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Birmanie : c’est en ne soutenant pas le peuple birman que l’on fait le jeu de Washington

Dimanche 30 septembre 2007, (mis à jour le 1er octobre 2007 à 23h 53.)


Des centaines de milliers de manifestants, jeunes, employés, ouvriers du textile et des docks, paysans, qui affrontent police et forces armées, comptent leurs morts, repartent à l’assaut avec la rage de vaincre parce qu’ils se sentent déjà moralement vainqueurs. Ce qui se passe en Birmanie s’appelle le début d’une révolution. Il est trés probable que les USA sont à la manoeuvre et vont installer une coalition de "démocrates", de bonzes, de militaires repentis et d’espions au pouvoir pour aller installer leurs rangers dans les montagnes à proximité de la Chine et du Tibet. Mais le bouillonnement des masses ne leur simplifiera pas la tache ...

Rien ne sert de faire la fine bouche parce qu’il y des moines bouddhistes ! En Pologne en 1980 il y avait des curés et en Russie en 1905 il y avait des popes. Par contre, il est bon de rappeler quels sont le régime et la société birmanes. Un régime militaire 100% capitaliste. Soutenu par la Chine, la Russie et, discrétement, par la France.
M.Kouchner, homme lige des basses oeuvres de l’impérialisme français, s’est distingué voici quelques années par un rapport blanchissant la firme française Total de l’exploitation du travail forcé des paysans des minorités nationales opprimés à l’Est et au Nord de la Birmanie.

De sorte qu’expliquer "Je ne manifesterai pas pour la Birmanie" parce que ce sont des bourgeois, des pro-américaines, qui se sont arrogés le titre de défenseurs de la démocratie en Birmanie (voir sur le site www.legrandsoir.info/article.php3 ?id_article=5501 la position de Jean Bricmont sur ce point et le débat qui s’ensuit), c’est laisser le champ à ces soi-disant défenseurs qui ont déjà leur solution de rechange, légitimée par la réféfence à Aung San Su Kyi (en fait fille du fondateur du régime birman, militaire nationaliste qui manoeuvrait entre Japonais et Britanniques dans les années 1940) et dont on comprend bien qu’ils ont listé la Birmanie comme pays de l’ "Axe du mal" uniquement pour faire pression contre la Chine, de même qu’avec la Corée du Nord, et se moquent éperdument du peuple qu’on opprime et qu’on tue.

La cause des Birmans, des Karens, des Tchétchènes ou des femmes afghanes, c’est la cause de la classe ouvrière. Il serait temps que les communistes contemporains cessent de radoter la guerre froide quand certains refusaient de soutenir les soviets hongrois en 1956 [1] ou les syndicats polonais en 1980 [2]-et le soutien n’interdit jamais la critique mais au contraire la permet, faut-il le préciser. Ces causes sont nôtres. L’internationalisme ne se divise pas et en aucun cas la démocratie ne nous fait peur.

Les "soutiens" impérialistes à la "démocratie" en Birmanie préparent avec l’ONU une transition négociée qui préserve l’Etat et les bénéfices des firmes multinationales qui saignent les peuples de Birmanie, de Total à Haliburton. C’est à nous de dire, car c’est nous seulement qui pouvons dire :
Mort à la caste des généraux birmans !
Elections libres immédiates, liberté d’organisation et d’expression,
destruction de l’Etat militaro-mafieux !
Autodétermination des minorités nationales !

Nul doute que ça, çe ne fait pas le jeu de Washington !

Vincent Présumey)
http://site.voila.fr/bulletin_Liaisons




Birmanie : malgré l’embargo, la dictature reçoit du matériel militaire européen et israélo-étasunien ... par Gabriele Carchella.


Birmanie - Total, démocratie et à -côtés : la course aux richesses du Myanmar a commencé, A. d’ Argenzio, P. Pescali.


C’ est où la Birmanie ? Réponse de Jacques Richaud à "Pourquoi je n’ irai pas à la manif Birmanie" de Jean Bricmont, et débat avec Danielle Bleitrach.






[1En 56 je parle évidemment de ceux qui disaient que derrière les ouvriers hongrois il y avait la CIA.
Même si c’était vrai (et ça ne l’était pas ! ) un soulèvement populaire reste un soulèvement populaire. Même chose pour la Birmanie aujourd’hui, qu’au demeurant personne (à ma connaissance) ne prend pour un "Etat ouvrier" ou chose de ce genre.

[2En Pologne, si la restauration du capitalisme a été menée à bien par les bureaucrates en place depuis des années, et par les chefs de Solidarnosc coalisés et bénis par le pape, cela, ce n’est pas le résultat des grèves et du mouvement syndical de 1980, mais c’en est la trahison.


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La télécratie contre la démocratie, de Bernard Stiegler.
Bernard GENSANE
Bernard Stiegler est un penseur original (voir son parcours personnel atypique). Ses opinions politiques personnelles sont parfois un peu déroutantes, comme lorsqu’il montre sa sympathie pour Christian Blanc, un personnage qui, quels qu’aient été ses ralliements successifs, s’est toujours fort bien accommodé du système dénoncé par lui. J’ajoute qu’il y a un grand absent dans ce livre : le capitalisme financier. Cet ouvrage a pour but de montrer comment et pourquoi la relation politique (…)
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