RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Sur les Grands Boulevards de la Solidarité

tableau : Van Gogh

Il fait bon flâner sur les Grands Boulevards de la Solidarité. Les rencontres que l’on y fait sont d’une qualité et d’une intensité rares. Individus ou groupes, nos chemins se croisent, se séparent, se retrouvent un peu plus loin...

Quand il fait beau, il arrive qu’il y ait du monde sur les boulevards. Alors c’est la foire et on y trouve de tout : couvertures médiatiques, discours en bois massif patinés "moderne". Tout ceci a un charme fou mais gare à l’arnaque ! Tiens, aujourd’hui c’est la solidarité avec les SDF. Hier, c’était l’Afghanistan en alternance avec la Somalie. Pour la Palestine, c’est prévu, mais bon, c’est compliqué.

Légèrement à l’écart, nous restons plantés là comme des lampadaires à observer tout ce remue-ménage. C’est toujours dans ces moments-là que surgit un maître à penser qui promène son toutou. Celui-ci, instinctivement, lève aussitôt la patte sur nous pour soulager sa (bonne) conscience. "Faudrait leur apprendre le caniveau !" râle Jojo (un copain).

Jojo, pour ça, il est très propre.

Quand le temps se gâte, les boulevards redeviennent calmes. Alors nous nous faisons tout beaux, tout propres et tentons un petit porte-à -porte idéologique. "Bonjour, c’est pour la solidarité avec Cuba..." Et Vlan ! la porte qui claque. Nos bonnes manières nous interdisent de répéter le propos de Jojo dans ces cas, mais sachez toutefois qu’il est passé maître-ès-bras d’honneur.

Jojo, pour ça, il n’est pas très cool.

Il arrive que parfois, après une bonne cuite de rêves et de promesses, nous fassions une virée sur ces satanés Grands Boulevards. Mais là , nous l’avouons, nous manquons de tact : poings levés et gorges déployées, nous vendons la mêche. Alors, derrière les rideaux gras des idées toutes faites, des yeux emplis de méfiance nous épient. Derrière les portes blindées de certitudes, des messes basses vont bon train. "T’en fais pas, s’exclame Jojo, faudra bien un jour qu’ils sortent de leurs tanières !".

Jojo, pour ça, il est toujours optimiste (tendance têtue).

Alors, vous comprenez, lorsqu’il s’agit de la solidarité avec Cuba, il ne faut pas s’attendre à de la dentelle. Alors que les Puristes nous pardonnent, que les Historiens nous excusent. Nous ne prétendons pas tout connaître de l’histoire de Cuba, ni même faire oeuvre d’objectivité. C’est juste pour dire que ceux qui apprennent à lire et à écrire à leurs enfants ont raison. Et que ceux qui prétendent qu’interdire de vendre des médicaments est le meilleur moyen de promouvoir la démocratie ont tort. C’est juste pour crier au Président des Etats-Unis : "Arrête un peu tes conneries, tu veux ?".

Longtemps après que le soleil s’est couché, on peut encore apercevoir quelques fenêtres qui restent éclairées d’une lumière autre que celle, saccadée, des téléviseurs. Alors nous reviennent à l’esprit les paroles de ces camarades latinos qui nous disaient, juste avant de disparaître : "Tu sais, camarade, même dans la nuit, dans la nuit la plus profonde, il y a toujours, quelque part, des gens qui sont encore debout.."

- "Hep ! vous là -bas, circulez ! Vous ne voyez donc pas que vous empêchez les gens de dormir ?"

Mais nous on s’en fiche : on est là pour ça.

Viktor Dedaj

URL de cet article 9398
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
Cuba est une île
Danielle BLEITRACH, Jacques-François BONALDI, Viktor DEDAJ
Présentation de l’éditeur " Cuba est une île. Comment l’aborder ? S’agit-il de procéder à des sondages dans ses eaux alentours de La Havane, là où gisent toujours les épaves des galions naufragés ? Ou encore, aux côtés de l’apôtre José Marti, tirerons-nous une barque sur la petite plage d’Oriente, et de là le suivrons -nous dans la guerre d’indépendance ? Alors, est-ce qu’il l’a gagnée ? C’est compliqué ! L’écriture hésite, se veut pédagogique pour exposer les conséquences de la nomenclature sucrière. L’épopée (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Une fois que vous avez vu certaines choses, vous ne pouvez pas les -voir. Et ne rien voir est autant un acte politique que de voir quelque chose.

Arundhati Roy

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.