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Le journal du Jeudi

Fausse paix

Que ce soit au Soudan ou au Zaïre, les accords de paix annoncés avec force publicité sont morts-nés.

Deux conflits majeurs africains ont donné lieu à des accords de paix qui, quelques semaines après leurs signatures, ne sont déjà plus que des papiers chiffonnés.

Au Soudan, le protocole d’accord "historique" paraphé le 12 juillet dernier par le régime de Khartoum et la SPLA a tourné court. Dimanche dernier, les rebelles du Sud ont attaqué et repris à leurs adversaires la petite ville de Torit. La réaction de Khartoum ne s’est pas fait attendre. Le régime militaire soudanais a ordonné la mobilisation immédiate de toutes ses forces armées. Ouganda et États-Unis ont bien essayé de calmer les deux belligérants, mais la paix semble une fois de plus s’éloigner de ce pays en conflit depuis 20 ans.

A quelques milliers de kilomètres du Soudan, un autre accord de paix a fait couler beaucoup d’encre. Kinshasa et Kigali ont fait miroiter à quelques âmes crédules une possibilité d’arrêt du terrible conflit congolais. Il fallait vraiment vouloir y croire pour accorder un quelconque crédit à ces promesses. D’abord parce que le conflit qui se déroule dans l’ancien Zaïre ne concerne pas deux camps, mais une mosaïque de milices et de bandes armées aux intérêts divergents.

D’autre part parce que la base de l’accord, à savoir la neutralisation des auteurs du génocide rwandais, est impossible à garantir. Qui ira en effet désarmer ces Interhamwe revanchards que personne n’a jamais réussi à comptabiliser ? Combien sont-ils ? 20 000 ? 30 000 ou 50 000 ?

Rappelons juste que l’Onu n’a sur le terrain que 4 000 hommes et que les soldats de Kinshasa sont depuis 1995 alliés à ces génocideurs qu’ils doivent aujourd’hui désarmer.

Article original sur le journal du Jeudi


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Si vous avez déjà accordé de l’importance à ce qui se diffuse pendant un journal télévisé, si vous vous êtes déjà intéressé à ça pendant, disons, plus de 30 secondes, c’est que vous êtes soit un de ces étudiants en comm’ qui y croit encore, soit un de ces journalistes qui voudrait nous y faire croire encore, soit vous étiez malade et alité devant la télé. Sinon, vous avez un sérieux problème de perception.

Viktor Dedaj

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