Beaucoup de simplifications dans tous ces propos.
Depuis le début Lula a gouverné avec une bonne partie de la droite traditionnelle, corrompue et magouillarde, et Dilma à sa suite. Ce sont d’ailleurs ces gens-là qui ont rompu l’alliance avec lui à partir du moment où les cours des matières premières se sont effondrés, et que les secteurs de la grande bourgeoisie brésilienne qui avaient soutenu le compromis avec le PT ont décidé que la récréation était finie : les marges se réduisent, on ne partage plus. Des militants historiques, fondateurs du PT, avaient été virés dés l’époque de Lula pour avoir refusé de voter une réforme des retraites défavorable aux travailleurs, Le PT a perdu continuellement des soutiens sur sa gauche et dans les milieux populaires, aussi lorsque Temer (dont on tend à oublier aujourd’hui qu’il était le vice-président de Dilma) a organisé le "coup d’État parlementaire" dans le cadre des institutions que Lula avait décidé de ne pas changer, il a été très difficile de mobiliser dans la rue.
Incidemment on peut aussi rappeler que les évangéliques de l’Église Universelle faisaient partie du gouvernement Lula avant de se vendre (c’est très littéralement comme ça qu’on fait des majorités parlementaires dans mon pays) à Temer, puis à Bolsonaro.
Des proches compagnons de Lula et dirigeants du Mouvement des Sans Terre le disaient depuis un moment, Frei Betto par exemple est très explicite : si le PT ne fait pas un bilan autocritique et ne reprend pas le chemin de l’implantation dans les favelas, les mouvements urbains, s’il ne fait pas le ménage dans ses rangs, ça ne servira à rien de dénoncer la main de Washington. Les impérialistes sont toujours impérialistes, le problème est ce que nous faisons, ou ne faisons pas, contre eux.