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Engels, la république démocratique n’est pas une fin !

Michel Peyret
2 mai 2011

ENGELS,
LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE N’EST PAS UNE FIN !

Est-il nécessaire de préciser à nouveau que, lorsque je verse un texte ou un auteur au débat c’est, bien évidemment, en raison de l’intérêt que ce texte ou cet auteur a éveillé en moi et, qu’en conséquence, cet intérêt justifie mon intention de le faire partager.
Bien évidemment encore, est-il utile de préciser à nouveau que cet intérêt ne tient nullement à un accord général avec l’ensemble des idées contenues dans le texte concerné, ou avec l’ensemble des thèses avancées par l’auteur dans la totalité de son oeuvre.
L’évidence est telle qu’elle n’a pas à être rappelée à tout instant.

LA CONFRONTATION, LE DEBAT, CONTRE LA PENSEE UNIQUE

Je considère également que chaque de mes lecteurs est un être humain majeur, un citoyen, qu’il dispose en conséquence d’une intelligence et d’un esprit critique qui me dispensent de dicter à chacun ce qu’il devrait penser lorsqu’il rencontre telle ou telle idée particulière qui l’éloignerait de quelque prêt-à -penser que ce soit.
Je souhaite au contraire que chacun puisse faire part de ses réflexions, de ses remarques, de ses accords ou désaccords avec les idées de l’auteur de façon à ce que le débat le plus large puisse s’engager à leur propos.
Aussi, lorsque, par exemple, je propose à chacun de lire un texte de Pierre Clastres, je sais très bien quelles vont être un certain nombre de réactions mais je suis loin de les connaître toutes. En général d’ailleurs, elles sont toujours plus diversifiées que j’aurai pu le penser a priori. Oui, la confrontation et le débat, lorsque l’on permet et que l’on souhaite qu’ils se développent, permettent l’expression de la diversité des pensées, en opposition à tout monolithisme, à toute pensée unique, à tout sectarisme, toutes et tous plus réducteurs les uns que les autres.

RESTREINDRE OU DEVELOPPER L’ECHANGE DES IDEES

Aussi, favoriser cette diversité des pensées et leur expression permet-elle de se rapprocher le plus possible de ce que Lénine appelait «  l’étude concrète des situations concrètes » et de leurs évolutions, de l’évolution des contradictions qui les font se mouvoir.
Bref, la lecture du texte de Pierre Clastres, tel que j’en rendais compte, m’a apporté nombre de réactions de mes correspondants et a aussi favorisé le mûrissement et l’expression des miennes. Il m’a aussi permis de renouer avec la lecture de quelques textes fondamentaux de Marx et Engels, et m’ont notamment conduit à la relecture de textes d’Engels regroupés sous le titre général de «  L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat » (édition de 1884).
L’édition dont je dispose est une édition électronique réalisée à partir de l’ouvrage des Editions sociales, 1975, Nouvelle édition revue et corrigée, 394 pages (Traduction de Jeanne Sterm) réalisée par l’Université du Québec à Chicoutimi.
Elle est précédée d’une «  Note de l’Editeur » datant de mai 1954 et de quelques lignes de E.Bottigelli datées elles de février 1971.

PIERRE CLASTRES ET ENGELS

Je rappelle que le texte de Pierre Clastres dont j’ai parlé date lui de 1975. Il est donc écrit 131 ans après l’édition de 1884 par Engels.
Aussi, il m’apparait utile, pour apprécier et comprendre certains propos de Pierre Clastres, de reproduire quelques extraits de la «  Note de l’Editeur » de mai 1954.
«  Ce volume, dit-elle, était, primitivement, destiné à présenter «  L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat » de Fiedrich Engels. Tandis qu’il était en cours de préparation, parurent à Berlin (1952), édités pour la première fois dans la langue de l’original des textes sur l’histoire des anciens Germains et de l’époque franque qui complétaient heureusement certaines indications données dans «  L’origine de la famille ». Nous avons décidé de les intégrer à notre volume... »
«  Dès 1845, en rédigeant «  L’Idéologie allemande », Marx et Engels posaient la question des formes qu’avaient revêtues les premières associations humaines. En admettant, à l’origine de la civilisation, le principe d’une propriété commune et d’une société reposant essentiellement sur les liens du sang, Marx et Engels faisaient preuve d’une audace que nous mesurons mal aujourd’hui (1954).
«  En 1845, l’étude des origines de l’humanité était pour ainsi dire inexistante. On en était, pour l’essentiel, aux hypothèses des grands socialistes utopiques ; les robinsonnades du 18ème siècle, qui avaient encore cours, n’étaient rien moins que scientifiques, et la famille patriarcale de la Bible restait un article de foi. Quant au moyen âge, les esprits «  éclairés » le considéraient uniquement comme une période d’obscurantisme et de régression sociale, sans admettre qu’il ait pu receler des éléments positifs. »

QUAND ON SORT DES ROBINSONNADES

«  Il faut attendre, poursuit la Note, le milieu du 19ème siècle pour que s’établisse les rudiments d’une science des sociétés primitives et que l’on se penche sur la période qui va de la fin de l’Empire romain à la Guerre des Paysans. C’est de 1854 à 1865 que Maurer va publier ses études sur les constitutions de marche, de village et de ville. L’Ethnologie descriptive de Latham paraîtra en 1859.
Bachofen publiera son «  Droit maternel » en 1861 ; Lubbock son Origine de la civilisation en 1970 ; L,-H Morgan, ses Systèmes de consanguinité en 1871.
«  C’était déjà un pas considérable susceptible de dégager la science de l’humanité primitive des conceptions traditionnelles ou bibliques. Mais les savants restaient souvent enterrés dans toute une série de préjugés, dans un certain «  aveuglement du jugement » comme dit Marx, qui leur dissimulait ce que souvent ils touchaient du doigt. Un passage d’une lettre d’Engels à Kautsky du 13 juin 1891 traduit assez bien l’atmosphère de chapelle qui régnait à cette époque dans certains milieux scientifiques :
«  Il n’y a pas de plus grande société d’assurance mutuelle que les préhistoriens. C’est une bande de canailles qui pratiquent la camaraderie et le boycott de clique à l’échelle internationale, ce qui est possible étant donné leur nombre relativement restreint. Cependant, avec les représentants du droit comparé, il y entre un élément nouveau, qui a ses mauvais côtés, mais qui devrait cependant faire éclater le vieux cercle. »

CE A QUOI ETAIT PARVENUE LA SCIENCE DE LEUR TEMPS

La Note souligne le mérite de Marx et Engels «  d’avoir su déceler dans le cahot des batailles de chapelles, grâce à leur sureté de leur esprit critique et de leur méthode, grâce aussi à leur culture encyclopédique, les éléments de progrès, ceux qui étaient susceptibles de faire sortir la science de l’ornière, de la débarrasser des préjugés philosophiques ou religieux d’un autre âge. Ils ont non seulement fait une synthèse générale de la science de leur temps, mais ils ont encore éclairé les voies de la recherche. C’est pourquoi l’ensemble de textes recueillis dans ce volume, qui embrasse l’histoire de l’humanité des origines à la fin du moyen âge, reste, aujourd’hui encore, riche d’enseignements et présente une unité réelle, tant méthodologique que par son objet même. »
C’est pourquoi je doute que les «  marxistes orthodoxes » dont parle Pierre Clastres soient effectivement Marx et Engels.
Pierre Clastres parle en 1975, on ne peut avoir de doutes sur la nature et la provenance du «  marxisme » auquel il est confronté et avec lequel il affirme son désaccord. Lequel «  marxisme » a, on le sait, pris les plus grandes libertés avec celui de Marx et Engels, Marx niant lui-même être «  marxiste », jusqu’à son plus profond travestissement. Pour ma part, j’ai souvent évoqué ce qu’il en est réellement.

ENGELS : RELEGUER L’ETAT AU MUSEE DES ANTIQUITES

Dans l’ouvrage cité, Engels, par exemple, écrit : «  L’Etat n’existe donc pas de toute éternité. Il y a eu des sociétés qui se sont tirées d’affaire sans lui, qui n’avaient aucune idée de l’Etat et du pouvoir d’Etat. A un certain stade de développement économique, qui était nécessairement lié à la division de la société en classes, cette division fit de l’Etat une nécessité. Nous nous rapprochons maintenant à pas rapides d’un stade de développement de la production dans lequel l’existence de ces classes a non seulement cessé d’être une nécessité, mais devient un obstacle positif à la production. Ces classes tomberont aussi inévitablement qu’elles ont surgi autrefois. L’Etat tombe inévitablement avec elles . La société, qui réorganisera la production sur la base d’une association libre et égalitaire des producteurs, reléguera toute la machine de l’Etat là où sera dorénavant sa place : au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze. »

LES SOCIETES A ETAT N’EXISTERONT PAS TOUJOURS

Si Engels confirme là la priorité donnée à l’économique, alors que Clastres la donne au politique, ils semblent s’accorder sue ce qui m’apparaît essentiel, à savoir que les sociétés à Etat n’ont pas toujours existé, et qu’elles n’existeront pas toujours, ce qui est implicite chez Clastres et clairement formulé chez Engels, même s’il ne reprend pas là la formulation d’abolition ou de dépérissement de l’Etat, dominantes chez Marx, à l’encontre de ce que un certain «  marxisme orthodoxe » a bien voulu lui faire dire, comme je l’ai rappelé plus haut.
Et il m’apparaît aussi que Clastres se situe avant tout dans la conception de ce «  marxisme-là  » lorsqu’il porte certaines appréciations relatives à l’URSS sans considérer qu’elles peuvent être les principales caractéristiques du marxisme et du communisme selon Marx qui ont pu être «  effacées » au profit du «  marxisme-léninisme » affirmé officiellement.

LA NEGATION DE LA NEGATION

Au fonds, l’accord Engels/Clastres ne réside-t-il pas dans ce que Marx appelle la négation de la négation.
Ainsi, nous avons affaire à une première réalité : la société sans classe et sans Etat.
Cette première réalité est niée, sauf quelques exceptions, par des sociétés où, peu à peu, apparaissent, selon des processus dont il faut approfondir la connaissance dans leurs causes et leur nature, des divisions de classes et la création d’Etats.
Enfin, négation de la négation, le temps vient à nouveau de l’organisation, à un niveau supérieur, de l’organisation de toute la société sur la base d’une «  association libre et égalitaire des producteurs » qui relègue l’Etat au musée des antiquités, selon la formule de Engels.
Engels précise d’ailleurs : «  L’Etat n’est donc pas un pouvoir imposé du dehors à la société ; il n’est pas davantage «  la réalité de l’idée morale », «  l’image et la réalité de la raison », comme le prétend Hegel... »

L’ETAT EST UN PRODUIT DE LA SOCIETE

«  Il est bien plutôt, poursuit Engels, un produit de la société à un stade déterminé de son développement ; il est l’aveu que cette société s’empêtre dans une insoluble contradiction avec elle-même, s’étant scindée en oppositions inconciliables qu’elle est impuissante à conjurer. Mais pour que les antagonismes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne se consument pas, elles et la société, en une lutte stérile, le besoin s’impose d’un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de la société, doit estomper le conflit, le maintenir dans les limites de «  l’ordre » ; et ce pouvoir, né de la société, mais qui se place au-dessus d’elle et lui devient de plus en plus étranger, c’est l’Etat... »
Plus avant, Engels poursuit :
«  Comme l’Etat est né du besoin de réfréner les oppositions de classes (on vérifie ici que les motivations mises en avant par Engels sont éminemment politiques), mais comme il est né, en même temps, au milieu du conflit de ces classes, il est, dans la règle, l’Etat de la classe la plus puissante, de celle qui domine au point de vue économique et qui, grâce à lui, devient aussi classe politiquement dominante et acquiert ainsi de nouveaux moyens pour mater et exploiter la classe opprimée.
«  C’est ainsi que l’Etat antique était avant tout l’Etat des propriétaires d’esclaves pour mater les esclaves, comme l’organe féodal fut l’organe de la noblesse pour mater les paysans serfs et corvéables, et comme l’Etat représentatif moderne est l’instrument de l’exploitation du travail salarié par le capital... »

LA FORME D’ETAT LA PLUS ELEVEE : LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE

«  Dans la plupart des Etats, considère Engels, que connait l’histoire, les droits accordés aux citoyens sont en outre gradués selon leur fortune...Pourtant, cette reconnaissance politique de la différence de fortune n’est pas du tout essentielle. Au contraire, elle dénote un degré inférieur du développement de l’Etat. La forme d’Etat la plus élevée, la république démocratique, qui devient de plus en plus une nécessité inéluctable dans nos conditions sociales modernes, et qui est la forme d’Etat sous laquelle peut seule être livrée jusqu’au bout l’ultime bataille décisive entre le prolétariat et la bourgeoisie, la république démocratique ne reconnaît plus, officiellement, les différences de fortune.
«  La richesse exerce son pouvoir de façon indirecte, mais d’autant plus sûre. D’une part, sous forme de corruption directe des fonctionnaires, ce dont l’Amérique offre un exemple classique, d’autre part, sous forme d’alliance entre le gouvernement et la Bourse ; cette alliance se réalise d’autant plus facilement que les dettes de l’Etat augmentent davantage et que les sociétés par actions concentrent de plus en plus entre leurs mains non seulement le transport, mais aussi la production elle-même, et trouvent à leur tour leur point central dans la Bourse.
«  En dehors de l’Amérique, la toute récente République française en offre un exemple frappant, et la brave Suisse, elle non plus, ne reste pas en arrière, sur ce terrain-là .
«  Mais qu’une République démocratique ne soit pas indispensable à cette fraternelle alliance entre le gouvernement et la Bourse, c’est ce que prouve, à part l’Angleterre, le nouvel Empire allemand, où l’on ne saurait dire qui le suffrage universel a élevé plus haut, de Bismark ou de Bleichröder (directeur de la banque berlinoise qui portait son nom).

LA CLASSE POSSEDANTE REGNE PAR LE SUFFRAGE UNIVERSEL

«  Et enfin, dit Engels, la classe possédante règne directement au moyen du suffrage universel.
«  Tant que la classe opprimée, c’est-à -dire, en l’occurrence, le prolétariat, ne sera pas assez mûr pour se libérer lui-même, il considérera dans sa majorité le régime social existant comme le seul possible et formera, politiquement parlant, la queue de la classe capitaliste, son aile gauche extrême.
«  Mais, dans la mesure où il devient plus capable de s’émanciper lui-même, il se constitue en parti distinct, élit ses propres représentants et non ceux des capitalistes.
«  Le suffrage universel est donc l’index qui permet de mesurer la maturité de la classe ouvrière.
«  Il ne peut être rien de plus, il ne sera jamais rien de plus dans l’Etat actuel ; mais cela suffit. Le jour où le thermomètre du suffrage universel indiquera pour les travailleurs le point d’ébullition, ils sauront, aussi bien que les capitalistes, ce qui leur reste à faire. »

LE POINT D’EBULLITION

Et le suffrage universel, aujourd’hui, n’exprime-t-il pas, sous des formes que peut-être Engels n’avait pas envisagées, ce «  point d’ébullition », en tout cas le refus, le rejet, de l’Etat et de ses institutions, qu’elles soient qualifiées de République ou non ?

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