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Des lois mémorielles au masque, la fabrication d’une unanimité virtuelle ?

Il fut un temps où, en Occident, gouverner c’était prévoir. Aujourd’hui, gouverner, c’est faire croire...

Mais même cela, nos gouvernements n’y arrivent plus. Philippe Grasset qui traque dans les événements actuels toutes les traces de ce qu’il appelle la GCES (Grande Crise de l’Effondrement du Système), orchestrée à son corps défendant par un bloc BAO (bloc américaniste-occidentaliste) déboussolé, et dont la propagande, de plus en plus mal ficelée et cousue de fil blanc (voir l’affaire Navalny), nous est servie sur un plateau d’argent par la presseSystème, Philippe Grasset, donc, commente deux autres articles, dans un de ses derniers articles intitulé : « La dé-mascarade des masques ».

Il cite d’abord un extrait du premier qui sonne comme une protestation contre le port du masque, et dont nous découvrons, stupéfaits, qu’il est de BHL, le plus grand soutien, voire l’instigateur, des plus grands crimes actuels du bloc BAO et de nombre des décisions à la fois suicidaires et destructrices pour les peuples de tous les pays (sauf Israël) de ce même bloc. Si même BHL s’élève contre le port du masque, vu son influence sur les petits potentats qui nous dirigent, nous devrions être bientôt délivrés de ce qu’il qualifie lui-même de “psychose“ :

« Cette fois, nous y sommes. (...)
 » Tous masqués.
 » Tous dissimulés.
 » Et, au fond, tous muselés... »

Le masque de gré ou de force, comme relais de la communication uniformisante

Le second auteur que Grasset cite est un journalisteSystème (pour reprendre son vocabulaire) habitué des plateaux TV, mais qui ose parfois prendre un peu de distance par rapport à la version officielle. Il s’agit d’Arnaud Benedetti. Pour une fois, il ne mâche pas ses mots. Pour lui, « Pétrifié par le chaos général, l’appareil politique est au bord de la rupture. »

En effet, dans une situation où tout emploi mal calibré de la force peut mener à l’explosion et où les gouvernements en sont réduits à se montrer forts avec les faibles et faibles avec les forts (ce qui génère encore plus de mécontentement), il ne reste aux puissants que la communication (la propagande) pour tenter de reprendre les choses en main.

Mais malheureusement explique Benedetti, aujourd’hui, on confond concorde et unanimité : « Or, la concorde est le contraire de l’unanimisme : elle n’abolit pas la controverse, elle l’ordonne et la rend acceptable. L’unanimisme, lui, est l’artefact que les régimes propagandistes s’efforcent d’imposer pour dissoudre tout espace public. »

Depuis au moins trente ans, les décideurs occidentaux essaient, en effet, d’imposer l’unanimité (la pensée unique) sur leur vision du monde par la propagande. Il faut écouter à ce sujet l’interview de Jacques Baud, ancien membre du renseignement suisse, par Frédéric Taddeï à propos du livre qu’il vient de publier : Gouverner par les fake news. Malgré tous leurs efforts, malgré toutes les fake-news officielles dont on nous abreuve, l’échec est patent. Ce qui explique la fébrilité des pouvoirs en place à la moindre opinion discordante, comme on l’a vu avec la semonce publique du reporter Georges Malbrunot, par Macron, au Liban.

Et donc la question se pose. Le masque est-il le pendant de la communication comme le suggère Benedetti ? L’idée est intéressante, car la propagande aussi avance masquée ! Sert-il aujourd’hui de substitut ou de prolongement à la propagande officielle ? Est-il une tentative pour imposer l’unanimité, la pensée unique, que la communication ne parvient plus à imposer ? Et cela en nous muselant comme dit BHL ?

On pourrait le croire si l’on en juge par la violence complètement disproportionnée, et sans lien avec le danger que ce virus fantôme fait aujourd’hui courir à la population, avec laquelle les mesures soi-disant sanitaires sont appliquées, et la censure implacable qui s’abat sur ceux qui en nient l’utilité réelle. A Melbourne, en Australie, une femme enceinte a même été arrêtée devant ses enfants dans sa propre maison pour le « crime » d’avoir organisé une manifestation anti-confinement sur Facebook.

Les sondages montrent que les gens ont perdu confiance dans la parole des journalistes et des politiciens. Pourtant, bizarrement, ils ne sont pas devenus pour autant des opposants au pouvoir qui leur ment les yeux dans les yeux. Ils ne remettent pas en question les maîtres du monde, les vrais, qu’ils ont d’ailleurs du mal à identifier (comme dit Hollande, « la finance n’a pas de visage ») et dont ils peinent à cerner le projet de société vers lequel ils nous emmènent à marche forcée. C’est sans doute pourquoi, à mon sens, le terme système a fini par s’imposer, bien qu’il ait été longtemps qualifié de complotiste par les tenants du système justement. Il exprime bien l’idée d’un pouvoir tout à la fois insaisissable et implacable, pour qui nous ne sommes rien, comme nous en a informés Macron.

Hélas, donc, tous ces mensonges officiels, toutes ces tromperies, ces trahisons, qu’ils n’essaient même plus de dissimuler, n’ont pas engendré d’opposition déterminée et organisée. Cela n’a fait que déboussoler un peu plus les populations qui ne savent plus à quel saint se vouer. Et même pire, la plupart des gens, désemparés, continuent à croire peu ou prou ce qu’on leur dit, faute de savoir où se trouve la vérité, devenue fort difficile à démêler dans un monde où les pouvoirs sont de plus en plus occultes et lointains. Même nos communes nous ont été enlevées au profit de Communautés de communes où prospèrent des technocrates invisibles qui n’ont plus de compte à rendre.

Les lois mémorielles pour uniformiser la société

Les lois mémorielles et surtout la Loi Gayssot ( 14 juillet 1990) qui interdit de contester « l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 », le tribunal de Nuremberg, font partie, à mon sens, de cet effort pour répondre à l’évolution de la société que décrit Benedetti : « L’âge des masses ou des grands agrégats d’opinion est désormais derrière nous ... l’opinion insaisissable à force d’être scintigraphiée, parcellisée, travaillée par des concurrences permanentes de visibilité, s’exprimant de manière disséminée sur la ligne de feu des réseaux, de l’info en continue, de la sollicitation incessante des réactions et des avis, des attentes et des sentiments, traquant l’infinitésimal pour mieux en faire un événement sur le sismographe affolé autant qu’affolant d’une actualité dont la pente tend à substituer au réel les représentations de celui-ci, à la mécanique factuelle l’éruption émotionnelle ».

La loi Gayssot a été, il me semble, un des plus premiers efforts notables pour uniformiser une opinion publique en voie de fracturation. Notre société actuelle, dominée par le bloc BAO comme dit Grasset, est issue de la Seconde Guerre mondiale. Ses valeurs reposent sur l’Entente cordiale, incarnée par l’Union Européenne et l’OTAN. Il était capital que cette période qui fonde et justifie notre histoire actuelle ne soit pas remise en cause. Il est intéressant de noter, à cet égard, que c’est Mitterrand qui a signé cette loi. Lui, qui a été un des plus grands adeptes et contributeurs de la construction européenne et dont le ralliement au capitalisme de marché a détruit la gauche qui représentait un « des grands agrégats d’opinion » qui structuraient la société française.

Le narrative pour uniformiser l’opinion publique

Malheureusement pour nous, les inventions technologiques, et notamment la télévision, ont favorisé le remplacement de l’information (factuelle et objective) par la communication (la propagande) qui fabrique une fausse réalité. La TV installe le pouvoir dans chaque foyer et ses représentants et soutiens ont cru possible de maintenir leurs privilèges et de faire tout ce qu’ils veulent par la seule manipulation de l’opinion publique. C’est là que le mot anglais narrative est apparu. On raconte aux peuples une histoire qu’il est interdit de contester, et on fait tout le contraire. Et ça a marché assez longtemps. En fait, tant que les progrès techniques, matériels et sociaux étaient au rendez-vous. Quand tout va bien, on ne se pose pas trop de questions.

Personnellement c’est au Mexique, où la population qui subit l’oncle Sam depuis longtemps, est autrement politisée que nous, Français, que j’ai compris comment les gouvernements et multinationales de l’Occident, sous tutelle des Etats-Unis, pillaient et rançonnaient le reste du monde (avant de s’en prendre pareillement aux économies occidentales). Les rapports de force internationaux et nationaux n’ont pas de secret pour les Mexicains.

C’est pour ça que, malgré les fraudes électorales, malgré une presse nationale et internationale unanimement hostile, ils ont fini par réussir à élire, en juillet 2018, un homme de gauche intègre, Andrés Manuel López Obrador (AMLO) qui avait, au bout de plus d’un an de mandat, encore 60% d’opinions favorables, tandis que nous nous devons supporter Macron, qui un an après son élection avait déjà réussi à mécontenter plus d’un Français sur deux. Notez bien qu’il s’en fiche, ce n’est pas à nous qu’il doit rendre des comptes, mais à l’oligarchie qui l’a fait élire...

Le narrative, en voulant imposer une vérité officielle, une pensée unique, sans lien avec le réel, a brouillé les frontières entre la réalité et la fiction. Les idéologies, dont l’impact sur l’esprit humain est tel que beaucoup de gens préfèrent leurs idées à la réalité, même quand elle se manifeste tout à fait clairement, ont complètement remplacé le réel. Aujourd’hui les gens ne jugent plus du tout en fonction des faits, mais seulement de leurs croyance ou de leur appartenance.

Le traitement infligé au professeur Raoult en est un exemple flagrant. Il est maintenant poursuivi en justice par ceux qui devraient normalement le défendre parce qu’il a commis le crime de lèse-majesté de dénoncer les conflits d’intérêt de beaucoup de membres de sa corporation.

Là, comme ailleurs, il n’est plus du tout question de médecine ou de quoi que ce soit de factuel, mais de camp économico/idéologique. Soit vous êtes un soutien de la marchandisation du monde sous couvert de concurrence et de progrès, et tout ce que vous dîtes et faites sera applaudi par les relais intérieurs du Capital international, soit vous rejetez le libre-marché et son fer de lance, la finance spéculative, et tout ce que vous dites et faîtes sera combattu par tous les pouvoirs et tous les moyens, honnêtes et malhonnêtes.

Le virtuel a remplacé le réel

La prédation capitalisme appauvrissant les sociétés occidentales comme les autres, désormais, il n’y a plus d’argent pour le peuple, ni pour les services publics, ni pour l’entretien des infrastructures, ni pour les acquis sociaux des travailleurs, ni pour protéger les paysans du vol de leur bétail et de leur récolte et les citadins des cambriolages, ni pour le sport amateur, ni pour rien de ce qui fait le bien-être quotidien des populations. Tout l’argent du pays est pompé par la classe dirigeante et ses relais. Le pays ne fonctionne plus que sur sa lancée, un peu comme un canard qui continue de courir avec la tête coupée, grâce au petit peuple qui sauvé la mise au politique pendant l’épidémie. Bientôt ce sera le règne du système D, en complète rupture avec des institutions gangrenées par la corruption, comme je l’ai vu au Mexique et ailleurs.

Dans un tel contexte, le fossé entre les discours, le narrative, et la réalité ne peut que croître. Tout est maintenant virtuel, c’est-à-dire susceptible d’exister, mais sans effet dans le présent.

 Notre gouvernement est virtuel. On les voit s’agiter, promettre, s’indigner, débattre, réunir des commissions, rédiger des rapports, visiter des écoles, embrasser virtuellement des petits enfants. Tout cela est magnifique. On a l’impression de lire Gala. Mais cela n’a aucun effet concret car ces gens-là n’ont qu’une réalité virtuelle. Le vrai pouvoir est ailleurs, dans les institutions supranationales. Leurs seules décisions qui ne soient pas virtuelles, sont celles qui favorisent le pillage capitaliste.

 La République dont ils se gargarisent tant, est elle aussi virtuelle. Et malheureusement ce n’est pas la VIe République de la FI qui va y changer grand-chose. Il y a longtemps que Liberté, Egalité, Fraternité ne veulent plus rien dire. D’ailleurs, désormais, ils lui rajoutent toujours quelque chose : Solidarité est à la mode... Et pourquoi pas Unanimité ? Peu importe de toute façon car elle virtuelle comme le reste. Les gens n’osent peut-être plus dire ce qu’ils pensent en public, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont d’accord.

 Le monde qu’ils nous présentent est lui aussi virtuel. Partout ils sont les grands vainqueurs, adorés, plébiscités, vénérés, comme Jules César à son Triomphe. Quand la TV ou la presse subventionnée nous les montrent en pleine action (mise en scène), ou nous parle de notre pays ou des pays étrangers, on a l’impression de voir des images d’Epinal. C’est beau et touchant, mais sans aucun rapport avec la réalité. Pour avoir un peu de vérité, dans ce domaine comme les autres, il faut aller sur Internet.

 Les attentats dont ils nous ont menacés pendant presque 20 ans pour nous faire tenir tranquilles, étaient eux aussi largement virtuels. Jacques Baud l’explique très bien à Frédéric Taddei. Selon lui, les djihadiste du Moyen Orient essaient seulement d’attirer l’attention des populations occidentales pour qu’elles forcent leurs gouvernements à quitter la région. Le terrorisme djihadiste ne peut pas vraiment se répandre en Europe, car il n’y a pas de structures intérieures, comme par exemple les Brigades rouges, qui soient capables d’utiliser les attaques djihadistes dans un but révolutionnaire, pour prendre le pouvoir.

 Et pour finir, nous voilà désormais réduits à des contacts virtuels dans l’espace virtuel des réseaux de communication virtuelle sous prétexte d’un virus virtuel, sous la surveillance intransigeante et bien réelle des marionnettes du Capital, qui profitent de la peur engendrée par le virus ou plutôt par les médias, pour nous réduire à l’impuissance et au silence.

Conclusion

Pendant que nous nous débattons dans le monde réel de la précarité quotidienne, sur les plateaux de TV et dans les sphères du pouvoir, des pantins prétentieux, complètement déconnectées du réel, pérorent sans masques évidemment, car, tout comme les Dieux de l’olympe, ils sont immortels, et le virus si dangereux pour le petit peuple ne peut rien contre eux.

Pendant que nous luttons pour survivre, ces parasites commentent à l’infini le nombre de cas. Malheur à celui qui osera dire que les cas ne sont pas des malades et encore moins des morts ! Il sera cloué au pilori, comme je viens de le voir encore sur le plateau de LCI ce samedi à 12h45, sous le haut-patronage de Sandra Regol, la grande prêtresse des verts que leur petit succès aux municipales a rendus ivres de pouvoir. La mission de ces fanatiques est sacrée, et ils la remplissent avec délectation car rien n’est plus jouissif que d’avoir le pouvoir de vie et de mort sociale sur les autres. Croyez-moi, ils ne céderaient pas leur place pour un Empire... à moins que ce ne soit l’Empire américain !

Leur mission, vous l’avez compris, est de faire en sorte que la peur nous paralyse le plus longtemps possible. Pour ne pas nous enlever tout espoir de retrouver un jour notre liberté, car il faut tout de même que nous continuions à travailler, ils nous font miroiter un vaccin virtuel. J’espère en tout cas, que, s’il arrive un jour, il ne fera pas l’unanimité...

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Victor Hugo à La Havane
Maxime VIVAS
Victor Hugo a pris parti pour Cuba, dans des textes admirables en faveur des femmes cubaines et pour fustiger l’armée d’occupation espagnole pendant qu’en Europe il portait le fer rouge de ses vers au front de l’injustice. Le poète a su associer son talent d’écriture, ses dons de visionnaire et ses penchants humanistes pour bâtir, dans cette complétude humaine, une oeuvre par cela frappée du sceau du génie. On découvrira ici qu’avec lui, des dizaines d’autres Français glorieux ont tissé (…)
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"cette cloture a été placée pour votre protection. Ne vous en approchez pas, ne tentez pas de la traverser ou nous vous tirerons dessus".

panneau (en anglais) accroché sur une cloture de fils de fer barbelés qui entoure la ville d’Abu Hishma (Irak)

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