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Ce qui coûte cher, ce sont les inégalités sociales, les privilèges monstrueux de quelques-uns, les dégâts humains et sociaux du capitalisme, etc. Macron... piège à niais !

Salauds les pauvres !! Ils portent la responsabilité de leur situation, vu qu’ils pourraient être riches s’ils le voulaient. « ¡¡ A trabajar !! » « Au travail !! »

Assez de vivre à nos crochets ! Assez de pique-assiettes aux minimas sociaux ! Ça coûte la peau des fesses et on maintient dans la paresse des millions de feignasses ! Allez, au boulot, tire-au-flanc, et à coups de pieds dans le postérieur. Pour « partager » les richesses, il faut le mériter... Les droits sociaux ne sauraient être éternels.

Assez « d’assistanat », qui coûte, lui, plus que la peau des fesses ! Celle du cul des sans-culottes !! Alors que la classe sociale « macroniste » s’empiffre éhontément ; pour le « bonheur de tous », la création d’emploi, la diminution des charges et prélèvements pour les plus riches, bref, le « ruissellement », « arme » contre la paupérisation, qui frappe même les classes moyennes. Ça tombe bien, il a beaucoup plu en Béarn.

On vient de trouver plus menteur que les arracheurs de dents ! Le monarque présidentiel...

La pauvreté ne cesse d’être en crue, et de plus en plus perceptible. Combien de mendiants, de SDF, d’enfants, qui tendent la main, de femmes seules, sous des porches ? Cette réalité est devenue si quotidienne que parfois l’on s’en accommode, avec une tendresse spéciale pour les services sociaux et les associations qui s’occupent de ces « exclus » qui s’excluraient eux-mêmes parce qu’ils voudraient être exclus !

De temps à autre, on leur fait la charité, mais peu la solidarité de classe. Ce gâchis social s’avère délibérément, méthodiquement, organisé par les plus riches, avec arrogance et soif incommensurable de profits et de dividendes. Pour les autres, pour la majorité, « la vie, le malheur, l’isolement, l’abandon, la pauvreté sont des champs de bataille qui ont leurs héros, héros obscurs plus grands parfois que les héros illustres » (Victor Hugo).

Nous pourrions ironiser ici jusqu’à plus de mots sur des clichés tellement réacts qu’ils fonctionnent encore et nécessitent une permanente critique sociale. Ce nouvel esclavage est promu à nos yeux comme de la « modernité ». L’intervention de E. Macron au Congrès de la Mutualité a provoqué un tollé et un dégoût légitimes ; ce mépris du peuple, cette condescendance d’une classe qui, opulente, se croit supérieure... Cette violence de classe, la « fuite » sciemment organisée par la comm’ présidentielle contre les aides sociales (« on met un pognon de dingue dans les minima sociaux... ») prépare le terrain non pas vers un « tournant social », mais vers un « big bang » dont se félicite en « Une » le « Figaro » du 14 juin. Les classes dominantes plongent les salariés, les précaires, les sans-emplois dans une souffrance de plus en plus insupportable, reléguant des millions d’exploités, de non-invités au banquet, à l’exclusion sociale, à la survie quotidienne.

Tout cela pour assouvir leur insatiable cupidité dans l’accumulation du capital... Nous ne rentrerons pas ici, mais cela serait nécessaire, dans l’analyse des rapports de classe, des concepts de pauvreté, d’aliénation d’exploitation... Pour changer les choses, il convient plus que jamais de dépasser l’émotionnel. Notre réflexion s’inscrit dans l’immédiate guerre des idées, et riposte à l’indécence présidentielle. Macron ment comme il respire...

Selon le mode de définition du seuil de pauvreté (hypothèse basse : 50% du revenu médian, soit 846 euros pour une personne seule), la France compte entre 5 et 8,9 millions de pauvres au 15 octobre 2017, selon l’Observatoire des inégalités (soient 600.000 de plus entre 2005 et 2015), le plus souvent mal indemnisés, ou pas du tout, peu éduqués, condamnés au chômage destructeur, facteur d’éclatement social et de communautarisme... Cette « armée de réserve du capital » permet au système de laminer le « modèle social », les acquis, les salaires (le salaire minimum actuel relève de l’indécence : 1160 euros par mois), etc.

Que seraient ces millions de victimes du capitalisme, si Macron et les siens parvenaient à recomposer totalement la société, à faire régresser encore davantage le niveau de vie ? Sans protection, ils seraient à la rue. Les chômeurs et inactifs représentent plus de 70% des près de neuf millions de pauvres, autant d’hommes que de femmes, plutôt jeunes, et un quart (seulement) d’immigrés. Près de deux millions d’entre eux sont des enfants et des ados... Pas à Manille, à Paris !

Le rêve de Macron et des siens, du Medef, de la finance, c’est une société-jungle, le tout-privatisé, avec quelques miettes minimalistes, microscopiques, en guise de mutuelles, de couverture sociale, d’allocations chômage, d’assurances. Juste le minimum pour éviter l’explosion. Qu’en est-il alors de la dignité de l’être humain, hommes femmes et enfants, aliénés, piétinés ? Eux qui ne demandent pourtant qu’à travailler, à avoir la place qui leur revient dans une société plus juste et fraternelle. La pauvreté met finalement en danger ce qu’il reste de démocratie, et les désormais si vides droits de l’homme et de la femme. Ce qui coûte un pognon délirant, ce sont plutôt les sept milliards d’euros de cadeaux aux grandes fortunes, c’est la liquidation de l’indépendance et de la souveraineté nationales, c’est la mise à mort des service publics, la mise au pas des syndicats (ça pue les années 30 !), c’est la fraude et l’évasion fiscales ; bref, c’est le gavage de vos amis, Monsieur le président, avec votre morgue et votre assentiment.

Cette situation, ce champ de ruines, sont vécus comme intolérables par la majorité. La colère, sourde, gronde. Les eaux cachées finissent toujours en résurgences, insurgées. A nous, les militants anticapitalistes -communiste en ce qui me concerne- de « rendre visibles les invisibles », de dénoncer les souffrances infinies, provoquées par la classe sociale de Macron, de mener le combat de classe, de proposer un monde aux couleurs de toutes et de tous. Relisons « l’Assommoir », « Germinal », de Zola. Alimentons la colère, et le désir d’une société libérée du fric. Soyons pleinement révolutionnaires.

Le 9 juillet 1849, dans un grand discours à l’Assemblée, Victor Hugo s’écriait : « Je suis de ceux qui croient que l’on peut détruire la misère ». Tout ne peut être d’airain ou de fer. En avant ! Aucun pas en arrière, pas même pour prendre de l’élan, disait Che Guevara.

Jean ORTIZ
Jeudi, 14 Juin.

 https://www.humanite.fr/blogs/ce-qui-coute-cher-ce-sont-les-inegalites-sociales-les-privileges-monstrueux-de-quelques-uns
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COMMENTAIRES  

14/06/2018 14:59 par Ellilou

Merci, Monsieur Ortiz, de terminer votre formidable article avec les mots de l’immensément humain Ernesto Guevara, dont c’est aujourd’hui l’anniversaire : il est né le 14 juin 1928 à Rosario en Argentine (comme Messi et le Pape...c’est leur seul point commun).

14/06/2018 16:01 par AUBERT

SALES PAUVRES :

Depuis que j’ai entendu Jupiter 1er, du haut de son olympe de soie, déclamer sa haine des pauvres, j’ai dans le cœur mortifié, une rage sourde, qui tourne et retourne sans répit. Ce nouveau roi, imbu de sa personne, doit comme en 1789 finir au bout d’un pique (politique) bien sur. La Haine, la violence, l’accaparement, l’accumulation, l’égoïsme, la duplicité, les trahisons, le populisme populiste de droite, l’hypocrisie, les doubles discours au tangage et retournements de voiles permanent... C’est eux.
Macron c’est aussi le mensonge porté en étendard dénonçant et calomniant pour mieux détruire, et ce sans que les propagandistes zélés du "libre marché" ne fassent leur travail de vérification-contestation... Alors pour l’inefficacité de notre modèle sociale à combattre la pauvreté, je vous renvoie à l’article d’Alternatives Economiques...Diffusez le comme le meilleur anti-poison des grossièretés du Maître des illusions : https://www.alternatives-economiques.fr/modele-social-francais-bel-bien-efficace/00085070

Rajoutons qu’à ces fadaises l’objectif politique est plus que double. Il s’agit d’abord de continuer à attirer les électeurs de droite et finir de "dégager" la droite ringarde (Vauquiez), en reprenant le discours des "assistés", et flatter ainsi le populisme de caniveau de la "bonne bourgeoisie" ayant toujours son banc à l’église et commandant les fusillades de Fourmies...
Il s’agit aussi de cacher dans la même période les privatisations des derniers actifs publiques de l’Etat Gaullien, issu du programme du C.N.R...Et sans industrie publique puissante, moins de services publics et moins de solidarité possible, chacun devant régner sur son obscurité à la nouvelle cour des miracles...
On dénonce les pauvres pour cacher le fait que comme l’écrivait déjà Victor HUGO : "c’est du malheur des pauvres qu’est fait le paradis des riches". En d’autres termes, c’est sur la pauvreté des masses laborieuses, que se construit et s’accumulent les richesses des possédants... Le seul ruissellement effectif, c’est de prendre aux pauvres, pour donner encore plus aux riches.
Oui décidemment, Macron mérite une Révolution, celles des "sans", "sans culottes", "sans emplois", "sans papiers", "sans monnaie" etc...Moi l’incroyant, je prie pour qu’elle arrive vite, même si je dois pour cela y laisser ma propre vie. Trop de souffrances de mes semblables vues au quotidien, sur le trottoir des métropoles du business, ne me permette en aucun cas, de pouvoir vivre heureux. Et pourtant je fais parti de la catégorie aisée, mais être humain, c’est ne pouvoir vivre isolé dans un océan de pauvreté et se sentir solidaires de celles et ceux qui souffrent les violences de la pauvreté, produit exclusif de ce système économique, politiquement imposé.
Que Germinal revienne.... enfin./ Fabrice

14/06/2018 16:55 par Danael

Tu querrida presencia en nuestro corazon :
https://www.youtube.com/watch?v=lq_wgy65bzE

14/06/2018 17:22 par béotien 1er

Merci Jean Ortiz pour cet article tout à fait juste. Je ne suis pas communiste mais j’y adhère pleinement. Je rajouterais simplement que ce type qui nous gouverne, ne semble avoir aucune limite quand à son mépris et je pense qu’il est près à aller jusqu’au bout de son oeuvre de destruction massive, sans sourciller un instant.

14/06/2018 17:31 par Georges SPORRI

Macron procède comme Sarkozy ; Filoche a publié la liste des imbécilités injurieuses et ethnocentriques décomplexées proférées par notre "loup de Wall street" ... Il se délecte des réactions d’indignation des uns et des ricanements pervers de son fans club ...

14/06/2018 18:24 par Fald

Bel article, mais on se refuse à voir une triste réalité, c’est que Macron et sa classe auraient tort de se gêner.
Ceux qui sont le plus gravement victimes de leur politique ne descendront pas dans la rue, sinon pour une victoire au foot, et ne vont pas voter, sinon pour le clan de Montretout-Sauf-Le-Fric.
Autre chose, Jean Ortiz. Moi aussi, je suis communiste, ou j’étais, puisque j’ai quitté ce parti. Je l’ai longtemps considéré comme le meilleur, depuis une 20aine d’années seulement comme le moins mauvais.
Si tu y es toujours, pourrais tu leur souffler de proposer des mesures vraiment communistes, avec en premier lieu rendre au pays tout ce qui lui a été volé à travers les reprivatisations ? Et bien sûr rétablir et améliorer le statut des salariés en l’étendant au privé... Et rédiger un vrai projet de constitution et le populariser... Renforcer la sécurité sociale...
Etc., etc.
Bref, arrêter de se balader la culotte baissée et la veste à l’envers en disant des généralités et en passant des alliances douteuses.
Paraît qu’il y a bientôt un congrès. Va-t-on parler de tout cela ?
Ce serait nécessaire si on veut ramener un jour ceux dont je parle au deuxième paragraphe.
En attendant, Macron et sa classe auraient tort de se gêner.

14/06/2018 19:06 par AF30

Tout cela est rendu possible grace à l’aide des chaines d’info en continue. Egalement des autres médias bien entendu ( voir le dernier exemple de M6 sur la SNCF) mais le pilonnage quotidien, permanent de ces chaines a un effet sans commune mesure avec les exemples du passé. Un individu comme Bourdin par le choix de ses questions, ses questions toujours orientées et qui relèvent souvent de l’affirmation ont un effet destructeur sur les personnes non averties. Il s’agit là d’un personnage autrement plus nocif que bien d’autres confrères car son engagement auprès du système est masqué par de prétendues questions embarrassantes aux représentants du pouvoir. Ces questions sont prétendument embarrassantes car elles ne concernent que l’écume des choses et non celles qui sont structurantes. Il est d’autant plus nocif qu’il est devenu une référence, une vache sacrée.
La preuve de ce qui précède est la position centrale qu’il occupe dans le dispositif de BFM.
Il s’agit par conséquent d’un personnage a décrédibiliser en priorité.
Quant aux mutuelles, il y a en germe et parfois pour certaines à un stade plus avancé, les futures fonds de pension à la française. Comme toujours cela se fait par un transfert par degrés des prises en charge de la SS vers ces mutuelles. Tous ces dirigeants rêvent déjà en songeant aux salaires de leurs confrères qui exercent de l’autre côté de l’Atlantique.

14/06/2018 20:04 par irae

Tout était déjà là avant son sacre. Pendant les élections sa suffisance débordait de mépris à l’égard des illettrées et autre. Bon on a eu beau le répéter inlassablement rien n’y a fait. Les restes du ps disloqué ont refusé leur voix à la FI, le pc a joué la mauvaise grâce, la cgt s’est réveillée entre les 2 tours pour accompagner/jeter salariés et fonctionnaires dans la gueule du medef tandis que les ânes répétaient en boucle les stupidités anti-Mélenchon (arrogant, imbu de sa personne, etc...sûrement par comparaison avec les modèles de modestie que sont le prési ou même fillon) et gobaient le meilleur mensonge de tous les temps électoraux à savoir "ni de gauche ni de droite".

Plutôt que se renseigner sur le très éclairant cursus du personnage une armée de benêts l’a choisi dès le 1er tour sans avoir lu son programme se fondant sur une campagne médiatique sans précédent qui nous l’a servi à toutes les sauces pendant 2 ans.

Aujourd’hui j’en entends encore certains, pourtant loin de faire partie des 1% dire : "Mélenchon je pouvais pas voter pour lui". Moui, mais comme une élection nationale ne se remporte pas avec 600 000 voix, cherchez les vrais coupables de cette misère qui vient.

16/06/2018 09:48 par Claude Courty
16/06/2018 16:22 par Assimbonanga

Bien sûr, à l’école il était doué mais pour moi, il a une tête de petit fayot. Le mec qui se fait bien considérer par les vieux. Et c’est vrai que jeune, il était plutôt mignon avec sa tignasse. Bon, c’est un peu fini ça. Ses yeux rapprochés le rapproche du porcelet et surtout avec toutes ses propos de pires en pires, il devient exécrable, Monsieur Trogneux.

17/06/2018 09:09 par chb

L’intéressant article d’Alternatives économiques cité par AUBERT éclaire le filon exploité par Macron : il peut encore aggraver la pauvreté en France pour l’amener dans la moyenne libérale occidentale. La générosité relative du modèle social contient une (juteuse) marge qu’il se fait fort de réorienter vers le capital. Déjà 60 milliards détournés, piqués à la collectivité pour engraisser les très riches ? Ah que le Macron il va faire « mieux » ! A la hussarde, évidemment.
En revanche, je ne vois pas mentionnés dans l’article les services publics (en déconfiture aussi, certes), qui jouent pourtant un rôle redistributif précieux. Quand les collectivités locales seront contraintes de faire payer « au juste prix » les cantines, bibliothèques, piscines et autres installations sportives, transports, traitement des ordures, locaux mis à disposition d’assoces, etc., la pauvreté gravira encore un cran. Le quotient familial, prochain filon ?
Une autre catégorie, a priori non comptabilisée dans les stats d’Alter-Eco : les sans pap’. Ceux-ci jouent notoirement un rôle de « modération salariale » très néfaste aux autochtones pauvres, dans la mesure où nous n’avons pas su empêcher la stigmatisation, et donc l’exploitation outrancière, de l’étranger. Eh, donner les mêmes droits à tous, ce serait bien mieux pour ne pas rester dans cette spirale mortifère de l’austérité par appartements.

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