Les éloges rendus par une bonne partie de la gauche française au Président Correa ne reflète en rien les réalités du pays, certes le système de redistribution inspiré de Chavez ou Lula a permis le renforcement d’une petite classe moyenne urbaine, mais cela n’est rien par rapport aux bénéfices réalisés par les oligarchies du pays qui n’ont fait que se renforcer. Par contre les populations rurales et en particulier les populations indigènes sont de plus en plus pauvres. La politique économique est entièrement tournée vers l’extractivisme pétrolier et minier, ainsi que le développement des monocultures industrielles, cette politique est absolument dramatique au niveau social et environnemental. Comme son voisin le Pérou, l’Equateur commence à dépendre des importations de produit alimentaire. La politique extractiviste menée par le gouvernement est renforcée par tout un ensemble de procédures visant à imposer les vues du gouvernement, militarisation des zones en conflit à cause de l’exploitation minière ou pétrolière, criminalisation des protestations, suppression des consultations préalables, limitations des accès aux grands médias pour les opposants, décret 16 visant à contrôler les associations et les organisations, contrôle des réseaux sociaux, etc.. Dans sa conférence, Monsieur Correa voulait nous faire croire qu’il était indépendant du système financier international, rien n’est plus faux, l’Equateur est maintenant endetté à hauteur de 9 milliards de dollars (600 dollars par citoyen) vis-à-vis de la Chine et en plus celle-ci oblige l’Equateur à garantir ses prêts avec des livraisons de matière première ou avec un accès privilégié pour les entreprises chinoises aux grands projets d’infrastructure, ainsi Petroecuador doit fournir 130 millions de barils à la Chine en 6 ans, Le barrage Coca-codo Sinclair est construit par SinoHydro dans des conditions lamentables sur le plan social et financier, avec à la clé un prêt de 1,7 milliards que les équatoriens doivent rembourser à la Chine en 15 ans à 7% d’intérêts.