Participation à une réunion de la Gauche unitaire à Rennes qui avait invité Alain FARADJI le 3 dec 2009.
Intervention sur Altermondialisme et montée de la gauche politique.
La montée de l’altermondialisme s’est produite grâce à sa perspective globale et ses mobilisations sur fond de crise des partis politiques et notamment en France des partis censés porter un projet d’alternative en matière sociale et environnementale : le PS évoluant vers la droite, le PCF collant le PS car toujours en recherche de strapontins électoraux, les Verts ailleurs sur un autre paradigme, l’extrême-gauche divisée... Il y a eu aussi l’expérience malheureuse des collectifs unitaires antilibéraux qui ont explosé avant la présidentielle de 2007. Depuis quelques temps un rééquilibrage s’opère. Certes un projet d’émancipation est actuellement discuté dans ATTAC à l’Université d’été 2009 et en AG ce début décembre à Grenoble. ATTAC possède donc toujours et encore un réel avantage de perspective dans la mesure ou il n’a pas à effectuer tout le travail tactique assez fastidieux de négociations multiples entre appareils politiques de partis pour constituer un pôle politique hégémonique "à gauche de la gauche" . Néanmoins, l’altermondialisme subit un relatif tassement du fait d’un certain regain d’activité des partis et notamment des partis de gauche. D’abord on a vu en 2008 et 2009 des transformations organisationnelles - celle du PT en POI - et surtout la transformation-élargissement avec la transcroissance de la LCR en NPA. On a vu aussi, plus secondairement, apparaitre le P’PEP venu d’Avenir d’ATTAC. Mais tout cela n’aurait pas créé un appel d’air sans une dynamique à la fois plus forte et plus rassembleuse. Là deux évènements ont modifié fortemment la donne fin 2008- début 2009 . D’une part il y a eu la sortie du PS vers la gauche - ce qui est un réel évènement au sein de la gauche - de Mélanchon et ses amis, des membres les plus à gauche du PS. Il n’y a donc pas que des socialistes opportunistes allant "à la soupe" vers la droite, copiner avec le MODEM ou pire avec N Sarkozy.! Second évènement marquant c’est la création du Front de gauche . Après avoir constitué le Parti de Gauche ces socialistes avec des communistes du PCF et la Gauche unitaire - pour l’essentiel des trotskystes unitaires issu du courant UNIR de la LCR-NPA - plus République et socialisme qui sont quelques membres issus du MRC de JP Chevènement, plus la CAP, et aujourd’hui la FASE - une fédération pour une alternative sociale et écologique - ont constitué le Front de gauche. Pas que pour l’élection européenne de juin 2009 ! Le pacte a été reconduit pour les régionales. Voilà donc une belle initiative ; une initiative en capacité de recréer l’espoir, de constituer un véritable pôle hégémonique à gauche. Au PS de prendre les strapontins politiques ! Il faut renverser le "baisé qui tue" de Mitterrand au PCF de G Marchais !
Mais vu de près les évolutions sont plus contrastées. Le processus de rassemblement est loin d’être achevé. L’unité est un combat permanent . La GU et d’autres doivent en interne s’assurer que les élus du PCF réussissent à bien décoller du PS. En externe il faut encore travailler à élargir le cercle vers le NPA. C’est en panne a répondu Alain Faradji ! Et vers les écologistes de gauche ? On y pense mais surtout à l’égard de ceux qui savent qui est le MODEM car le vieux politicien écolo ne le sait pas ! Vers les socialistes de gauche au sein du PS comme Filoche et ses ami(e)s ? Bien sûr mais là encore gros problème : Le courant Hamon peine à se démarquer au sommet du PS. Réflexion faite, le pôle hégémonique de gauche déplacé vers la gauche n’est pas encore réalisé pleinement.
Et ce n’est pas le mouvement social actuel qui va bouger la dynamique. Il y a comme une déprime sociale et syndicale qui n’aide pas. La premier semestre 2009 a été unitaire comme rarement mais sur le mode de l’espacement des manifestations. Le second semestre a vu l’unité se réaliser contre la privatisation de la Poste. Mais rien de plus La CGT est en congrès. Au regard des débats menés à la base ce congrès confédéral CGT réuni à Nantes ne s’annonce pas comme porteur de changements. Ce n’est pas lui qui va donner du peps aux luttes. Va-t-il y avoir un nouveau dirigeant avec une orientation qui prenne en compte à la fois le travail privé et le travail public et qui débouche de ce fait sur un projet de convergence des luttes du privé et du public ? On saura cela bientôt.
En attendant ATTAC garde tout son potentiel de mouche du coche vers un autre monde possible, socialiste, écologiste, féministe, laïque, antiraciste. Mais ATTAC ne fait pas de miracles au plan syndical ni au plan politique.
CD