Ah non, ah non ! Pas de "parti d’avant-garde", surtout pas de "parti d’avant-garde" ! Ça va faire bientôt cent ans que ça se pratique, et on a vu le non-résultat, que ce soit dans les pays qui avaient fait la révolution sur ce modèle, ou dans ceux, comme le nôtre, où on l’attend encore.
Ok, donc on attend que la génération spontanée provoque la révolution. Deux petites remarques :
1) par ses médias, ses cercles ses partis, ses institutions, que fait la classe capitaliste ? elle s’organise pour défendre son intéret de classe. Et nous travailleurs, nous devrions rester désorganisé ? agir, tous ensemble suppose de la coordination, du partage. Et donc une organisation (ie un parti) pour rassembler tout le monde dans l’action.
2) suivons le peuple qui sait dites vous, pas besoin d’organisation. Il suffit d’agir localement. Puisque le "parti" est le péché originel, merci de nous indiquer où il y a des révolutions progressistes là où il n’y a pas de parti ? merci de nous indiquer pourquoi les milliers de luttes qui ont lieu partout à travers le pays sans réelle coordinations sont pour la plupart tenue en échec..
Ce qu’il faut, c’est tout un peuple – sinon "armé" de théorie révolutionnaire, du moins et avant tout "animé de la volonté" de faire la révolution, et de la mettre en pratique en permanence (oui !) partout où c’est possible. Si la "théorie révolutionnaire" passe pour être l’apanage d’un "parti", fût-il "prolétarien" ou "de masse", rien ne marche, ni le prolétariat, ni les masses. Et on assiste à ce qu’est devenu le Pcf aujourd’hui (englué pour survivre dans des institutions pourries), ou à ce que sont LO ou le NPA, isolés eux aussi, avec leur pathologie de base et de sommet. Et alors, elles en sont réduites à suivre (les masses), n’importe quel démagogue par où souffle le vent.
Je suis en total désaccord avec votre propos. C’est l’exaltation d’un idéalisme et d’un individualisme forcené. Mais si la conscience de classe des travailleurs était innée, si la seule appétence des peuples à renverser la table était naturelle et automatique, pourquoi tant de nos compatriote sont dépolitisés, pourquoi tant d’autres se tournent qui vers sarkozy ou le pen toujours en plus grand nombre au fur et à mesure que justement que le parti organisée de la classe ouvrière se désagrège, délaissant le terrain politique et idéologique pour toujours plus de "basisme" et d’exaltation de "l’individu" toujours moins de stratégie révolutionnaire ?
On relie ici des arguments qui se veulent moderne alors que justement nos prédécesseurs les ont tranchés il y a plus d’un siècle, notamment Lénine avec son livre le Gauchisme la maladie infantile du capitalisme.
Le relais politique assurant la prise du pouvoir et son exercice ultérieur doit être le serviteur du peuple, et non son représentant soi-disant le plus qualifié. C’est pourquoi le B-A BA de tous les problèmes est de restaurer la souveraineté populaire à tous les niveaux et fonctionnements de la société (y compris dans l’entreprise évidemment), de faire prendre en main leurs affaires, nationalement, par les citoyens eux-mêmes, qui vont discuter et décider de nouvelles institutions, et qui s’apercevront qu’ainsi, c’est eux qui se placent et doivent rester en position de décideurs pour toutes les décisions les concernant : sur l’Europe, sur l’euro, sur le smic, sur la production, sur l’énergie, sur les banques ou encore sur l’écologie, au moyen (entre autres) de la "règle verte" à inscrire dans la constitution.
Tout cela n’est que de belles parole ! Au pouvoir nous avons la réaction, les marchés financiers. Et plutot que de discourir sur le sexe des anges (à savoir sous quelle forme l’exercice de la souveraineté populaire est la plus solide), il faudrait déjà se préocupper de prendre le pouvoir dans un système qui justement dénie toute souveraineté au peuple !
Regardez donc l’exemple de 2005 : les français ont voté non, et cela a t il empéché l’adoption du traité ? non car justement, il n’y avait pas de parti de masse pour fédérer le combat contre toute constitution européenne, mais une stratégie perdante de réforme et d’accompagnement de la construction de l’UE du capital.
Je me permet par ailleurs de faire remarquer que la démocratie directe dans un partie, cela existe. Cela s’appelle le centralisme démocratique exploitant des comités de bases, à condition évidemment que le principe en soit respecté c’est à dire qu’il fonctionne du bas vers le haut et non pas du haut vers le bas.
Quant à votre abstention aux élections européennes, à mon avis, il n’y a pas de quoi se vanter. Montrer qu’on n’était pas dupe de telles élections ? Mais personne ne l’était ! Il s’agissait de dire Non au GMT qui va nous prendre de vitesse, et aussi - justement - de promouvoir une alternative au bi-partisme, qui risque de s’installer pour longtemps, et qui nous entraîne dans les pires soumissions au capitalisme tant français qu’US-européen.
Ah bon ? voter aux européennes peut changer quelques chose au GMT. etes vous au courant que le GMT est négocié directement par la commission européenne, avec le mandat confié par les Etats ? une fois de plus, comme toujours les députés européens font plantes vertes.
Oui, un mouvement de boycott était justement l’occasion de féderer, bien au delà des parties les travailleurs pour que tous ensemble ils disent : nous sommes le peuple, nous sommes souverain. On ne joue plus à votre mascarde !
Certes c’est facile de refuser l’organisation de la forme parti. Elle est contraignante car elle oblige l’individu - surtout les forts en parole - à ce plier à la démocratie de la multitude. Elle oblige chacun au militantisme dans des taches ingrates. Elle brime les égos. Et puis construire un parti c’est du boulot, des responsabilités. C’est dur. Alors qu’exalter la révolution spontannée qui arrivera inéluctablement lorsque les masses se seront informées (toute seule parceque c’est bien connu, des médias puissant pour mener le combat idéologique, cela se fait tout seul aussi) et agirons donc d’elle même et bien c’est facile. Pour ne pas dire même démago.