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Ca se durcit à Tours

Lundi 30 mars, des universitaires de Tours organisaient une manifestation pacifique hors les murs de l’établissement pour signifier qu’ils démissionnaient des fonctions administratives que les enseignants-chercheurs français remplissent gratuitement depuis des années (ce qui permet de ne pas créer des centaines de postes).

Puis ils décidèrent, toujours pacifiquement, de faire un sit-in à quelques centaines de mètres de l’université, en bord de Loire. Un clochard qui accompagnait la procession donna soudain un violent coup de poing à une voiture en stationnement. Des policiers se jetèrent sur lui pour neutraliser énergiquement ce dangereux terroriste.

Un collègue prit des photos de la scène. Un flic lui décocha un violent coup au sternum. Le collègue perdit brièvement connaissance.

Deux hommes en civil (en fait des membres de la police) lui proposèrent avec insistance de l’emmener au commissariat pour « porter plainte ». Le collègue se méfia et refusa cette suggestion peu subtile. Il alla au contraire se faire soigner à l’hôpital le plus proche. Il n’avait pas fait deux mètres à sa sortie de l’hôpital qu’il était emmené au commissariat et gardé à vue. Faut-il préciser que ce collègue, maître de conférences de littérature, est l’un des enseignants les plus engagés à Tours, depuis huit semaines, contre la LRU et les décrets Pécresse/Darcos ?
Dans la soirée, une cinquantaine d’universitaires se rendirent devant le commissariat de police de la Rue Marceau pour exiger la libération de leur compagnon de lutte. A la demande d’un enseignant de mathématiques, qui se trouve être secrétaire général du Snesup, le président de l’université, accompagné de deux doyens, se rendit au commissariat. L’un des deux doyens, juriste, expliqua aux caméras de France 3 que tout cela était « légal ».

Dans la France de Sarkozy, il est devenu effectivement « légal » (mais surtout pas abusif) de placer en garde à vue un universitaire qui prend des photos de policiers qui passent sans ménagement les menottes à un pauvre hère qui, du fond de sa soûlerie, s’en est pris à une voiture en stationnement.

L’universitaire fut libéré vers 23 heures.

Je profite de cette note pour signaler que le syndicat des enseignants de l’université de East London avait voulu organiser un sommet alternatif au G20 de Londres. Les autorités universitaires ont décidé d’annuler cette manifestation et de fermer les lieux pendant deux jours pour des motifs de "sécurité" (my foot !). Dans la Grande-Bretagne « travailliste » de Gordon Brown, on sait museler la liberté et la parole des universitaires.

Pour manifester notre soutien aux muselés, on peut signer (rapidement) la pétition suivante :

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