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En défense de la "petite-bourgeoisie intellectuelle salariée d’Etat" !

Contre la "trahison des élites" du sommet de l’Etat !

Cette position opère un choix entre l’élite d’appui du peuple-classe et élite de soutien de la bourgeoisie. Cette distinction recoupe le plus souvent une autre : l’élite pour l’émancipation et l’élite pour la domination de la classe dominante.

D’autres dominations et oppressions seraient à intégrer. On ne le fera pas ici.

1) PETIT DETOURNEMENT DES THESES DE Jean-Claude MILNER

Jean-Claude Milner sur France Culture le vdi 2 sept 2011

http://www.franceculture.com/player?p=reecoute-4301675#reecoute-4301675

Avec JC Milner on peut distinguer au coeur de l’Etat une "élite intellectuelle critique" et une "élite technique et gestionnaire" mais ce n’est pas là ses propres termes. L’élite technico-gestionnaire se démarque de l’autre car non seulement elle ne passe pas globalement - il ne fait pas dans la nuance ici - les mêmes alliances de classes et elle n’est pas pareillement récompensée puisque la première ne sera que "petite-bourgeoise" quand la seconde sera "bourgeoise". Ce qui signifie que la première est juste "bien payée" alors que la seconde est "sur-rémunérée".

Avec le néolibéralisme le sommet de la grille des rémunérations des fonctionnaires atteint des niveaux très élevés qui enlèvent toute pertinence à la notion de "cohésion sociale" de la République. Cette évolution donne plutôt un appui à la thèse de l’oligarchie.

Pour reprendre les termes (que je ne partage pas) de JC Milner, il y aurait d’une part une "petite-bourgeoisie intellectuelle salariée d’Etat" qui serait "déstabilisante" car elle défendrait les intérêts matériels et moraux des prolétaires (ouvriers et employés) et plus largement du peuple-classe (ce qui intègre donc les couches moyennes) et d’autre part au-dessus d’eux une "bourgeoisie d’Etat sur-rémunérée" qui est jugée "stabilisante".

Il ne dit pas que cette dernière défend la classe dominante mais on le suppose. Il ne dit pas non plus ici qu’elle en est sa branche publique, puisque la classe capitaliste est privée (les firmes transnationales sont privées) mais cela semble aller de soi.

La petite-bourgeoisie salariée d’Etat (PBE) serait composée des professeurs agrégés de l’Education nationale alors que la Bourgeoisie d’Etat concernerait les hauts fonctionnaires de l’Etat et des collectivités territoriales.

En France l’Etat néolibéral ne s’appuie plus sur les intellectuels fonctionnaires de l’Etat depuis longtemps. Bien au contraire ce sont, dit JCM, les Hauts fonctionnaires issus de l’ENA qui les méprisent et qui entendent les déstructurer. Ceux qui pratiquent le pantouflage à haut niveau y sont particulièrement actifs. C’est toute la fonction publique qu’ils cassent. Il faudrait ajouter à ce groupe les juristes administrativistes qui dans les années 80 ont sapé les fondations théorique du service public par une nouvelle doctrine qui valorisait les privatisations et la marchandisation (cf Caillosse). Satisfaire la logique de profit et satisfaire l’intérêt général devenait alors compatible. On ignorait que cela permettait de constituer dans la décennies suivante l’écart néolibéral grandissant entre profit et salaire (cf Husson)

2) En défense du Conseil scientifique d’ ATTAC et de quelques autres intellectuels !

Les autres intellectuels sont ceux des partis de la gauche critique ou des écologistes sociaux ou écosocialistes.

Le Sarkozysme semble avoir réactivé le vieux et traditionnel ressentiment des "petits" contre les "gros". Mais il ne faut pas ici tout mélanger comme le font certaines critiques afin d’éviter la critique de la montée des inégalités et de l’enrichissement indû.

Car contrairement à ce qu’écrivent certains comme Conspiracy Watch (1) ou Hélène L’Heuiller (2) il s’agit pas d’un ressentiment général et global mais plutôt d’une colère ciblée contre la domination interne et externe et donc contre une élite bien précise. Ce n’est pas les élites en tant qu’élite qui sont attaqués mais une déviation du système méritocratique ou même un type de méritocratie qui permet un trop gros enrichissement des uns quand les autres gagnent peu.

Car si il y a bien des élites qui cherchent à s’enrichir toujours plus en se mettant au service de la classe dominante et notamment de la finance ( y compris parfois en se parant de l’intérêt général) il y a aussi des intellectuels qui ne cherchent pas des hauts revenus qui mettent leur savoir au service du social et de l’écologie. Dans ATTAC on doit aux membres du Conseil scientifique en collaboration avec d’autres acteurs les recherches sur les taxes sur les transactions financières, les mesures pour créer un pôle public bancaire, celles pour combattre les paradis fiscaux. Toutes ces mesures sont favorables au peuple-classe contre la finance et la classe dominante.

Dans la France de Sarkozy mais aussi dans l’univers néolibéral occidental il est plus aisé de critiquer les faibles, les démunis, les "bras cassés" surtout s’ils sont étrangers ou immigrés que les "gros" ou l’on ressort alors "le mythe" de Pierre Birnbaum (3). Pratique cet usage de ce scientifique ! Il fait taire, à son corps défendant (4), la critique des possédants (la bourgeoisie) et des dominants (les capitalistes notamment ceux de la finance) .

Ce site écrit : "Cette idéologie démagogique, qui exploite les frustrations et les peurs et fait fi de toute complexité, a fait les choux gras du poujadisme (défense des « petits »), puis du lepénisme (critique de « l’establishment »). Elle a contribué à unir extrême droite et extrême gauche dans une commune dénonciation de la démocratie représentative."

Parce que la démocratie représentative serait un dispositif "sacré" ! Le peuple peut estimé qu’il est mal représenté. Il peut même renommé la démocratie représentative en démocratie délégataire.

La complexité a bon dos tout comme une certaine critique du populisme, celle qui met dos à dos l’extrême-droite et l’extrême-gauche. Le poujadisme ne défendait pas tous les petits contre les gros mais le petit monde de la boutique contre le fisc. Le poujadisme n’a rien à voir avec une sorte de marxisme populaire latent en France. Quand au lepènisme il externalise la critique des gros (et même y voit la main des juifs parfois) sous l’effet de la mondialisation (en oubliant la bonne mondialisation) mais c’est pour adouber et valoriser la nation bonne dans toute sa composante patronale comme ouvrière et paysanne. On sait que le nationalisme du FN a pour effet de mettre la critique virulente de l’immigration à chaque chapitre de son programme. Le FN est contre la justice fiscale et le développement des services publics.

Alors que la classe dominante est de plus en plus dominante, que les inégalités en tout genre s’accroissent, que la part des salaires diminue face aux profits, qu’au sein des salaires on observe une montée des gros salaires quand les petits stagnent, que les services publics sont en régression (ce qui est aussi un cout supplémentaire pour les prolétaires qui se retrouvent insolvables face au marché).

Christian Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1823

Le mythe des ’’200 familles’’ ferait-il son come-back sur Marianne2.fr ?

Le ressentiment à l’égard des élites

dimanche 24 janvier 2010, par Hélène L’Heuillet

3) Les « petits » et les « gros » de Pierre Birbaum

4) A propos de populisme Serge Halimi a critiqué P Birbaum et son cercle de la raison.

URL de cet article 14614
   
Banque du Sud et nouvelle crise internationale
Eric TOUSSAINT
En pleine crise du subprime, dont les conséquences n’ont pas fini de se faire sentir dans l’économie mondialisée, sept pays l’Amérique latine lancent une Banque du Sud qui pourrait jeter les bases d’une autre architecture financière internationale. En combattant inlassable, Eric Toussaint propose dans ce livre une approche claire et synthétique, destinée à des non-spécialistes, de l’état des résistances au néolibéralisme, du contexte économique international contemporain ainsi que des (…)
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« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

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