Lundi, le président français François Hollande a dit que les sorties militaires françaises en Syrie seraient bientôt élargies pour inclure des frappes aériennes contre l’Etat islamique (IS, anciennement ISIS / ISIL).
« Nous faisons partie de la coalition en Irak [contre ISIS] », a déclaré Hollande lors d’une conférence de presse avec son homologue nigérian Muhammadu Buhari. « Nous avons commencé des vols de reconnaissance [en Syrie] pour voir si nous pouvions envisager des frappes aériennes si elles étaient nécessaires, et elles seront nécessaires, en Syrie ».
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a dit que l’utilisation d’armes sur le territoire syrien était justifiée en raison d’une série d’attaques islamistes en Europe.
« Nous avons reçu des renseignements précis indiquant que les récentes attaques terroristes contre la France et d’autres nations européennes ont été organisées par Daesh [terme péjoratif arabe pour l’EI] en Syrie. En raison de cette menace, nous avons décidé de commencer des vols de reconnaissance pour avoir la possibilité de faire des frappes aériennes, si cela se révélait nécessaire. C’est de l’auto-défense », a déclaré le ministre aux médias belges.
Paris avait déjà annoncé sa volonté de bombarder des cibles en Syrie en 2013, lorsque les États-Unis ont menacé le gouvernement du président Bachar al-Assad d’une intervention militaire.
Damas n’a jamais demandé officiellement à la coalition, menée par les EU, qui a été formée en réponse au fait que l’EI avait conquis de grandes parties de l’Irak l’an dernier, d’étendre ses bombardements en Syrie. Cela rend techniquement ces attaques illégales en vertu du droit international.
Cependant, jusqu’ici le gouvernement syrien ferme les yeux sur les violations de sa souveraineté. Damas est confronté à une guerre avec l’EI et d’autres groupes terroristes comme le Front al-Nusra et les forces rebelles, soutenues par les Etats-Unis, que Washington considère comme des modérés.
Les États-Unis et leurs alliés affirment que le président Assad devrait être destitué et qu’il n’a pas sa place dans la Syrie du futur. La France dit maintenant que son départ ne doit pas être une condition pour entamer un dialogue politique.
"Si nous exigeons, avant même le début des négociations, qu’Assad démissionne, nous n’irons pas bien loin," a déclaré Fabius au Figaro.
La Russie, qui soutient la Syrie dans sa lutte contre les djihadistes, et qui fournit à Damas des équipements militaires, a appelé à plusieurs reprises à une large coalition pour lutter contre l’organisation terroriste.
L’Europe a subi plusieurs attaques de militants islamistes depuis le début de l’année, y compris le massacre à l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris et une tentative avortés de tuer des passagers à bord du train Thalys, près de la frontière belgo-française.
Traduction : Dominique Muselet