On ne sait pas encore grand-chose sur la fusillade qui a tué plusieurs policiers, ces dernières nuits, à Dallas, Texas. À moment donné, le chef de la police de Dallas a affirmé qu’il s’agissait d’un groupe de quatre attaquants armés de fusil qui s’étaient coordonnés. Deux d’entre eux, des tireurs d’élite, avaient été vus sur des toits. Cela m’avait amené à penser qu’il s’agissait probablement d’une milice (suprématiste) entraînée qui essayait de déclencher une guerre civile.
La version actuelle est qu’il ne s’agissait que d’un homme seul. Un ancien combattant qui était, selon cette vidéo, entraîné au combat d’infanterie. Trois autres personnes sont en garde à vue, mais elles ne sont peut-être pas liées à l’incident.
Qu’est-ce qui explique ce grand écart entre les deux rapports de la situation par le chef de la police de Dallas ?
L’unique tireur identifié a finalement été encerclé et la police a négocié avec lui. Les négociations ont échoué, selon la police, et la police a utilisé un « robot » télécommandé pour amener une bombe à côté du tireur et, là, elle a explosé. Le suspect a été tué dans l’explosion.
C’est la première utilisation connue d’un engin explosif improvisé porté par un véhicule télécommandé, appelé RC-VBIED en langage militaire, par une force de police civile. Le véhicule était un dispositif télécommandé sur chenilles de caoutchouc, comme ceux qui sont utilisés pour examiner et faire sauter des colis suspects.
Le tireur présumé était encerclé et pris au piège depuis un moment.
Le suspect représentait-il encore un danger immédiat ?
Etait-il justifié d’utiliser ce genre de « frappe de drone » contre lui ?
Qu’arrivera-t-il si les criminels ont recours à des dispositifs similaires (relativement faciles à construire à partir de jouets téléguidés) ?
Le contrôle à distance du « robot » était-il absolu ou était-il possible de le manipuler ?
Quelles seront les conséquences éventuelles de l’utilisation (comme c’est probable) de ces machines à tuer à distance les criminels présumés que la police poursuit quotidiennement ?
L’utilisation de drones dans la guerre a conduit à une augmentation des frappes ciblées – dans et à l’extérieur des zones de guerre – du fait que le risque pour les soldats avait diminué. Est-ce que l’utilisation par la police de VBIED (engins explosifs téléguidés sur roues) aura des effets similaires ?
L’utilisation de ces moyens devrait-il nécessiter un mandat ?
L’utilisation de ce « robot » est une étape qualitative vers une situation future que personne n’était impatient de voir arriver dans les rues de nos villes. Nous devrions réfléchir et nous poser les bonnes questions avant d’accepter ça.
Traduction : Dominique Muselet