplomatie, de surcroît alliée des grandes démocraties régionales, (Arabie Saoudite, Turquie, Qatar) .

Sans ambages, bon débarras Laurent Fabius et le plus tôt serait le mieux ! Le plus capé des hiérarques de gauche aura été la plus grosse déception diplomatique française de ce début du XXIe siècle.

Des parlementaires français en « mission personnelle » en Syrie à Damas avec Bachar al Assad. Photo prise le 25 février 2015/REUTERS/Sana

26 février 2015

 http://www.madaniya.info/2015/02/26/france-syrie-le-bal-des-hypocrites/

COMMENTAIRES  

07/03/2015 01:07 par chb

Le grand tort d’al Assad, c’est de ne pas avoir conclu d’accord de paix avec Israël et de ne pas vouloir abandonner le plateau du Golan. Voilà la raison de toutes ces invectives subies par un parlementaire qui, au moins, connaît le dossier et favorise la paix.
Quand le Bahreïn réprime, la France ne dit rien ; le régime peu démocratique (dépourvu de constitution) de l’Arabie séoudite ne gène pas nos diplos le moins du monde, et le président français se rend sans état d’âme aux funérailles d’un monarque autocrate. Pourquoi la France ne réclame-t-elle pas la destitution du pouvoir séoudien, ou l’arrêt de l’occupation israélienne en Palestine ? Pourquoi découvre-t-on seulement maintenant que les "brigades internationales" que l’on a aidés pour renverser al Assad sont un ramassis de terroristes, et non des opposants syriens pacifiques ?
C’est à n’y rien comprendre, si l’on ne prend en compte le gaz et le pétrole.

10/03/2015 12:52 par njama

Nicolas Galey, Sarkozy et Alain Juppé devraient-ils être traduits devant le Tribunal Pénal International pour avoir été des pyromanes dans le conflit syrien ?
tout s’est décidé au printemps 2011 sous Sarkozy ..., et aujourd’hui, François Hollande continue sans en changer un iota. Où prennent-ils leurs ordres ?

La révolution en Syrie était juste au départ une création Facebook dans la foulée médiatique des révolutions arabes et des événements qui se déroulaient en Libye et en Égypte.

Révolte en Syrie La révolution syrienne commencera-t-elle avec Facebook ?
Publié : 27/02/11
Après une première tentative ratée début février, une nouvelle page Facebook réunissant plus de 20.000 membres pourrait-elle arriver à ses fins en Syrie : une révolution contre Bachar al-Assad. Un de leur membre témoigne.
http://archive.francesoir.fr/actualite/international/revolution-syrienne-commencera-t-elle-avec-facebook-76937.html
Le 15 mars première manifestation.
Le 18 mars 2011 quatre manifestants sont tuées par des tirs de sniper(s), rien ne permet d’accuser le régime syrien. Très vite en fait de manifestants pacifistes, apparaîtront des gens armés parmi les manifestants.
L’essentiel des manifestations se situent au début à Deraa et dans cette région

dans le fait diplomatique, c’est intéressant de revoir les débuts de cette affaire syrienne détaillés dans le livre des journalistes français Georges Malbrunot et Christian Chesnot, « Les chemins de Damas, Le dossier noir de la relation franco-syrienne », publié en octobre 2014 :

Altercation au ministère des Affaires étrangères

Un chapitre du livre intitulé “Bagarre au Quai d’Orsay” fait état d’une violente querelle sur la Syrie qui s’est produite dans un bureau du ministère des Affaires Etrangères à Paris au printemps 2011. A cette époque, Alain Juppé était le ministre des Affaires Etrangères. L’altercation a eu lieu dans le bureau d’Hervé Ladsous, le chef de cabinet du ministre des Affaires Etrangères, entre Eric Chevallier, l’ambassadeur de France à Damas, et Nicolas Galey, le conseiller du président (Nicolas Sarkozy à l’époque) pour le Moyen-Orient. Etaient aussi présents Patrice Paoli, directeur, à l’époque, du département du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et aujourd’hui ambassadeur de France au Liban, et Joseph Maila, le directeur de la prospective au ministère des Affaires étrangères, ainsi que des diplomates responsables des affaires syriennes.

La conviction de l’ambassadeur Chevallier était la suivante : « Le régime d’Assad ne tombera pas, Assad est fort » et il se maintiendra au pouvoir. C’est ce qu’il avait écrit dans ses dépêches diplomatiques depuis Damas, raison pour laquelle il avait été rappelé à Paris. Chevallier "a redit aux personnes présentes à cette réunion qu’il était « proche du terrain », et qu’il avait « visité diverses régions de la Syrie et qu’il n’avait pas le sentiment que le régime en place était en train de s’effondrer » .

« Arrêtez de dire des bêtises ! » l’a interrompu Galey, le représentant de Sarkozy. « Il ne faut pas s’en tenir aux faits, il faut voir plus loin que le bout de son nez. » a-t-il ajouté. La remarque de Galey était d’une « hostilité sans précédent » selon une des personnes présentes. Même Ladsous « a été choqué de la détermination de Galey, » quand il est apparu que Galey "n’était pas venu prendre part aux délibérations mais remplir une mission spécifique : imposer l’idée que la chute d’Assad était inévitable," et faire comprendre à tout le monde qu’aucune opinion divergente ne serait tolérée dans le corps diplomatique français.

Mais Chevallier a défendu sa position qui différait de celle que l’Elysée voulait imposer. Il a dit qu’il avait rencontré l’opposition syrienne régulièrement, “mais qu’il continuait à penser que le régime avait la capacité de survivre ainsi que des soutiens étrangers« .  »On se moque de vos informations !«  a réitéré Galey, ce à quoi l’ambassadeur a répondu :  »Vous voulez que j’écrive autre chose mais mon travail comme ambassadeur est de continuer à dire ce que j’ai écrit, c’est à dire ce qui est réellement arrivé«  .  » Vos informations ne nous intéressent pas. Bachar el-Assad doit tomber et il tombera," a rétorqué Galey d’une voix coupante. La querelle s’est alors envenimée, ce qui a forcé Ladsous à intervenir plusieurs fois pour mettre fin à cette « bataille verbale ».
http://www.legrandsoir.info/les-chemins-de-damas-comment-l-elysee-a-manipule-les-rapports-sur-les-armes-chimiques-al-akhbar.html

Auprès de qui Nicolas Galey prenait-il ses ordres pour les imposer de façon aussi péremptoire et autoritaire contre l’avis de l’ambassadeur de France à Damas Eric Chevalier ?

10/03/2015 13:43 par njama

Merci « Le Grand Soir » pour la publication de mon commentaire précédent.
suite :

L’inévitable Chemin de Damas repasse par le début des événements, les causes expliquant les conséquences, au moins en bonne partie.
Avant les premières manifestations, c’est Alain Juppé qui est au Quai d’Orsay, depuis peu. Le 27 février 2011, il est nommé ministre des Affaires étrangères et européennes et remplace Michèle Alliot-Marie, démissionnaire. En novembre 2011, il avance que les jours du régime syrien « sont comptés » [liberation.fr, 28 novembre 2011 ici], et avait déclaré que Bachar el-Assad doit être jugé par le Tribunal pénal international [début avril 2011] ...

il n’y avait pas de répression sanglante !
N’est-ce pas plutôt Alain Juppé qui devrait être jugé comme pyromane devant le Tribunal Pénal International ?

Alain Juppé accusé par sa propre administration d’avoir falsifié les rapports sur la Syrie

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Un haut fonctionnaire français a invité , le 19 mars 2012, des journalistes arabes basés à Paris pour leur révéler la bataille qui se livre actuellement au sein du gouvernement français en général et du Quai d’Orsay en particulier à propos de la Syrie.

Selon cette personnalité, l’ambassadeur de France à Damas, Éric Chevallier, dont l’ambassade vient d’être fermée et qui est rentré à Paris, a pris à partie son ministre devant ses collègues. Il a accusé Alain Juppé de ne pas avoir tenu compte de ses rapports et d’avoir falsifié les synthèses pour provoquer une guerre contre la Syrie.

Au début des événements, en mars 2011, le Quai avait dépêché des enquêteurs à Deraa pour savoir ce qui s’y passait. Leur rapport, transmis à Paris, indiquait qu’après quelques manifestations, la tension était retombée, en contradiction avec les reportages d’Al-Jazeera et de France24 qui indiquaient à l’inverse que la ville était à feu et à sang. L’ambassadeur demanda la prolongation de la mission pour suivre l’évolution des événements. Furieux de ce premier rapport, le ministre des Affaires étrangères lui téléphona pour exiger qu’il le modifie et fasse état d’une répression sanglante. L’ambassadeur plaça alors le chef de mission à Deraa en conférence téléphonique avec le ministre pour lui redire qu’il n’y avait pas de répression sanglante. Le ministre menaça l’ambassadeur et la conversation se termina de manière glaciale.

Immédiatement après, le cabinet d’Alain Juppé fit pression sur l’AFP pour qu’elle publie des dépêches mensongères confortant la vision du ministre.

Durant les mois qui suivirent, les incidents opposant Éric Chevallier et Alain Juppé ne cessèrent de se multiplier, jusqu’à l’affaire des otages iraniens et la mort du « journaliste » Gilles Jacquier. À cette occasion, l’ambassadeur reçu l’ordre d’exfiltrer les agents de la DGSE travaillant sous couverture de presse. Il réalisa l’importance de l’action secrète entreprise par Alain Juppé [1].

Ancien ministre de la Défense, Alain Juppé a semble t-il conservé de solides amitiés au sein des services militaires dont certains agents lui restent dévoués.
La même source assure que des rapports de l’ambassadeur auraient été négligés ou falsifiés et que celui-ci, pour étayer ses dires, aurait fait parvenir au Quai des rapports d’homologues européens attestant tous que la Syrie n’est pas confrontée à un cycle de manifestations/répression, mais à une déstabilisation par des groupes armés venus de l’étranger. À son arrivée à Paris, Éric Chevallier aurait demandé une enquête administrative interne pour confondre son propre ministre.
[........]
[1] « Le fiasco des barbouzes français à Homs », par Boris V., Komsomolskaïa Pravda, 18 janvier 2012, version française de New Orient News disponible sur le site du Réseau Voltaire.

http://www.voltairenet.org/article173169.html

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