A l’appel du Cri panafricain et de plusieurs autres mouvements, associations et partis politiques proches de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, environ 3 000 manifestants venus de plusieurs villes de France et pays d’Europe, ont marché de la place de Trocadéro à la place Victor Hugo dans le 16e arrondissement de Paris ce dimanche 7 août 2011, pour disent-ils célébrer 51 ans de dépendance de leur pays, la Côte d’Ivoire.
« Cela fait 51 ans que la Côte d’ivoire est soi-disant indépendante. Nous sommes venus là aujourd’hui pour dire que la Côte d’Ivoire n’a jamais été indépendante. Et cela nous a été prouvé le 11 avril 2011, lorsque notre président en plein exercice de son pouvoir a été kidnappé, séquestré et mis en prison (…) Nous sommes habillés en blanc avec des bougies allumées pour exprimer notre indignation mais aussi commémorer les milliers d’ivoiriens tombés sous les balles sur ordre du président français, Nicolas Sarkozy et son suppôt en Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, depuis la sale guerre a nous imposée par ces derniers de septembre 2002 à maintenant » a dit, Abel Naki, président du Cri Panafricain.
Aussi pour le leader de la galaxie des résistants Ivoiriens de France le récent incident de bus tombé du pont Félix Houphouêt-Boigny à Abidjan et qui a coûté la vie à au moins 40 personnes aurait un lien avec les pratiques maçonniques de l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara. « Il faut que Ouattara arrête de verser le sang des ivoiriens, trop c’est trop » a-t-il martelé.
Partie de la place Trocadéro à 16h, la longue colonne des manifestants est arrivée à la place Victor Hugo à un pas de l’ambassade de la Côte d’Ivoire à Paris, il était 17h. Et c’est sans surprise qu’ils constateront que la rue Raymond Poincaré menant à l’ambassade est barricadée et toutes les issues donnant sur la place Victor Hugo, bloquées par la CRS française.
Ce qui ne sera pas du goût de certains manifestant qui estiment que c’est de leur droit d’avoir accès à leur ambassade, fut-il un dimanche et surtout en ce jour de célébration de la fête de l’indépendance de leur pays. Mais très vite ils seront contenus par leur propre service de sécurité qui aura mis tout en oeuvre pour éviter des affrontements parfois palpables avec la police française.
Jusque-là aucun incident n’a été déploré. Et les différentes têtes d’affiches de la galaxie des résistants ivoiriens de France peuvent se succéder du haut d’un géant camion podium. L’ambiance est bon enfant lorsque vers 18h45, le groupe électrogène lâche. Il aura suffi une poignée de seconde pour voir une horde de policiers en civil s’attrouper autour du camion podium. Une altercation survint et provoque un désordre. Selon un responsable de la manifestation, la police vient d’intimer l’ordre d’arrêter la manifestation alors qu’elle était prévue se terminer à 19h. La bataille des 15 minutes gâchera malheureusement cette fête qui s’est déroulée jusque-là dans le calme et la discipline. Finalement c’est vers 21h que les manifestants se sont dispersés.
Notons que pour ce jour anniversaire de l’indépendance de la Côte d’ivoire, aucune fête n’a été initiée par l’ambassade de Côte d’Ivoire en France.
Philippe Kouhon