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Elections régionales, élections nationales : halte à la schizophrénie politique cultivée par la gauche établie !

Communiqué de Fadi Kassem et de Georges Gastaud au nom du secrétariat national du PRCF – 19 mars 2021

Un peu partout en France se dessinent des listes régionales qui, sous l’intitulé confus "union des forces de gauche et des écologistes", visent, tantôt à réintégrer le PS hollandien et social-maastrichtien dans la "gauche" politique, tantôt à mettre sur un piédestal politique Europe-Ecologie/les Verts, son chef de file "présidentiable", Yannick Jadot, dont chacun sait l’attachement au "saut fédéral européen" cher à Macron, appuyés ici et là de leurs alliés euro-régionalistes et autonomistes de bonne figure prêts à faire sauter la République une et indivisible.

Pour des raisons électoralistes, mais aussi parce que ces deux forces cultivent elles-mêmes l’équivoque sur l’indispensable rupture de la France avec l’UE supranationale du capital, les directions du PCF (soi-disant "identitaire"...) et de la France Insoumise (prétendument "indépendantiste"...) semblent trop souvent prêtes, notamment en Ile-de-France, à figurer en position de forces d’appoint sur des listes régionales pilotées, voire copilotées par la social-eurocratie du PS maastrichtien et par l’écolo-fédéralisme d’EELV.

Une telle stratégie socialo-dépendante, verduro-soumise et euro-complaisante du PCF et/ou de l’appareil de la FI ne peut en aucune façon contribuer à la clarté politique indispensable pour mettre en accusation l’UE du capital et pour faire échec à l’éclatement programmé de la République indivisible au profit de l’ "Europe des régions" et du "Pacte girondin" chers à Macron. Cet électoralisme à courte vue peut encore moins mobiliser le monde du travail à l’approche d’échéances décisive. Et encore moins favoriser l’urgente construction du "tous ensemble en même temps" des syndicats de lutte et des gilets jaunes indispensable pour stopper la pluie de contre-réformes, de mesures liberticides, d’euro-privatisations et de fusions industrielles transnationales orchestrées par Macron pour le compte de l’UE et de l’oligarchie "française". Car les travailleurs ne se mobiliseront sûrement pas pour une offre politique politicienne qui, sous couvert de "gauche plurielle" bis ou ter, ne servira qu’à remettre en selle le PS et qu’à positionner EELV, ce mouvement dangereux pour l’avenir de la République une, laïque, souveraine et indivisible, en "pole position" à gauche lors de la future présidentielle.

Ce positionnement désastreux, pseudo-unitaire et sans contenu clair qui, mutation euro-réformiste du PCF et euro-équivoques permanentes de la FI aidant, tend à subordonner les forces populaires à la bourgeoisie verte et/ou social-maastrichtienne, ne peut que faire le jeu du faux "duel" et vrai duo Macron/Le Pen, en contribuant à une abstention populaire plus massive que jamais. A quoi bon, camarades communistes du PCF, revendiquer une candidature autonome de ce parti lors de la présidentielle si c’est pour suivre passivement, au prix de quelques strapontins, les euro-écolos ou les sociaux-maastrichtiens dans les régions, les départements et les mairies ? Ne voyez-vous pas qu’une telle schizophrénie politique condamne d’avance toute "candidature communiste autonome" au faux-semblant et à l’illisibilité ? Et à quoi bon, citoyen Mélenchon, vous poser en chef de file des forces progressistes lors de la présidentielle si, aux régionales, vous avez tout fait pour donner la pôle position au néolibéral pseudo écolo Yannick Jadot ?

C’est pourquoi les militants du PRCF continueront contre vents et marées de porter la seule alternative capable de bousculer le "jeu" de la grande bourgeoisie destructrice de la nation et des acquis sociaux, que ce soit avec un Macron de plus en plus liberticide et fascisant, avec une Le Pen de plus en plus acquise à l’euro et à l’UE, ou d’une fausse "gauche" verte ou rosâtre dont les promesses sociales sont impossibles à satisfaire dans le cadre de l’"économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée", qui définit l’UE dans tous les traités européens.

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COMMENTAIRES  

01/04/2021 19:31 par jo nice

Oui moi non plus,cette soupe arromatisée à la rose ne me fait pas envie.
Jusqu’a maitenant la FI refusait la tambouille et c’était tout à son honneur.j’ai peur que l’appareil ne pèse de plus en plus sur la stratégie.
Pourquoi liquider sa crédibilité dans un deal louche pour des position électorales inutiles pour changer la société ?
instinctivement je pense "parce que la soupe est bonne ,tiens !" mais j’ai envie de croire qu’il y a une autre raison.
quelqu’un la connait ou a une théorie ?

02/04/2021 11:41 par Autrement

@jo nice. Bonne question.
Avec le régime des partis, tous plus mal nommés les uns que les autres, il ne peut y avoir que des "deals louches" à l’occasion d’élections régionales.
Le seul deal un peu moins louche étant d’empêcher la droite et l’extrême-droite d’occuper toujours plus de terrain.

Ou alors il faut renoncer à participer, ce qui laisse les places libres à qui veut les prendre, et fait plutôt reculer qu’avancer.
Car l’effort d’hégémonie idéologique ne peut pas se passer aussi de la bataille institutionnelle locale.

La FI n’est pas un parti, c’est un mouvement appelé à se développer avec les forces populaires, et dont le programme (solide et cohérent) bouge dans la bonne direction.
Personnellement, je suis pour la constitution de Cuba, dans laquelle il n’y pas besoin d’autres "partis" que celui du peuple travailleur (et on voit combien les "partis" sont nuisibles, par exemple, au Vénézuela...).

Mais pour être efficace, on est obligé de tenir compte des conditions matérielles, des usages et des mentalités du pays où on lutte.
D’où justement l’urgence ici et maintenant (entre autres) d’une assemblée constituante pour une VIe république qui crierait aussi "vive la Sociale" !
Qui le propose ?

02/04/2021 17:15 par Danael

On pourrait dire aussi que l’hégémonie idéologique s’affaiblit toujours un peu plus dans les deal louches pour des positions électorales inutiles et tend à s’affirmer par contre dans l’abstentionnisme pour cette même raison. C’est l’hégémonie du ras-le-bol en quelque sorte que cette crise que nous traversons amplifie. En ce qui concerne les socialo-maastrichtiens ou euro-écolos, n’a-t-on pas déjà fait le tour plusieurs fois de leur errance ou inconsistance ?

03/04/2021 16:34 par jo nice

@autrement
occuper le terrain et gagner en expérience... c’est pas inutile c’est vrai.
J’avoue avoir peur que ce genre d’accord ne notabilise LFI et en fasse un parti soc-dem comme les autres.Une pente naturel pour tout collectif politique,j’espère qu’ils sauront y résister.

03/04/2021 20:37 par Feufollet

Tous les questionnements sont permis
Surtout quand les gauches institutionnelles ont perdu tous leurs repères
Et cherchent des ancrages dans le genre wokeniste à l’américaine
La gauche est à la pêche aux voix électoralistes
Quitte à pêcher n’importe quoi et n’importe où
C’est fini ce jeu de dupe, à la place de Jaurès vous avez Mélenchon
Le NPA ou encore d’autres groupuscules à la solde de Soros
La rigolade de ces prétendus de gauche a assez durée
C’est bon passons aux choses sérieuses
Le souverainisme de la nation française reste la seule issue sérieuse
Le reste n’est que rhétorique destructive à la solde du capitalisme dans ses formes modernes
La résistance dans sa lutte contre l’occupant nazi à réuni les forces de gauche et de droite
Maintenant elles doivent de nouveau s’unir contre le fascisme néo-libéral mondialiste
Qui détruit toutes les bases de nos repère communs
Alors, les gens de gauche, je ne vous demande pas de changer de camp
Mais de vous ouvrir à une alliance avec des gens de l’autre camp
Qui partagent encore une vision commune de la pensée française
Et de faire front commun contre Macron et toute sa kabbale mondialiste

03/04/2021 22:50 par Xiao Pignouf

@Feufollet

Comment est-ce possible de divaguer à ce point ? Tu demandes l’aide des gens de gauche ici, alors qu’ailleurs et quelques minutes plus tard, tu les traites d’idiots... Bref, la bonne vieille méthode de droite : se servir des gens qu’on méprise. Pas étonnant que ce genre d’union sacrée que tu appelles de tes voeux se termine toujours mal pour les mêmes.

03/04/2021 23:14 par Vania

Complètement d’accord avec les propos de @Autrement.
Une petite remarque cependant, le mot "deal"existe en français. On peut utiliser les mots "accord", "pacte", "entente".
Évitons d’appauvrir davantage la langue. Cela fait partie du contrôle mental mené avec succès par le système et les médias dominants !
"Fake" au lieu de contrevérité ou mensonge. "Cluster" au lieu de foyer d’infection ou éclosion."News" au lieu d’informations. Nous devenons peu à peu des parfaits colonisés des USA.

04/04/2021 10:37 par Assimbonanga

Ces grandes régions au nombre de 13 existent-elles dans notre conscience collective ? Est-ce que ça correspond à quelque chose à quoi nous serions attachés ? J’ai bien peur que, tout comme les élections européennes, elles n’intéressent pas les foules...
Néanmoins, ce qui se passe, c’est qu’on voit apparaître de nouveaux princes, dotés de pouvoirs et qui ont la faculté de prendre l’argent public pour... ? Certains, comme Wauquiez le distribuent aux entreprises, ou aux chasseurs, ou pour acheter des caméras de surveillance, ou pour favoriser la filière bois qui défonce les chemins ruraux et laissent aux communes le soin de payer les réparations, et coupent les vivres à des associations, en contre-partie de toute cette gabegie.
Alors, peut-être que ça vaudrait le coup d’aller voter pour des gens qui feraient autre chose avec l’argent public, notre argent, notre richesse produite ?

Feufollet semble avoir un problème de mémoire sur 39-45 : les facho travaillaient en collaboration avec les nazis. Un certain patronat, les milices (anti-sémites jusqu’au trognon). Le FN est leur descendance en ligne directe. Faudrait pas tout transformer !

Sur les chaînes d’info en continu, les RN sont désormais aux places d’honneur et Elisabeth Martichoux se montre affable avec le gentil Kevin (Bardella) et voici le genre d’arguments entendu chez les perroquets (pardon pour les perroquets) de la fachosphère : La gauche est à la pêche aux voix électoralistes. Il s’agit bien entendu d’un mensonge qu’on a décidé, stratégiquement, de répéter en boucle, pour que ça devienne vrai. C’est une profession de foi, un jecroizendieu. C’est une stratégie typique de la droite extrême, une sale habitude mais connue pour son efficacité, la calomnie organisée. Feufollet semble avoir mordu à l’hameçon.
L’extrême-droite n’a pas varié depuis Pétain : cupide et malhonnête. S’allier à cette engeance serait bien naïf. Ce serait devenir cette grenouille qui transporte un scorpion sur son dos pour lui faire traverser le marécage.

Je n’en reviens pas de devoir professer de telles évidences sur LGS...

04/04/2021 13:04 par Assimbonanga

"Le souverainisme de la nation française reste la seule issue sérieuse".
Ouais ! Génial ! Alors, il faut vite expliquer aux foules qui s’agglutinent telles une nuée d’insectes sur doctolib, amazone, facebook et autres, qu’ils se soumettent à la seule loi étasunienne. Ça urge. Faut prendre conscience. C’est pas l’UE qui les oblige à y aller, c’est le principe de plaisir.

04/04/2021 17:27 par Autrement

@Vania
Merci, et pardon pour "deal" : j’avais repris le mot de mon interlocuteur pour en souligner la valeur péjorative. D’autres disent "tambouille" pour exprimer la répugnance envers les combines sans principe qui fleurissent partout sous la Ve république.

Mais, oui, vous avez raison, il peut y avoir aussi sous le régime des partis, lors des élections locales, "entente" avec des braves gens... prisonniers de la mauvaise étiquette (ça existe !), ou "accord" sur un point particulier à faire aboutir ensemble, par exemple la gestion de l’eau, ou tout autre problème concret sur lequel on peut décider d’un projet commun. Ou s’opposer au projet des autres.

Pour la constitution de Cuba, voir ICI (et les diverses contributions de JF Bonaldi, toutes intéressantes à lire ou à relire).

Les élections locales sont importantes dans la mesure où ce sont les communes qui sont la base de la démocratie et de la république, et éventuellement d’une transformation sociale, quand elles prennent l’initiative et peuvent fonctionner comme à Cuba ou au Vénézuela (voir par exemple ICI, sur TerraTV, et les contributions et vidéos de Thierry Deronne).

Dans la France hollandesque et macroniste d’aujourd’hui, l’échelon régional a au contraire pour effet de court-circuiter et d’étrangler les communes. Celles-ci peuvent tout-de-même, sinon faire la révolution, du moins souffler sur les braises, comme Le Pont Citoyen nous en a donné l’exemple.

Alors les élections régionales, bof, ne pas présenter de candidats, ne pas aller voter, respirer l’air libre ?
C’est que, de toutes façons, l’air devient partout de plus en plus irrespirable...!

C’est pourquoi je trouve finalement quelque chose de sophistique dans l’article ici présent de G. Gastaud et F. Kassem, qui réserve au PRCF et à sa prospective "la seule alternative pour bousculer etc."

En fait, tout en parlant des élections régionales, c’est de l’élection présidentielle qu’il est question. Renvoyer dos-à-dos les candidatures de Fabien Roussel (qui "ne serait pas une surprise") et du citoyen Mélenchon, tout en les accusant l’une et l’autre de collusion avec "les euro-écolos ou les sociaux-maastrichtiens" à l’occasion des régionales, (collusion qui, de la part du PCF, n’est pas une surprise non plus), masque la dissymétrie absolue de ces candidatures. Et rejette l’essentiel de l’opprobre sur la FI, en rappelant une fois de plus (comme le font tous nos ennemis) l’ancienne position de Mélenchon sur Maastricht, alors qu’il a été un des artisans les plus actifs de la victoire du Non en 2005, et que son programme est le plus avancé de tous sur la sortie de l’UE, c’est-à-dire des "traités" qui la constituent, et de l’OTAN.

La candidature PCF, avaient déjà déclaré le PRCF, "ne serait pas une surprise" (voir sur LGS). Le moins qu’on puisse dire est qu’il ne la désapprouve pas. Témoin l’interview de Laurent Brun par Fadi Kassem (également sur LGS), qui non seulement n’aborde pas la question, mais se garde bien aussi de parler de l’UE et de l’affiliation de la CGT à la Confédération Européenne des Syndicats. Le mot de FREXIT n’est même pas prononcé. Délicatesse, schizophrénie ? Laurent Brun est pourtant un syndicaliste de grand poids, puisqu’il est secrétaire général de la CGT-cheminots.

Or ce même Laurent Brun, qui est membre du PCF (ce qui n’apparaissait pas dans sa présentation) et, je le répète, secrétaire général de la CGT-cheminots, vient de signer un important appel à soutenir la candidature de Fabien Roussel.

Alors que déjà, 200 responsables et élus du PCF, dont MG Buffet, Elsa Faucillon et Stéphane Peu, ont appelé à soutenir la candidature de Mélenchon. Les groupes communistes et FI à l’Assemblée Nationale, comme dans la rue, combattent le plus souvent dans le même sens !

Le PRCF a misé sur une défaite de Mélenchon, il avait d’ailleurs affirmé que sa victoire était "hautement improbable". Pourtant, comme le savent les philosophes, le "probable" est une catégorie de la spéculation, alors que le "possible" est une catégorie de la pratique. La position juste est donc de tout faire pour "rendre possible" une victoire des forces populaires, tout en rendant aussi "le communisme désirable", comme dit Lordon.

Mais le PRCF rêve toujours d’avant-garde, et semble considérer, depuis son appel à l’abstention aux européennes, qu’un progrès de la FI et une victoire de Mélenchon risqueraient d’entraîner les force populaires "sur une voie de garage". Et sur quelle voie royale les entraînerait quelque autre vainqueur que ce soit ?
N’y-a-t-il pas aussi une forme d’opportunisme à subordonner la condition des travailleurs et l’avenir du pays à des idées et à un parti qui n’existe pas encore, au lieu de soutenir le mouvement qui mène déjà la lutte tous terrains, en chair et en os ?

04/04/2021 19:32 par Xiao Pignouf

@Vania

Je vous aime bien, mais sur ce coup-là, je ne vous suis pas : corriger Autrement pour sa seule utilisation de l’anglicisme « deal ». Alors si vous vous interdisez aussi l’emploi de « week-end » ou de « football », d’accord... mais vraiment ? Je précise que je suis professeur de français, et que selon moi les anglicismes ne font aucun mal à la langue française, au contraire, une langue qui absorbe les autres prouve qu’elle est on ne peut plus vivante. L’inverse, c’est la mort par sclérose.

Pour faire vivre une langue, il faut la pratiquer correctement, pas l’interdire aux emprunts.

Deal, dealer (le nom) et dealer (le verbe) font bel et bien partie de la langue française et c’est tant mieux.

Le globish ou le franglish, je veux bien qu’on leur casse les reins, mais l’extrémisme linguistique franchouillard, non merci !

Connaissez-vous l’histoire de l’angliciste « budget » ?

04/04/2021 22:28 par Bernard Gensane

A Xiao : parmi les nombreux textes que j’ai déposés sur le site du GS sur la contamination de notre langue par le globish, et qui sont beaucoup moins optimistes que vous :
https://www.legrandsoir.info/L-alienation-linguistique.html
Quant à la langue allemande, elle n’existe pratiquement plus...

05/04/2021 00:15 par Danael

N’y-a-t-il pas aussi une forme d’opportunisme à subordonner la condition des travailleurs et l’avenir du pays à des idées et à un parti qui n’existe pas encore, au lieu de soutenir le mouvement qui mène déjà la lutte tous terrains, en chair et en os ?

N’y a-t-il pas une autre forme d’ opportunisme à prétendre que le PRCF est un parti qui n’existe pas encore et que seul le mouvement FI a des idées ? Personnellement je trouve que certaines idées et positions du PRCF ne sont pas à dédaigner et que ce parti apporte un champ de réflexions très valable venant aussi de la lutte tous terrains, en chair et en os . Il tient compte par ailleurs des partis communistes en lutte dans d’autres pays pour comprendre ce qui se passe aussi sur le plan international et il a des positions assez justes. Peut-être si vous vous écoutiez un peu plus vous finiriez presque par vous comprendre. Une direction collégiale avec un mouvement solide pour la soutenir serait une force. Dans certains pays d’Amérique latine on a bien compris que la relève révolutionnaire et sa durabilité en dépendait face aux multiples attaques de la bourgeoisie.

05/04/2021 05:24 par babelouest

@ Xiao Pignouf
Je comprends ce point de vue concernant la langue française. Cependant je mettrai mon grain de sel : pourquoi prendre en anglais un terme, dont il existe déjà de nombreux synonymes en français ? Surtout qu’il arrive que le terme anglais soit ambigu, et que son contexte soit celui d’une autre "culture" (si on peut qualifier de culture la religion de l’argent).

A propos de "religion de l’argent" je conseille la lecture de l’article de Valérie Bugault paru avant-hier sur le Saker françophone :
https://lesakerfrancophone.fr/de-letat-profond-au-gouvernement-mondial

A ceci près que je l’ai répercuté à mes amis, moyennant une petite différence d’interprétation que j’ai apportée :

Nos différences ? Valérie Bugault hésite à considérer la passion des grands financiers pour l’argent-Pouvoir comme une religion. A mon avis c’en est pourtant une, d’ailleurs souvent autrefois et même plus récemment, la religion n’était que l’affaire de quelques grands-prêtres complètement isolés de la piétaille. Je pense que hormis ce constat actuel, cela ressemblait beaucoup au Tibet des Dalaï-Lamas qui maintenait la population en esclavage. Désormais le dalaï-lama n’est plus qu’un propagandiste comme les autres du Nouvel Ordre Mondial, dont le Vatican est la City de Londres, et l’arrière-cour la Suisse du Mont Pélerin et de Davos, ainsi que de la discrète mais essentielle Banque des Réglements Internationaux de Bâle.

Ami Xiao, merci de répondre, cela peut être fort enrichissant.

05/04/2021 06:18 par babelouest

Dans la même veine, en prévision d’une réunion entre défenseurs de la langue française, j’avais écrit ceci :
http://babalouest.eklablog.com/langue-francaise-notre-combat-a155670788
(oui, bon, ce n’est pas du La Fontaine)

05/04/2021 10:29 par Assimbonanga

Merci @Autrement pour ce tour d’horizon qui éclaire ma comprenote. Tous ces machins à sigles (PCF, PRCF) me passent un peu au-dessus de la tête ainsi que les personnes-personnages qui les composent. Avec ton article, je m’oriente un peu mieux. Je le considère comme journalistique.

05/04/2021 10:35 par Xiao Pignouf

Pendant 15 ans, j’ai défendu, promu et enseigné la langue française, la francophonie. En Chine, vous le savez, mais aussi au Vanuatu, petit pays dont l’histoire récente s’est faite sur fond de rivalité entre l’anglais et le français. Je ne l’ai pas fait en défendant la pureté du français, je l’ai fait par des actions concrètes : cinéma itinérant, théâtre, musique, promotion de la lecture et j’en passe. Si aujourd’hui l’anglais gagne du terrain sur l’archipel (pardon, dans l’archipel), ce n’est pas parce qu’il envahit le français, c’est parce que la France a abandonné les francophones qui y vivent à leur sort par désintérêt géopolitique.

@Bernard

J’avais lu votre texte et je vous remercie de me le rappeler, et je dois dire que sur le fond, je ne suis pas d’accord avec. Mais ça n’est que mon point de vue qui se résume ainsi : tant qu’une langue évolue et s’enrichit, elle fait preuve de vie. Les indices que vous donnez dans votre article peuvent être considérés comme des enrichissements et non comme des appauvrissements. Le verbe « consacrer » existe toujours mais on lui a ajouté le synonyme « dédier » qui a une origine latine et non anglaise. Remplacer « waou » par « super », c’est remplacer un anglicisme par un autre anglicisme, bien que ce dernier vienne aussi du latin, dans les deux langues.

Dois-je comprendre que votre « Quant à la langue allemande, elle n’existe pratiquement plus... » est ironique ? Primo, l’allemand ne s’interdit pas d’emprunter à l’anglais, bien qu’il le fasse moins fréquemment du fait de sa parenté directe avec cette langue. Deuxio, l’histoire allemande diffère de l’histoire française, ne serait-ce que par les colonies et la quasi-absence d’ouverture maritime sur le monde extérieur, premier facteur d’échanges.

L’anglais comporte une proportion bien plus importante de termes d’origine française que le français n’en comporte d’origine anglaise. « One » vient du « on » français, "mail" vient de "malle", "challenge" vient du vieux français "chalenge" lui-même issu du latin "calengia", "car" vient de "char"... Bref, il y en a des centaines comme ça et certains ont fait l’aller-retour vers la France.

Au Moyen-âge, les gens transportaient leur monnaie dans une bourse qui pendait au bout d’une cordelette le long de leur jambe et qui au rythme de la marche faisait un mouvement de va-et-vient. Ils nommaient bien à propos cette bourse « une bougette ». Lorsque le français fut langue officielle dans le royaume anglois, cette « bougette » devint, par déformation due à l’accent local, budget. Et finit par retraverser la Manche pour se maintenir dans le sens qu’on lui connaît aujourd’hui et une prononciation à la française. Voilà ce qu’on appelle une langue vivante, mouvante.

Ces échanges entre la Perfide Albion et nous ont toujours existé et on a même probablement oublié que certains mots viennent de là-bas : quel autre mot que "sport" ? (bien que d’origine anglaise, si on creuse un peu, à l’instar de "budget", ce mot vient du français "desport"), comment renommer un "dogue" allemand ? Un "chien" allemand ?

@Babelouest

pourquoi prendre en anglais un terme, dont il existe déjà de nombreux synonymes en français ?

Mais pour le fun... oups, pour le plaisir ! Parce que la langue est ludique et pas austère. Babel (votre pseudo pourrait se prêter magnifiquement à ce débat !), résumer la culture anglaise à la religion de l’argent, c’est pas un peu réducteur ?

La langue française est protéiforme, entre d’autres mots, il n’y a pas une francophonie mais des francophonies. Et c’est ce qui fait sa force et sa richesse. Un modèle protectionniste de la langue française et protecteur de sa pureté pourrait-il se satisfaire des emprunts, loin d’être exclusivement anglais, que celle-ci fait sous d’autres hémisphères ?

Je ne nie pas l’envahissement de l’anglais dans la sphère quotidienne du fait de l’omniprésence technologique et numérique, mais, encore une fois, d’après les linguistes spécialistes de l’anglais, ce « globish », notion inventée par un Français d’ailleurs, est plus inquiétant pour la langue anglaise que pour la nôtre,

07/04/2021 03:24 par Vania

Je me permets de répondre malgré qu’il s’agit d’un hors-sujet. Pour moi, défendre la langue française revient à défendre toutes les langues et cultures contre l’hégémonie d’une seule (l’anglais). L’utilisation outrancière de l’anglais m’exaspère. Par exemple, pour le mot ’cluster’, j’ai utilisé un dictionnaire. Surtout que le mot existe en français ! Il serait impensable de lire ou d’utiliser le mot ’brote epidémico" (en espagnol). Pourquoi ?? Car ce n’est pas la langue de ceux qui contrôlent les médias, l’internet et l’information ?

07/04/2021 13:23 par babelouest

Vania, il ne s’agit pas d’un hors-sujet. La langue française est l’une des cibles privilégiées Pourquoi ? De la moitié du XVIIe siècle à 1815 inclus, elle fut la langue diplomatique par excellence, parce qu’elle était précise concernant les humains. Depuis, c’est celle de la Perfide Albion qui a pris la relève, parce que les humains ont disparu, remplacés par la finance. Ce dialecte a la particularité d’être très précis concernant le juridisme de la finance, et artistement flou sur tout le reste, ce qui permet toutes les exagérations. Napoléon avait raison de les qualifier avec dédain : "Une nation de boutiquiers !". Traduction réelle : ils ne sont RIEN. C’est pourquoi, du haut de leur bassesse, ils ont résolu d’être TOUT. Ils n’ont oublié qu’une chose, ou sans doute pour eux cela ne compte-t-il pas : il y a une grande noblesse à savoir et savoir faire, il y a une grande bassesse à se contenter de prélever le gain de ce que les autres ont semé et récolté. Le PROFIT à l’état (im)pur.

08/04/2021 10:14 par Assimbonanga

En Aura, le prince se nomme Wauquiez. Il conduit un char lancé à vive allure et rempli de semences mortelles : plasturgie (c’est nous qui fabriquons les saloperies qui s’échouent sur les plages du monde entier), agro-industrie, filière bois, canons à neige, agrandissements de routes, etc...
C’est un prince de mort qui, de surcroît, fricote avec la bondieuserie régionale, du Puy-en-Velay à Lyon et soutient les écoles catholiques à toutes forces.

08/04/2021 15:06 par Yannis

On tourne en rond par ici : le sujet est le souverainisme de la France, que beaucoup évitent par prudence.

La langue française se défend bien dans le monde par elle-même, mais n’est pas concernée par le thème du souverainisme de la France, du moins ce que souhaitent en faire les habitants de l’Hexagone.

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