La liberté d’expression ne se discute pas
: en général, la tolérance s’arrête à celle qui va dans le sens souhaité.
Pour autant, on ne peut pas dire que ce soit Zemmour qui en soit le plus privé, lui qui est omniprésent dans tous les médias, de la presse écrite et audiovisuelle. Lui et ceux qui disent la même chose à longueur de débats, d’interviews, etc. Les « islamophobes » patentés, les partisans du bon temps des colonies et autres poncifs du genre.
Si Zemmour peut dire tout ce qu’il veut au nom de la « liberté d’expression », il s’agirait, dans ce cas-là , qu’on lui oppose des contradicteurs à cette échelle. Sinon, cela ne s’appelle plus « liberté d’expression », mais propagande.
Zemmour parle de ceux qui sont en prison - et qui sont dans le collimateur de la justice, de la police, et surtout des responsables politiques qui en font leur seul et unique argument électoral pour avoir des chances de se faire réélire. Parce que si on fait le bilan de leurs actions, il est épouvantable à tous les niveaux. En particulier pour les plus pauvres, d’ailleurs.
Or, d’abord, tous les délinquants ne sont pas en prison, loin de là . Et pas du menu fretin.
En fait, seuls les petits trafiquants sont enfermés. Les gros trafiquants, eux, ont pignon sur rue et alimentent généreusement les caisses de certains partis politiques.
Que dire, également, de tous ceux qui pillent les caisses de l’Etat pour en faire bénéficier les copains ?
Que dire de tous ces gens riches qui ne paient pas (ou pratiquement pas) d’impôts ? Ou de ceux qui vont planquer leurs milliards dans des paradis fiscaux, escroquant l’Etat deux fois, en empochant les avantages et en se soustrayant à l’impôt.
Et que dire de tous ces maires qui préfèrent payer une amende (faible, il faut dire) plutôt que de construire des logements sociaux à échelle humaine, laissant d’autres maires se débrouiller avec tous les pauvres, qui seront, ainsi, entassés dans des ghettos ?
Etc.
Tout cet argent qui va à une infime minorité de particuliers, c’est autant d’argent qui n’est pas utilisé dans l’intérêt public.
Que dire, aussi, des innombrables patrons qui emploient des « sans-papiers », et combien croupissent en prison (et qui met-on en prison, qui vont grossir les rangs des basanés dont parle Zemmour) ? Pourtant, l’employeur encourt des sanctions pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et une amende de 15.000 euros par salarié en situation irrégulière employé, sans parler des amendes et du recouvrement des cotisations sociales non payées.
Dans le bâtiment et la restauration, entre autres, les salariés en situation irrégulière sont tellement nombreux que si on mettait en prison tous leurs employeurs, cela créerait un drôle de vide.
Mais qui dénonce tout ce laxisme dans les médias, au nom de la « liberté d’expression » ?
« Quand la gauche bourgeoise comprendra que la "racaille" en question i.e. le sous-prolétariat fait souffrir physiquement, moralement et par ses maigres biens la classe ouvrière »
Pourquoi donc « la gauche bourgeoise » ? Sarkozy avait l’air de comprendre la souffrance des petites gens, et il en a fait quoi ?
Rien du tout ! Bien au contraire, en 2011, les atteintes aux personnes, les cambriolages, les vols à la tire, par exemple, qui sont des délits qui affectent plus particulièrement les citoyens lambda, ont augmenté.
Et Sarkozy n’est pas près non plus de résoudre le problème, parce que c’est la haine envers le voisin, celui qui est pareil que soi, dans la même mouise, mais qu’on voit différent, qui les fait réélire, lui et son engeance.
Oui, mais, voilà , il y a des Zemmour pour relayer le message et s’assurer que ces gens-là restent en place, malgré leur incompétence et leurs exactions, parce qu’ils profitent des retombées, même infimes.
Mais tant qu’il y aura des gogos pour entendre le message, et encenser le messager, les vrais escrocs dormiront tranquilles - dans leurs draps de soie.