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Artistes et écrivains arabo-canadiens face à la guerre contre la Syrie

« Ne touchez pas à la Syriana » ou "Hands off Syriana" [1], une campagne internationale déclenchée et dirigée par le compositeur de la chanson politique libanaise, William Nassar, un Canadien d’origine arabe.

« Ne touchez pas à la Syriana », le nom adopté par le comité international de coordination vise à donner un aspect personnel à la campagne, compte tenu les ingérences arabes et étrangères qui frappent la Syrie.

« Ne touchez pas à la Syriana », un amalgame de deux mots, plutôt du mot anglais « Syria » - comme la campagne fut déclenchée initialement dans un milieu anglophone nord-américain - et du suffixe arabe « -na », qui est en effet l’adjectif possessif de la première personne du pluriel. Ainsi, le message que l’on veut envoyer par cet amalgame se révèle : « Ne touchez pas à la Syriana » ou « Ne touchez pas à notre Syrie » !

Pourtant, une question se pose ici : pourquoi « Notre Syrie » et non pas « La Syrie », tout simplement ? Pourquoi l’adjectif possessif, ou plutôt pourquoi cette insistance à employer un suffixe arabe avec un mot anglais ?

Selon les organisateurs de la campagne, la Syrie est la nôtre, elle est à nous seuls ; mais qui « nous » ? Nous des artistes, musiciens, écrivains et intellectuels nord-américains d’origine arabe, précisément syrienne et libanaise. Berceau de la civilisation et de l’histoire, la Syrie refuse de renoncer à ce titre. Terre ou Peuple, elle embrasse l’humanité avec le parfum de ses jasmins. Elle demeure le phare de la science, de la pensée, de l’art, de la créativité et de la civilisation.

Le message que les organisateurs de la campagne voulaient envoyer se précise comme tel : la guerre atroce qui frappe la Syrie nous exige à se tenir fermement et sérieusement, et à élever la voix pour mettre fin aux ingérences étatsunienne, européenne, turque, israélienne, arabique et surtout canadienne, dont l’objectif se précise à son tour par une insistance à mettre de l’huile sur le feu des différences ethniques et religieuses en Syrie, à détruire l’infrastructure de l’État syrien, à déchirer l’unité du peuple syrien, et cela en appuyant le terrorisme et les terroristes qui se sont rassemblés sous la bannière des « jihadistes », qui assouvissent, en effet, leur soif au sang en détruisant l’unité de la Syrie et en commettant des crimes contre l’humanité, qui mènent enfin une guerre féroce contre la Syrie, peuple et territoire.

Comme ils refusent que l’on fasse des guerres à leur compte en tant qu’individus, groupes et peuples, et comme ils refusent que l’on dépense les richesses dans le but de détruire des pays, dont les cultures montent loin dans l’histoire, au lieu de les dépenser dans des domaines éducatifs, humanitaires et créatifs, les organisateurs et les participants à cette campagne, des musiciens, des artistes, des écrivains, des poètes et des journalistes de l’Amérique du Nord et de l’Europe, ainsi que leurs collègues en Syrie et dans les pays arabes, ils élèvent la voix et précisent leurs objectifs :

premièrement, nous appelons l’administration américaine, l’Union européenne et le gouvernement canadien à mettre terme à toute sorte d’agression diplomatique, politique, économique et militaire contre la Syrie et les Syriens ;

deuxièmement, nous appelons à l’arrêt de toute forme de soutien aux terroristes étrangers, y compris le soutien politique et médiatique, l’entrainement, la protection et le financement ;

troisièmement, nous appelons à la désignation et à la condamnation des gouvernements et des organisations qui contribuent à la destruction de la Syrie, et qui soutiennent les groupes terroristes et criminels en leur fournissant d’armes, de financement et d’appui médiatique ;

quatrièmement, nous appelons les musiciens, les artistes, les écrivains, les poètes, les académiques, les journalistes et toute personne concernée par la paix à exprimer leur refus à la guerre contre la Syrie, et à élever ainsi la voix pour mettre fin à toute sorte d’agression politique, économique, médiatique, diplomatique et militaire contre la Syrie.

Élever la voix ! Non à la guerre contre la Syrie ! Non aux sanctions économiques imposées contre la Syrie ! Non à la destruction de la Syrie !

Fida Dakroub, Ph.D

Page officielle de l’auteur : www.fidadakroub.net

Docteur en Études françaises (The University of Western Ontario, 2010), Fida Dakroub est écrivain et chercheur en théorie bakhtinienne. Elle est aussi militante pour la paix et les droits civiques.

Cet article a été publié initialement sur Mondialisation.ca
L’adresse URL de l’article est :

http://www.mondialisation.ca/artistes-et-ecrivains-arabo-canadiens-face-a-la-guerre-contre-la-syrie/5310531


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« Je pense que l’un des grands défis des Occidentaux, c’est d’être capables de mettre le curseur sur des forces politiques que l’on va considérer comme fréquentables, ou dont on va accepter qu’elles font partie de ce lot de forces politiques parmi lesquelles les Syriennes et les Syriens choisiront, le jour venu. Et je pense que oui, l’ex-Front al-Nosra [Al-Qaeda en Syrie - NDR] devrait faire partie des forces politiques considérées comme fréquentables »

François Burgat sur RFI le 9 août 2016.

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