Après avoir, en s’abaissant jusqu’à l’ineptie en géopolitique du Moyen-Orient, rendu banals les faits les plus essentiels à la compréhension de la situation concrète et par là même falsifié en même temps les données concrètes, Mme Marie Peltier s’abaisse également jusqu’à l’ineptie dans la pratique de la désinformation et de l’écriture politique. Pour en faire, elle s’empare d’un vocabulaire qui sent le renfermé et fournit une esquisse scandaleuse dans le domaine de la chronique de la Guerre de Syrie.
Exciter les groupes ethniques et religieux les uns contre les autres, les Arabes contre les Persans, les Kurdes contre les Arabes, les musulmans contre les chrétiens, les sunnites contre les chiites, utiliser l’un pour opprimer l’autre, et veiller ainsi au maintien de leurs intérêts stratégiques à l’Orient et au pillage des ressources naturelles et pétrolières de la région ; tels furent l’art et l’œuvre des puissances occidentales et de leurs consuls et diplomates au Proche-Orient depuis le XIXe siècle jusqu’à nos jours.
Nous n’avons cessé d’attirer, dès le début de la guerre contre la Syrie, l’attention de nos lecteurs sur les intrigues du Parti pour la justice et le développement (AKP) incarné par Erdogan Pacha à rétablir le califat ottoman sur les cendres des villes syriennes. Nous avons indiqué en même temps comment les ambitions califales d’Erdogan Pacha sur le plan de la politique étrangère - rétablir le califat ottoman dans les anciennes provinces arabes de l’Empire ottoman - entraînent des mesures aussi « califales » sur le plan de la politique intérieure.
Il y a un an et demi, précisément le 22 novembre 2011, M. Erdogan, avait exhorté le président syrien Bachar al-Assad à quitter le pouvoir afin de « prévenir davantage d’effusion de sang » dans le pays. Or, dix-huit mois plus tard, aujourd’hui sur la place Taksim et dans le parc Gezi à Istanbul, des milliers de militants turcs de la société civile et des forces démocratiques, qui sont ensuite descendus chaque jour dans les rues de tout le pays, réclament maintenant la démission du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qu’ils accusent de tenter d’islamiser le pays et de réduire la portée de la démocratie et de la laïcité.
Nous avons prédit aux rebelles syriens ce qui les attendait si leur « Sainte-Révolution » triomphait : un pourboire et des coups de pied.
Nous nous sommes trompés. Le conflit n’a pas encore pris une tournure décisive que les rebelles syriens reçoivent des coups de pied de l’armée syrienne, sans en recevoir de pourboire de leurs patrons atlantiques et arabiques.
Préambule
Dans un article précédent [63], nous avons pris en critique le deuxième point de l’annonce d’Ottawa, accusant le régime iranien de fournir une aide militaire au régime Assad ; nous avons démontré, comment Ottawa, en rompant avec Téhéran, s’impliquait de plus en plus dans la Sainte-Alliance contre la Syrie et l’Iran. Dans l’article présent, nous prenons en critique le premier point indiquant que « le Canada considère le gouvernement de l’Iran comme étant la menace la plus importante à la paix et à la sécurité mondiales à l’heure actuelle [64] » ; et cela en critiquant les allégations d’une telle annonce, et en désignant l’implication du gouvernement Harper dans la Sainte-Alliance contre l’Iran et la Syrie.