Je commence mon texte par les règles de politesse d’un discours politique. Le sage chinois Confucius nous résume trois situations de discours et nous conseille : « Il faut se garder de trois fautes : parler sans y être invité, ce qui est impertinence ; ne pas parler quand on y est invité, ce qui est de la dissimulation ; parler sans observer les réactions de l’autre, ce qui est de l’aveuglement. »
J’enchaine cette citation en donnant quelques idées sur le rôle de l’intellectuel dans la politique d’un pays. Le vrai intellectuel est une personne modeste qui met ses connaissances au service des gens. C’est l’homme de culture qui rend la vie de ses semblables plus belle et très agréable sans penser à ses intérêts personnels. L’intellectuel n’a pas peur du pouvoir ou du chef quand il prononce la vérité. Le vrai intellectuel est cette personne libre qui consacre toute sa vie à établir certaines loyautés, même si cela le met dans une case d’opposition. Il redonne le goût de vivre et d’espérer pour une jeunesse déboussolée. Il émet de nouvelles lumières pour éclairer l’obscurité de l’ignorance qui couvre la politique. Il rend aux jeunes inconscients leur rôle réel et leur force utile dans le développement de leur pays loin de toute démagogie de vitrine. De cette définition résulte le mot l’intelligentsia. L’intelligentsia se dit pour désigner un groupe d’élite intellectuelle dans une société. Ce terme fut employé pour la première fois par les Russes, en 1860, pour indiquer une élite intellectuelle précise qui avait un point de vue critique envers la situation politique.
L’intellectuel conseille aux jeunes de fixer des objectifs dans leur vie, vivre leurs rêves et augmenter leurs chances d’être heureux.C’est en visant la lune qu’un jeune atteint les étoiles disait ma mère. Ma mère n’était pas une intellectuelle mais elle avait tout simplement le sens de la raison.
Les élections présidentielles ne sont pas loin.Tout est possible et tout est imprévisible quand un homme politique parle sans regarder la réaction du Peuple.
Un flou est très épais couvre le théâtre de la politique. Visant la lune dans ce flou n’est pas une tache facile. Atteindre les étoiles est une mission impossible. En tant qu’éducateur et intellectuel, il est de mon devoir d’en appeler à la conscience de tous dans cette période particulièrement délicate que traverse mon cher pays. Dans ce flou, les intellectuels doivent assumer leur part de responsabilité.
En Octobre 2011, Martine Aubry, la première femme maire de Lille, a trouvé qu’il y avait du « flou » chez François Hollande.
Elle a bien dit avec courage ce qu’elle pensait du président « Quand c’est flou... c’est qu’il y a un loup ». J’essaye de mettre le doigt sur certains de ces loups. Depuis l’expression « Quand c’est flou... c’est qu’il y a un loup » est devenu proverbe politique et se cite à chaque élection. Le moment où un maire ou un intellectuel de chez nous arrive à ce niveau de courage, je dirai que l’image de mon pays reflète sa révolution.
Je me sers de la culture politique française pour d’écrire correctement la situation chez nous. Ce proverbe Français est aujourd’hui d’actualité pour qualifier le flou qui règne dans le théâtre politique de Si Ahmed Ouyahya et les autres.
Dans ce théâtre, les vieux loups aux longs museaux, grandes oreilles et aux queues rondes sont partout sur la scène politique. Dieu merci, le plus vieux des loups fut chassé de la bergerie. Parlant des loups, il ne faut pas oublier de parler de leurs queues. Leurs queues sont implantées profondément dans l’administration du systeme. Le mal que nous vivons vient de certaines queues de loups qui nous administrent.
Le théâtre politique cache ses secrets. Son spectacle n’est pas encore annoncé. On spécule et on et on se prépare pour essuyer les codasses et les vieilles chaussures sur le tapis rouge de ce lieu. Pour bien faire, j’illustre mon texte par une histoire de moquette de théâtre peut connue par les Algériens. A la fin du XIXe siècle, les bourgeois et les aristocrates se déplaçaient en calèche pour aller se distraire et voir les pièces de théâtre. Les chevaux stationnés devant les théâtres faisaient leurs besoins en nature. Si le spectacle est une réussite, la moquette du théâtre devient souillée par les spectateurs qui ont marché sur les crottins des chevaux à l’entrée. Paradoxalement, cette couche de crottins était le signe que la pièce avait du succès. Plus il y avait de crottins plus la réussite est bonne ! Je recommande aux électeurs d’aller participer aux présidentielles de 2019 à dos de chameaux, de mules, d’ânes et de chevaux pour vérifier cette histoire.
Après cette histoire, je justifie le titre de ce texte. Le vent du changement s’annonce timidement et le vieil adage nous fait illustration « Quand il y a assez de vent même les dindes savent voler ». Quant aux dindons, avec leur démarche gigotée et leurs coups de becs hypocrites, ils glougloutent dans le flou qui couvre le théâtre ghauliste. A chaque occasion politique, ces dindons sauvages animent un cauchemar dans la vie des Algériens.
La définition d’un ghauliste est très simple. Le ghauliste est le produit spécial d’un système dictatorial où un seul homme décide et gouverne. En général, les théâtres ghaulistes se développent très bien dans un système dans lequel les médias appartiennent à l’oligarchie ou à l’état (serviteur de l’oligarchie). En plus simple, un ghauliste est un politicard appelé momentanément pour une mission bien déterminée.
Une fois souillé, il retourne, comme un dindon mouillé, à son « chicken coop », son poulailler. Comment reconnaitre un ghauliste dans la foule politique ? Ordinairement, un ghauliste a la peau dure. Il supporte les intimidations. Il aime être insulté. Sa figure est une moquette de théâtre et sa dignité se vend aux enchères dans les braderies électorales une fois tous les cinq ans. En jargon commercial, un ghauliste est un politicard jetable.
Voici comment un spécimen ghauliste annonce sa fin de mission à un journaliste « Je l’ai eue mauvaise, je ne vous le cache pas ! J’ai œuvré toute ma vie pour le président et son entourage et puis comme ça, du jour au lendemain, on me vire comme un malpropre sans raison valable. Et bien vous savez quoi, Bouteflika tâakoum, koulouh ! Bouteflika est le vôtre, mangez le ! est la traduction des paroles d’un maitre gaulliste ».
J’ai entendu un autre ghauliste dire : Je suis un loup du système quand on me demande d’ hurler je hurle pourvu qu’ils me payent sur chaque aboiement émis...
Par contre Nounou, la dinde, glougloute dans un débat plat et télévisé « Oui, il n’y a qu’un seul Aziz qui peut nous gouverner. Elle continue, on ne sait pas encore s’il va se présenter pour terminer un quart de siècle au trône. Les autres Aziz ne sont que les silhouettes ghaulistes ! »
Pour cette dame, l’Algérie est un désert sans hommes capables.Les citoyens conscients pensent que Nounou est hystériquement excitée et donne une analyse grotesque de la situation politique. Elle image la politicienne absurde qui déraille du sens commun. Nounou voit le désastre politique sous ses yeux mais feinte de ne pas le dénoncer. Elle noie la sardine algérienne avec des allusions politiques bizarres. Tout débat avec cette dame est inutile, tout est dit dans ses paroles. Sans mentir cette dame égarée politiquement doit être payée à l’heure pour semer le trouble et la confusion dans les esprits. Elle chante les louanges du système d’une belle voix aiguisée par la corruption et motivée par des intérêts personnels.
Sous la gouvernance des stratèges ghaulistes le portefeuille et le coffre-fort font la loi. Les ghaulistes pensent que le nerf de la politique, c’est l’argent... Ils avouent clairement que le sens des affaires louches et les paradis fiscaux déterminent la bonne politique dans leurs poulaillers. Ces gaullistes nous enseignent rien, ils appliquent tout simplement le principe du dictateur César : Pour être ou devenir, il faut d’abord et avant tout, avoir et posséder.
Les économistes ghaulistes pensent qu’un message vocal émis dans la langue de Voltaire à un citoyen lambda qui ne pigent que dalle dans cette langue est une vérité civilisationnelle. Nos soi-disant hommes d’affaire bégaient dans cette langue pour montrer leur sérieux dans la gestion économique du pays. Les expressions je dérange et jus d’orange ont le même sens économique chez eux. Cette image ridicule nous permet de croire à la rumeur qui court dans les couloirs de la Sonelgaz qu’en Afrique une recommandation de l’ex-colonisateur permet à un ghauliste de passer d’un poste de vaguemestre au poste de ministre de l’énergie. Cette phrase résume la pagaille politique et la réussite dans ce pauvre continent.
En conclusion : la politique ne se fait pas à la corbeille ! Disait le général De Gaulle. Cette expression définie la différence entre Ghaulisme et Gaullisme. Le gaullisme c’est la volonté d’un Etat fort et dirigé avec un président de la République au-dessus des partis qui n’a de comptes à rendre qu’au peuple ! C’est vouloir le progrès mais pas la pagaille. C’est le désir de transformer la société en associant le capital avec le travail et le refus des dogmatiques du laisser-faire laisser-passer...
L’Algérie, avec sa population jeune et dynamique, ses importantes ressources naturelles (terre fertile, climat doux et varié, minerais d’or, uranium, cuivre, fer etc.), a tous les ingrédients pour être un leadeur et une puissanceà l’image de notre révolution. Dommage pour nous, les ghaulistes avec leur faiblesse, la honte et la stupidité gèrent notre destin avec procuration. Que Dieu aide le peuple à éliminer passivement cette vermine politique qui le dévore.