Le Plan B n° 21
Un léger essoufflement, me semble-t-il (qui aime bien, châtie bien), avec ce numéro 21.
C’est toujours bon, quand même…
Le Plan B revient sur la main de Thierry Henry qui a occupé 20 fois plus d’espace, dans la grande presse, que la condamnation à 100000 euros d’amende d’Arcelor Mittal pour discrimination envers un militant CGT, que la grève très suivie dans la fonction publique irlandaise, ou que le fait que 8,5% des cancers sont d’origine professionnelle (stress, amiante etc.).
Après un reportage de TF1, Maubeuge, la « cité de la peur », se rebiffe contre l’image coupe-gorge que la chaîne de Bouygues a donnée. Quand je pense que TF1 n’a pas même parlé du célèbre clair de lune !
Croustillant article sur la corruption, par certains laboratoires, de médecins peu scrupuleux. Corruption est peut-être un peu fort. Disons que les labos leur facilitent la vie. L’histoire est connue, mais il est bon d’y revenir de temps en temps. Les labos s’intéressent aux médecins dès l’internat. Cela crée de bons réflexes : comme celui d’accepter que les études sur l’efficacité d’un produit pharmaceutique émanent toujours du labo qui fabrique ledit produit et le fournit gratuitement aux équipes médicales volontaires et à leurs patients-cobayes. Il y a des résistants : les 30000 lecteurs de la revue Prescrire, indépendante, sans publicité, qui ose dénoncer les effets secondaires de certains médicaments.
Le Plan B revient sur le reportage biaisé de Canal + (16 octobre) sur Action directe. Manipulation, simplification, exagération.
Le Plan B décerne cette fois-ci sa laisse d’or à Marie Drucker, connue « pour la rigueur des informations qu’elle diffuse sur son propre compte dans la presse people. »
Le dossier central est consacré à la manière dont les grands médias ont traité Timisoara, il y a vingt ans : « Les journalistes veulent du sang. L’ayant compris, des habitants sortent des cadavres de la morgue et les présentent comme des victimes de la barbarie soviétique. […] Sur TF1Gérard Carreyrou lance un appel à la formation de brigades internationales prêtes à mourir à Bucarest. Il ne précise pas s’il est volontaire. » Paul Amar évoque Oradour-sur-Glane « à tous les coins de rue », lui qui avait mis des gants de boxe sur la table autour de laquelle dialoguaient (s’étripaient) Le Pen et Tapie. Guillaume Durand avance le chiffre de 4630 corps retrouvés (il y en eut une centaine, mais 2000 à Panama lorsque les États-Unis ont exfiltré par la force Norriega du pays). Il est vrai que Durand avait déjà retrouvé le corps (en vie) de la comédienne Pauline Laffont, morte depuis des semaines au fond d’un ravin.
Le jour où Jean-Luc Hees a « colonisé » Berlin, le général Patton n’eut qu’à bien se tenir. La mobilisation de Radio France pour la commémoration de la chute du Mur « renvoyant les cérémonies commémoratives de Corée du Nord au rang de goûter d’anniversaire » fut maousse. Une antenne unique, « comme le parti du même nom ». Beaucoup d’argent gagné grâce aux sponsors. Et toujours les mêmes chroniqueurs spécialistes de tout : B-H L, Colombani, Slama etc.
A lire aussi : le procès (fictif ?) de Bernard Guetta, une page consacrée à Michel Onfray, « traducteur de colère » et « le pétard mouillé des nihilistes russes ».
