28 décembre 2022
Chers concitoyens,
La situation de la paix mondiale et celle du monde du travail dans notre pays sont si graves que nous avons décidé de vous interpeller à nouveau solennellement.
Sous l’influence de l’UE et de l’OTAN inféodées aux menées hégémonistes de Washington, qui presse aussi la Chine populaire dans le détroit de Taiwan, le conflit ukrainien est sur le point de dégénérer en guerre continentale ouverte, si ce n’est en guerre mondiale à dimension nucléaire avec de forts risques existentiels pour la France, l’Europe et l’humanité tout entière. En outre, il y a désormais des milliers de témoignages convergents sur la mainmise sur Kiev de milices franchement nostalgiques de Bandera et de Hitler. Pendant ce temps, l’UE collabore sans états d’âme avec des gouvernements qui, de la Suède à l’Italie de Meloni en passant par le régime russophobe, anticommuniste, misogyne et clérical de Varsovie, font désormais bien plus que courtiser l’extrême droite fascisante, voire fasciste.
En France, le régime oligarchique personnifié par Macron (lequel s’inscrit dans la continuité des politiques maastrichtiennes, atlantistes et contre-réformatrices de Sarkozy et Hollande) mène une véritable guerre de classe contre les travailleurs dont les salaires sont bloqués, dont les acquis ultimes (retraites, indemnités chômage) sont à nouveau attaqués, tandis que se poursuit, sous l’égide de la funeste « construction » européenne et de la sacro-sainte monnaie unique, la casse des services publics (hôpital, Education nationale, EDF, SNCF, Poste, ministère de l’Ecologie...) et du « produire en France ». Ajoutons qu’une pluie de dispositifs liberticides visant les grévistes et les manifestants prouve que le régime Macron participe d’une fascisation rampante de la vie politique nationale. Tout cela s’opère dans le cadre d’une marche à ce que le chancelier allemand Scholz appelle « l’Etat fédéral européen » et que Macron ose nommer la « souveraineté européenne », en violation de la Constitution française qui dispose que « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ». Sur un plan culturel gravissime à long terme, le régime actuel accepte de facto que l’anglais devienne la langue de travail unique de la Commission européenne, du Parquet européen et de la Cour des comptes européenne avant de devenir la langue officielle bis de notre pays et de son Université.
Or, face à cet amoncellement d’attaques qui visent la paix mondiale, les travailleurs et ce qui subsiste de la souveraineté française, la « NUPES » refuse d’apporter une réponse franche en termes d’alternative politique, de résistance et de capacité de rassemblement populaire. Alors que le discours de Marseille prononcé par le candidat insoumis en 2017 appelait à quitter sur le champ l’OTAN fauteuse de guerre et d’hégémonie étasunienne, LFI, et plus encore les composantes « verte » et « socialiste » de la NUPES, alimentent le manichéisme russophobe ambiant et appellent à livrer toujours plus d’armes au corrompu Zelensky sans se préoccuper de la possible mondialisation du conflit. Au Parlement européen, les députés « de gauche » français, y compris Manon Aubry, ont voté pour une résolution indécente et infâme qui, contre toute vérité historique, fait de la famine ukrainienne de 1932-1933 le résultat d’un prétendu « génocide » soviétique. Cette décision, dans la foulée du vote parlementaire allemand sur ce même sujet, sert à criminaliser le communisme historique et la Russie, à justifier le réarmement massif de l’Allemagne et à élargir la voie menant à l’interdiction des partis qui refuse de renier Lénine et la Révolution d’Octobre ; mais également, à banaliser le véritable génocide dont la victoire de l’Armée rouge a, au prix d’énormes sacrifices, délivré l’Europe, à savoir le génocide hitlérien envers les Tsiganes et les Juifs. Nous ne percevons en outre aucune forme de résistance de la part de la gauche parlementaire à l’encontre de l’« Etat fédéral européen », c’est-à-dire à un futur empire continental (comme le proclamait Bruno Le Maire il y a quelques années) codirigé par Berlin et Washington, dont la mise en place signerait l’arrêt de mort de l’indépendance, voire de l’existence nationale de la France. Cela en violation grossière et flagrante du Non français de 2005 à la constitution européenne.
Enfin, au moment où de grandes luttes de classe se dessinent en Europe (Grande-Bretagne, Tchéquie, Italie, France...) pour les salaires, les acquis, l’emploi, certains députés de la NUPES, ignorant les raisons de fond qui ont poussé nombre de travailleurs à voter pour eux, privilégient certains sujets dits « sociétaux » qui, lorsqu’ils sont abordés abstraction faite des luttes de classes et de la bataille pour l’indépendance nationale et pour le socialisme, ne profitent en rien à l’émancipation des femmes et à la transition écologique et n’aboutissent qu’à diviser les progressistes et qu’à favoriser la montée en puissance du lepénisme et de la droite dure de type « LR ».
C’est pourquoi le PRCF, qui avait rencontré la France insoumise en 2016 et qui avait alors apporté, après mûr examen, un soutien critique mais résolu à la candidature JLM en 2017, souhaite vous rencontrer à nouveau rapidement en cette rentrée 2023 où un hiver social chaud s’annonce dans notre pays. Nous souhaitons dialoguer de vive voix sur la nécessité d’une Alternative rouge et tricolore, antifasciste, patriotique, pacifique, internationaliste et progressiste passant par une sortie claire de l’UE-OTAN et de l’euro pour marcher avec une salutaire rupture avec la domination du grand capital sur notre pays. Avec en perspective la réouverture pour notre pays d’une marche vers le socialisme véritable mettant le « monde du travail au centre de la vie nationale », comme y invitaient les inspirateurs du programme du CNR intitulé les « Jours heureux » et comme cela devrait agréer à tous les véritables progressistes de France.
Espérant une réponse positive et rapide, nous vous adressons nos salutations républicaines les plus sincères.
Fadi Kassem, Georges Gastaud, Rachida El Fekaïr et Gilliatt de Staërck,
Pour le Secrétariat national du P.R.C.F.