Je ne sais pas quelles sont vos connaissances en stratégie militaire. Et j’avoue humblement que les miennes sont limitées, n’étant pas adepte de la violence et encore moins des conflits armés. Mais avec les années, j’ai quand même observé et appris une chose : c’est qu’en matière de stratégie militaire, l’on ne révèle jamais sa tactique ni ses intentions à son ennemi, on mise plutôt sur le secret et l’effet de surprise.
Ben, si vous pensiez comme moi, on avait tout faux ! En effet, la « coalition internationale » (comme nos journaleux l’appellent), se prépare depuis des mois à la graannnde offensive de Mossoul en Irak, devenue capitale de l’EI, pour en chasser DAECH, cet ennemi que nous combattons officiellement, tout en l’armant secrètement – mais, là aussi, c’est un truc qui nous échappe, à nous qui ne comprenons rien à la stratégie des puissants – en diffusant jour après jour les avertissements et les préparatifs en cours à l’intention de ceux qui allaient déguster. Renseignant jusqu’aux plans du déclenchement des hostilités au sol, cartes à l’appui, pour montrer qu’au sud de Mossoul, ce serait officiellement l’armée irakienne soutenue par les EU et la France qui allait opérer, qu’à l’est de Mossoul ce seraient les forces kurdes (Peshmergas) toujours soutenues par les EU et la France, et qu’au nord, ce seraient d’autres forces irakiennes soutenues par la Turquie. Dans les faits, il faut bien sûr retourner ces propositions pour approcher de la vérité. Ben oui, que serait aujourd’hui l’armée irakienne sans les EU et leurs alliés qui l’ont combattue et dévastée depuis des décennies ? Donc, on voit bien qui est à la manœuvre.
Bref, il n’y a qu’à l’ouest que rien n’est prévu. Raisonnablement, vous vous demanderez comme moi, pourquoi… ? Sinon qu’à l’ouest de l’Irak se trouve la Syrie. Ce pays dévasté par cinq années de guerre, où les deux super puissances actuelles du monde – les EU et la Russie – se livrent à une escalade qui pourrait bien finir par embraser jusqu’à l’Europe, voisine de la Syrie en méditerranée, et alliée via l’OTAN aux EU et leurs aventures belliqueuses.
Les forces de DAECH ont donc eu tout le loisir d’organiser leur repli et de se « réfugier » en Syrie depuis qu’elles sont informées des intentions futures de la « coalition internationale ». Et comme le disait il y a quelques jours, Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah libanais : « Washington ne combat pas Daesh, il le déplace… ». Dans quel but ? Sinon à rendre la Syrie encore plus ingouvernable qu’elle ne l’est déjà, à la déstabiliser totalement, et tout faire pour que dans ce chaos généralisé soit enfin renversé Bachar Al Assad dont les Occidentaux veulent la tête, afin de briser cet axe – du mal – qui va du Liban à l’Iran en passant par la Syrie…
A moins que, derrière ce que l’on nous vend officiellement depuis cinq ans d’une ‘guerre civile’, ce soit d’un axe gazier dont il s’agit… ?
Daniel Vanhove –
Auteur
Observateur civil
18.10.2016