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Esclaves Marrons et Drapeau Noir, par Soopa Seb.








Propagation des idées radicales sur l’Atlantique Noir.



Mélanine, mardi 28 novembre 2006.


Pendant le règne de l’horreur de l’esclavage, des solidarités se sont créées entre des groupes humains que tout aurait dû séparer : marins blancs, esclaves marrons, noirs affranchis, servants blancs, pour aboutir à des luttes communes pré-révolutionnaires. A méditer en ces jours de discours communautaristes et sécuritaires, où la volonté xénophobe de politiciens de bas étage d’attiser les divisions "culturelles" ou "ethniques" supposées du peuple d’en bas semble être la dernière carte qui leur reste à jouer...


Dans la course à l’échalote présidentielle, la volonté xénophobe de politiciens de bas étage d’attiser les divisions "culturelles" ou "ethniques" supposées du peuple d’en bas semble être la dernière carte qui leur reste à jouer, ayant depuis longtemps escamotés les vrais enjeux de société, tant ils ont volontairement renoncé à servir le bien commun pour abdiquer face aux puissances économiques dont ils sont à la fois les maîtres et les serviteurs.

Car si les origines des habitants du territoire français sont diverses et variées, cela fait belle lurette qu’elles ne sont plus un obstacle à la création de liens de solidarité. Après tout, c’est bien par la faute de leur politique que toute cette diversité s’est retrouvée parquée au même endroit, à vivre dans les mêmes difficiles conditions, à devoir surmonter les mêmes galères, à connaître les mêmes joies et les mêmes tristesses, à avoir les mêmes espoirs pour les enfants et les même inquiétudes pour les plus âgés : bref, que toute cette diversité a simplement appris à se connaître, et à se reconnaître comme une seule et même diversité. Et si communauté il y a, c’est une communauté d’intérêts.

Il s’agit là d’une réalité intangible dont toute personne se promenant dans les quartiers populaires peut se saisir, et les manigances politiciennes n’y peuvent rien. Leur pouvoir de déformation de la réalité s’arrête là où il commence : à l’espace cathodique. Leur ultime recours pour monter les classes populaires les unes contre les autres est de créer de la peur. Pour cela, tout l’arsenal des méthodes répressives peut se déchaîner : chasse ouverte aux enfants jusque dans les écoles, criminalisation de la solidarité inscrite dans la loi - acte jusqu’à présent impensable depuis Vichy -, assassinats des ressortissants étrangers aux frontière de l’Europe forteresse comme il y a un an à Ceuta et Melilla, tout est bon pour détourner le brave peuple de son ennemi véritable et historique en lui offrant un bouc-émissaire idéal car aisément identifiable grâce à son taux de mélanine anormalement élevé (preuve s’il en fallait de son étrange étrangeté) : le racisme est la conséquence d’efforts permanents pour l’inculquer.

Mais ils ne parviendront pas à briser totalement ces liens de solidarité, tout comme la période de domination nazie sur l’Europe n’a pas réussi à le faire, et tout comme une institution aussi abjecte que l’esclavage n’a pas réussi à le faire sur plusieurs siècles. Car en tous lieux, en tous temps, des groupes humains conscients de la similitude de leur condition, se sont côtoyés, soutenus et épaulés, ont lutté côte à côte. Et quand une rébellion était matée, c’était pour mieux resurgir à un autre point de l’Atlantique Noir, telle une Hydre aux multiples têtes [1]. Pour les esclaves Marrons, il en fut ainsi avec leurs compagnons d’infortune, Amérindiens ou servants européens, les marins et dockers irlandais et, enfin, avec les Frères de la Côte. (...)

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« Emigration illégale » : une notion à bannir, par Claire Rodier.

Musée du Quai Branly : « Ainsi nos oeuvres d’ art ont droit de cité là où nous sommes, dans l’ ensemble, interdits de séjour », par Aminata Traoré.






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Viêt Nam, voyages d’après-guerres
André BOUNY
Nul mieux qu’un écrivain ne peut faire découvrir un pays. Que saurions-nous de l’Écosse sans Boswell et Johnson et comment nous représenterions-nous la magnificence de l’Orient au XVIe siècle sans les Pérégrinations de Fernaõ Mendes Pinto ? André Bouny s’inscrit dans cette lignée de voyageurs. Sa plume trace avec précision ce que tous les sens perçoivent du Viêt Nam traversé. Elle le fait doublement en accompagnant son texte de ses prodigieux dessins à la mine de plomb qui emmènent le (…)
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« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

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