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Cette « guerre atypique » que l’Europe risque de perdre

Ecrire et ajouter encore à tout ce qui s’est dit et exprimé en ces jours de terreurs et de douleurs n’est pas aisé. D’autant quand c’est pour essayer de comprendre. Pas d’excuser – les violences meurtrières frappant des civils innocents sont inexcusables, d’où qu’elles viennent ! – mais de comprendre. De démêler cet enchevêtrement de fils tordus qui font la trame de la vie. Sa richesse et sa complexité. Il convient donc de rappeler que les raisons sont multiples. Et un article de quelques lignes ne pourra les résumer. Ni quelques slogans et clichés rabâchés par les médias habituels, jusqu’à l’overdose. (http://www.slate.fr/story/110375/faux-experts-terrorisme)

Pourquoi, à terme, risquons-nous de perdre cette « guerre atypique » ? Dans nos pays d’Europe, nous sommes inondés de rappels à travers commémorations, films, séries, documentaires – remplis d’erreurs factuelles – sur les affres de ce que nous avons appelé les première et seconde « guerres mondiales », vu le nombre de pays concernés. Mais, surtout parce que cela nous touchait directement, l’Europe étant le terrain central de ces deux guerres. Dans ce regard européo-centré, nous avons tendance à ne penser une guerre « mondiale » qu’à travers ces rappels, comme s’ils pouvaient nous servir de rempart qui nous en épargnerait définitivement. Mais, comme tout le reste, les guerres, leur technologie, leur déroulement évoluent. Et si elles étaient par définition et comme le répètent certains l’affrontement de deux armées, il y a bien longtemps que ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut aux conflits qui les fauchent. Les guerres actuelles n’empruntent plus les mêmes formes que les deux guerres « mondiales » qui ont ensanglanté le XXè siècle. Et, quand on regarde ce qui se passe dans les pays qui subissent l’essentiel des bombardements dans le monde depuis plusieurs années – Afghanistan, Irak, Pakistan, Libye, Syrie, Soudan, Palestine, Yémen, … – combien d’Etats y participent, directement ou indirectement ? Beaucoup. Au point que l’on pourrait dire de ces guerres « atypiques » qui n’en sont probablement qu’une seule – celle qu’une classe dominante a décrété « contre le terrorisme », mais en réalité contre des Etats faibles, aux ressources utiles et/ou stratégiques, dans l’incapacité de répondre à ces attaques technologiques massives, aux populations précarisées – mais étendue sur plusieurs territoires, qu’elles participent à ce qui serait la Troisième guerre mondiale.

D’ailleurs, suite aux derniers attentats de Paris, le personnel politico-médiatique nous serine à longueurs d’ondes que « cette fois, nous sommes en guerre ». A vrai dire, il y a des années que la France s’est engagée dans la guerre. Sur plusieurs fronts. Et à l’encontre de pays qui de leur côté, ne la lui avaient pas déclarée !… [1] Et voilà que certains individus se sont mis à réagir, à s’organiser. A répondre à ces incessants bombardements et massacres de civils que nos médias ignorent, ces vies exotiques ne valant rien. C’est tellement vrai que le décompte des victimes de la guerre en Irak n’a jamais été établi et tourne sur une approximation d’un million. Cela illustre combien ces anonymes nous indiffèrent… Ainsi, au cours des derniers mois, combien de Palestiniens ont-ils été tués et blessés dans ce qui est devenu banal aux yeux de la plupart des observateurs ânonnant qu’Israël « a le droit de se défendre » selon la formule consacrée. De se défendre de quoi !? De violer le Droit international, de pratiquer l’apartheid, d’occuper militairement un pays depuis des décennies dans l’impunité générale !?... Et combien de victimes au Liban, après l’attentat dans la banlieue de Beyrouth revendiqué par l’EI ?... Et au Mali où l’Etat français déclarait que c’était l’affaire de 3 mois, quand cela fait 3 ans qu’il s’y trouve, sans empêcher le dernier attentat à Bamako ?... Et, au Yémen, bombardé par nos « amis saoudiens » ? Nos médias et nos officiels parlent-ils de ces innombrables victimes avec la gravité qui convient ? Ou ne sont-elles, au mieux, que des statistiques anonymes ? Depuis la première guerre en Irak décrétée par le père Bush début 1991 jusqu’à nos jours, les victimes arabo-musulmanes sont estimées à 4 millions… Peut-être faudrait-il commencer par cette première réflexion.

Autre raison pour laquelle, ivres de notre puissance technologique, nous risquons de perdre à terme, cette « guerre atypique » : depuis les attentats de ce 13.11, que n’a-t-il fallu entendre une nouvelle fois de la part du personnel politique ?! Comment ces gens-là pensent-ils qu’ils représentent encore une autre voix que la leur ? Lors de l’émission du vendredi 20.11 dernier de Fr. Taddéï « Ce soir ou jamais », il y a eu un florilège de leurs déclarations, plus affligeantes les unes que les autres, la palme revenant au duo Juppé – l’un des favoris (paraît-il !) à la présidentielle de 2017 – disant que « la priorité devait être d’écraser Daesh »… rien que cela ; et Fabius – qui affirmait il y a peu, que « sur le terrain, le Front Al-Nosra faisait du bon boulot » ! – déclarant : « Je fais une remarque de bon sens (c’est lui qui le dit !), si ce groupe qui ne serait composé que d’environ 30.000 monstres ne pouvait être éradiqué par les forces d’une coalition internationale, alors il n’y aurait plus rien à comprendre ». Mais, nous y voilà, précisément : c’est « l’union nationale » de la bêtise, de ceux qui ne comprennent rien à la situation. Mélangeant les termes et les dénominations. Amalgamant djihadistes, islamistes, salafistes, fondamentalistes, intégristes, … qu’ils utilisent sans en connaître le sens. Changeant de cap en 24h, tant leurs positions étaient absurdes et les isolaient sur la scène internationale. Mais, par-dessus tout, semblant ignorer que les quelques-uns qu’ils écrasent à coups d’une technologie au prix exorbitant d’un côté – les raids de l’aviation française sur Raqqa après les attentats (justice ou vengeance ?) auraient fait une trentaine de tués dans les rangs de Daesh (sans parler d’un musée et de cliniques bombardées également), contre 130 à Paris, à l’aide de voitures louées, d’armes légères et d’explosifs artisanaux – renaissent d’un autre, plus déterminés que jamais à venger leurs frères tombés dans leur lutte idéologique. Ces gens, totalement dépassés et tentant de masquer leur inculture et leur incompétence en multipliant les idées absurdes – voir les propos des L. Wauquier, N. Morano, Br. Lemaire, V. Pécresse, et autres Sarko and c°… – pensent-ils que leurs déclarations musclées changeront quoi que ce soit dans la détermination du camp d’en face ? C’est l’inverse. Ils attisent la haine. Et leur surenchère rhétorique ne fait que masquer leur incurie et leurs refus obstinés à initier une autre politique qui réduirait enfin les inégalités, la stigmatisation, le chômage, la précarité dans laquelle survivent de plus en plus de citoyens, et de jeunes en particulier. L’une des seules voix intelligentes et au-dessus de ce panier de crabes est celle que D. de Villepin fit entendre lors de son passage à cette même émission de Fr. Taddéï, CSOJ, le 26.09.14 (https://www.youtube.com/watch?v=aY90k2IL9zw)

Tant que ces évènements tragiques se passaient loin de chez nous, en terres dites « barbares », il était commode de tourner le regard et d’ignorer les drames que subissaient ces populations. Mais voilà que depuis quelques temps, les ramifications de ces conflits nous arrivent en plein cœur, sous la forme d’attentats qualifiés de « terroristes » en référence à cette guerre au terrorisme initiée par l’exécrable administration de G. Bush et reprise par nos pays priés de s’aligner sur les dictats de Washington. Rappelez-vous qu’il fallait choisir : avec ou contre nous, répétaient-ils. L’objectif était le remodelage du Moyen-Orient pour y apporter « les bienfaits de la démocratie ». Cela a été dit et répété par cette criminelle administration. Et nous y voilà… En termes de remodelage, il s’agit d’un véritable effondrement. Les citoyens de ces pays sont ravis de jouir de cette « démocratie » que nous leur avons servie à coups de « frappes chirurgicales ». Leurs pays qui en bénéficient sont littéralement pillés et démantelés, au point que quelques « experts » de salon dissertent déjà sur les futures provinces qui les (re)constitueront, une fois les régimes actuels éliminés et les décombres déblayés…

Dans la menace qui plane désormais sur nous, pourrons-nous enfin poser certaines questions ? A savoir : ce que font nos gouvernements dans ces régions n’est-il pas tout aussi « monstrueux » que les « monstres » dont parle L. Fabius alors que depuis des années, des millions de civils innocents paient l’addition ? Si l’on devait s’en tenir strictement aux chiffres des victimes, ils sont indubitablement plus « monstrueux » que l’EI... Et, pensons-nous que l’on peut impunément détruire des villes entières, ruiner des pays avec tout ce que cela implique au niveau des civils (rien qu’à voir le nombre de réfugiés - un sinistre record de 60 millions : http://www.france24.com/fr/20150618-nombre-deplaces-refugies-monde-atteint-chiffre-record-60-millions-hcr-onu - devrait nous indiquer que nos brutales politiques de dominants mettent le monde à feu et à sang sur le dos des plus faibles), humilier des populations et leur culture, sans qu’un jour, il n’y ait un retour de boomerang ? Faut-il rappeler que les attentats du 11/09 aux USA seraient d’après les conclusions de la CIA elle-même, la réponse aux bombardements américains en terres musulmanes !? Et que ceux perpétrés en France dans les années ’60 se sont arrêtés quand l’armée française a quitté l’Algérie ? Que lorsque la France s’opposa à l’invasion de l’Irak par la voix de D. de Villepin à l’ONU, le pays était estimé dans les pays arabes ? On voit ce qu’il en reste aujourd’hui, après les décisions désastreuses des gouvernements suivants… Evidemment, les abonnés du monde politico-médiatique qui défilent dans ces médias contrôlés nous enfumeront en parlant de religion, d’identité, d’intégration ou de civilisation – alors que la plupart des auteurs des attentats sont nés en Europe, ne lisent pas l’arabe, ne fréquentent pas les mosquées, mais se radicalisent aujourd’hui par internet – et feront diversion pour éviter de répondre à ces questions... Cela les mettrait illico devant leurs impostures. Sans parler que leur discours empreints de racisme a des conséquences immédiates en cette période « d’exception » où les dérives sont quotidiennes : les actes islamophobes se multiplient partout. Mais, il n’y a pas d’islamophobie, non… D’aucuns – souvent les mêmes – parlent de « victimisation »… (http://www.slate.fr/story/110347/attentats-islamophobie-france)

Notre système médiatique de masse, véritable relais des pouvoirs en place n’est plus crédible. Il ne fait que relayer en boucle le discours ambiant et ne produit plus le travail indispensable pour nous informer correctement. De replacer les événements dans un minimum d’objectivité et
de perspective historique seule à même de nous éclairer sur ce qui se passe aujourd’hui, sans tomber dans des clichés stériles et réducteurs qui n’expliquent rien à rien. A se demander d’ailleurs pourquoi tant de chaînes d’infos continues, si c’est pour entendre les mêmes bêtises débitées à longueur d’ondes par des invités qui s’y succèdent tels des abonnés. L’indépendance journalistique est devenue rare. Autant chercher d’autres sources d’informations que celles qui s’alignent systématiquement sur le discours officiel ! (http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2015/11/21/san-andreas/)

Dans le monde « globalisé », ce qui se passe de l’autre côté de la planète nous concerne directement. Le refus d’accueillir plus de réfugiés, amalgamés ainsi au « risque terroriste » – comme le préconise M. Valls au galop derrière le FN – qui ayant tout perdu dans les régions que NOUS bombardons (ou aidons à bombarder) est inaudible. Nous commettons des crimes à grande échelle ? Dorénavant, il faudra en assumer les conséquences ! Il est illusoire de penser qu’un repli sur soi serait l’attitude salvatrice. En revanche, il y a des erreurs majeures à corriger, dont celle de l’ouverture naïve et irresponsable de nos frontières de l’espace Schengen qui a eu pour effets un trafic d’armes (parmi d’autres) devenu incontrôlable, en provenance des pays de l’Est de l’Europe. Une fois de plus, merci l’incompétence des technocrates de Bruxelles… dont on ne trouvera jamais le moindre responsable pour assumer ce genre de décision et l’en sanctionner. Maintenant que le mal est fait, comment gérer ces armes qui circulent jusqu’à l’intérieur même de certains établissements scolaires ? Et qui en sont les bénéficiaires ? (http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=270015&cid=21&fromval=1&frid=21&seccatid=416&s1=1).

Et c’est une autre raison pour laquelle l’Europe risque de perdre cette « guerre atypique » : l’échec de nos politiques guerrières est patent. Le constat est implacable : nos politiques extérieures qui avancent masquées sous les fallacieux prétextes de droit d’ingérence, de liberté, de démocratie ou autre mission civilisatrice qu’il faut inlassablement rappeler aux citoyens pour gagner leur consentement tacite, sont un vrai fiasco. Sont l’illustration d’un néo-colonialisme. Elles n’enrichissent encore et toujours que les marchands d’armes qui multiplient leurs profits quand nos Etats décident d’aller bombarder ici-et-là. Ce lobby proche des élus politiques. Si proche. Au point que la priorité absolue d’une saine démocratie, devrait être d’examiner de près le sulfureux dossier des ventes d’armes à des dictatures bien éloignées de nos normes éthiques et dont tout le monde sait maintenant qu’elles financent les campagnes électorales… mais aussi le terrorisme, à jets continus. Quand le juge Marc Trevidic déclare : « Nous n’avons jamais pu lancer une enquête sur le macro financement de l’EI par l’Arabie saoudite, jamais ! »… cela en dit long sur la probité de nos responsables politiques, pour ceux qui en douteraient encore… Pensons-nous vraiment que ce double jeu, cette odieuse hypocrisie peut continuer à fonctionner impunément dans un monde connecté !? Suite aux attentats de janvier dernier, l’image abjecte de voir des criminels de guerre défiler bras-dessus, bras-dessous dans les rues de Paris a définitivement fini de les confondre. A y regarder de près, les élus politiques agissent comme de vrais mafieux. Ils se frottent les mains des juteux contrats signés pour des milliards d’euros avec des dictatures, et se moquent de savoir si un jour ces armes se retourneront sur leur propre population. A la moindre alerte, ils pourront toujours draper leur forfaiture dans le drapeau tricolore et la minute de silence qui ne leur coûtera rien ! Ils s’agiteront en tous sens pour pallier les symptômes, brailleront la Marseillaise à tous vents, mais ne s’attaquent pas aux causes des problèmes. Rappel : la course aux armements ? Un engrenage interminable. Une arme pour 10 personnes dans le monde en 2013 (Oxfam). Un montant de 5 milliards $US/jour (!) consacrés à la guerre ou à sa préparation. Et, 1249 industries de l’armement dans 90 pays. (J. Dufour)

En ces temps critiques, existe-t-il encore des responsables politiques pour s’occuper enfin des causes ? Et admettre que depuis qu’on nous a vendu cette « guerre au terrorisme » dans le but supposé de son éradication, le monde n’a jamais été dans une telle tension, et nos villes sous une telle menace ? Qu’il n’y a jamais eu autant d’attentats et de victimes civiles ? Que désormais, tout endroit public est une cible ? Preuve évidente que ces appels insensés à cette guerre perpétuelle sont non seulement un leurre, mais une imposture organisée. Et qu’il faut la dénoncer et aborder les choses d’une autre manière. Nos politiques extérieures européennes calquées sur celle des USA – bien éloignés du M-O – doivent être abandonnées avant qu’il ne soit trop tard et que la situation ne devienne incontrôlable. Avant que l’Europe soit infiltrée de partout par cette menace protéiforme… Or, à voir le vote massif des parlementaires pour la poursuite des frappes en Syrie, il est évident que le personnel politique n’est pas à la hauteur du défi, et préfère s’occuper des symptômes plutôt que des causes. Ce qui présage la persistance des menaces, et avec elles l’état d’urgence – qui sera sans doute reconduit plusieurs fois – rognant amplement les libertés individuelles. Ce qui augure de sombres lendemains pour les citoyens. Et à terme, pour l’UE qui risque bel et bien de perdre cette « guerre atypique ». Parce que la démocratie est fragile… d’autant quand elle est minée dans ses fondements par ceux-là mêmes qui en sont les représentants. Et que leur décision d’une fuite en avant risque d’embraser le continent dans la confrontation, et la confirmation d’une 3è guerre mondiale dont les désastres, compte-tenu des arsenaux, sont tout simplement inimaginables. Et pourraient, comme à d’autres époques, anéantir une civilisation : la nôtre. (http://blogs.mediapart.fr/blog/raoul-marc-jennar/191115/aller-aux-sources)

Daniel Vanhove

29.11.15

Observateur civil

Auteur

« Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes » – 2005 – Ed. M. Pietteur

« La Démocratie Mensonge » – 2008 – Ed. M. Pietteur

[1Guerre du Golf en Irak en 1991 ; frappes en Afghanistan depuis 2011 ; bombardements en Libye en 2011 ; guerre au Mali depuis 2012 ; en Centrafrique depuis 2013 ; en Irak et Syrie depuis 2014…


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Si vous détruisez nos maisons vous ne détruirez pas nos âmes
Daniel VANHOVE
D. Vanhove de formation en psycho-pédagogie, a été bénévole à l’ABP (Association Belgo-Palestinienne) de Bruxelles, où il a participé à la formation et à la coordination des candidats aux Missions Civiles d’Observation en Palestine. Il a encadré une soixantaine de Missions et en a accompagné huit sur le terrain, entre Novembre 2001 et Avril 2004. Auteur de plusieurs livres : co-auteur de « Retour de Palestine », 2002 – Ed. Vista ; « Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos (…)
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