Campagne d’information ou simple visite d’amitié, en tout cas, M. Dadié, le chargé des relations extérieures du PIT (parti ivoirien des travailleurs), s’est longuement entretenu avec une foule d’ivoiriens venus de toute la France, sur la crise qui secoue actuellement la Côte d’Ivoire.
Déjà à 13h, les premiers participants faisaient leur entrée dans la modeste salle de conférence de l’Ageca. 15 h, la salle commence à refuser du monde. Il sera 15h10mn, quand un des organisateurs fait signe à l’assemblée d’accueillir M.Dadié Dago Albert.
A côté de lui se trouve M. Guedé Léonard dit James Senac (militant du FPI, journaliste). L’amitié qui lie les deux hommes devrait justifier une telle présence. C’est lui qui jouera le rôle de modérateur de la soirée. Après une brève introduction de M.Guédé, la parole est revenue au professeur Dadié de communiquer de vive voix avec la foule venue l’entendre. Son « speech » débute en ces termes : « Mes chers compatriotes, les temps sont graves ! » ; Comme pour inviter tous les participants à plus d’engagement dans la crise qui ébranle le pays il y a plus de 100 jours.
Dans un exposé riche en enseignement , M.Albert, Dadié a passé au peigne fin tous les sujets brûlant de l’actualité du pays.
Parlant de l’armée , il a fustigé son archaïsme : « Notre Armée vieille de 30 ans est mal équipée car ayant de tout temps respecté la vision du président HOUPHOUà‹T qui disait, « pas d’armée, pas de coup d’état » ».Pour le conférencier, si la question de l’ivoirité qu’il a qualifié de « l’animal de la fable dont on parle mais qu’on ne voit jamais », fut mal expliquée, celle concernant le code de nationalité et l’identification, n’est pas saugrenue. Et il serait normal de recenser tout le monde y compris ceux de l’étranger. A cet effet, le PIT proposerait la création d’un conseil supérieur des ivoiriens de l’étranger. S’agissant de la loi foncière, il n’a pas manqué de mettre en contradiction le slogan « la terre appartient à celui qui la travaille » et sa politique de retour à la terre. Pour lui, la terre appartient exclusivement soit à une communauté soit à un collectif et non à un individu. « Si cette politique avait un objectif électoral, elle a ignoré beaucoup de nos réalités locales » a -t-il martelé. Enfin, concernant la révision constitutionnelle, le professeur a rappelé qu’une constitution étant l’expression du niveau de conscience d’un peuple, celle de la Côte d’ivoire en était une. Sa révision doit nécessiter une consultation populaire.
Au titre des actions , le PIT a dégagé un million de Fcfa pour l’effort de guerre. Et l’exposé plein d’émotions et de passions finissait sur ce que le conférencier lui-même a appelé, « un appel au calme » : « Le PIT a toujours prôné la concertation. Nous invitons tous les belligérants à plus de patriotisme, à taire leurs différends dans l’intérêt supérieur de la nation. Ce qui signifie respect de l’intégrité territoriale et des droits de l’homme. Toutefois, conscient des nombreuses pertes de vies humaines, seule une enquête situant les responsabilités doit être envisagée. Seulement, le PIT, soucieux de la cohésion nationale souhaite qu’une fois le calme retrouvé, un gouvernement de transition prenant en compte tous les acteurs politiques du pays soit mis en place ». Un débat houleux a commencé il était 16h 30. Parmi les participants on pouvait remarquer le représentant du FPI , M.Krasso Lazare ; du PDCI , M.Gnakalé Grégoire ; et surtout la présence du journaliste- écrivain , M. DOZA bernard.
Il était 20h quand M. Dago a repris la parole pour remercier tous les participants avant de lever la séance.