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C’est la grippe finaaaaaale !

Après la grippe aviaire, une nouvelle forme de grippe interplanétaire apparaît... spontanément, cela va de soi ! Si l’on en croit les médias, il s’agirait d’un virus inconnu. Foulant au pied toutes les théories scientifiques, notamment celles exposées par Darwin sur l’évolution des espèces, la petite bête de la grippe mexicaine apparaît, sortant du néant, pour envahir les médias internationaux... mais surtout ceux de l’Hexagone. Ah ! la génération spontanée des virus, quelle belle invention tout de même ! Rien ne lui résiste, pas même l’esprit critique.

Puisque je te dis qu’ils l’ont dit à la télé !

Attention, toutefois, si vous ne souscrivez pas à la version officielle estampillée médias, ministère de la santé et OMS confondus, vous serez soupçonné d’être un négationniste patenté ou pire, vous adhérerez à la thèse du complot. Et vous basculerez dans l’axe du mal avec interdiction, parfois, de survoler le territoire Étasunien, même si vous n’avez pas l’intention de vous poser chez eux. Quelle belle communion que celle de ceux qui ne se posent plus de questions et qui, atterrés, attendent résignés, en priant Dieu, que le virus les prenne pour cible et les emmène six pieds sous terre et les conduise vers le « père éternel » [1]. Le paradis existe forcément pour ceux qui sont résignés, sinon ils se battraient.

Le créationnisme venant au secours de la foi qui s’étiole ! Dieu est grand, il a créé le virus de la grippe mexicaine pour punir l’Humanité, faire rendre gorge aux mécréants et accessoirement, faire se remplir les poches de quelques grands laboratoires et détenteurs de brevets. [2] Et Benoît XVI ne condamne pas l’utilisation du Tamiflu ®, ni du masque ! Les bourses peuvent s’enflammer !

C’est quoi ce pigeon ?

On avait eu, il est vrai, la grippe aviaire en 2005 avec son lot de canards et de cygnes terrassés. Quelques pigeons, aussi. Mais elle ne se transmettait pas, ou très mal, aux humains que nous sommes. Jamais une épidémie grippale ne fit aussi peu de victimes du reste.

A peine 200 morts recensés sur la planète.

Ridicule. Décevant. Seuls les produits dérivés du laboratoire Roche® ont bien fonctionné. Il fallait donc faire un effort tout particulier de recherche pour en arriver à un spécimen un peu plus abouti. Le cochon étant le meilleur ami de l’homme et l’ennemi juré de « l’axe du mal », il était donc tout désigné pour porter ce fléau venu d’on ne sait où mais allant un peu partout, de préférence, en suivant les grandes transhumances que constituent les routes céleste de nos Airbus et autres Boeing ! Le cochon ! Mais c’est bien sûr ! Ben Laden ne serait-il pas dans le coup ? Seul l’avenir nous le dira car l’histoire n’est pas tout a fait finie d’écrire par ceux-là même qui en ont seul le pouvoir.

En 2005, souvenons-nous, la France avait acquit 33 millions de doses de Tamuflu ® - toujours gardées sous haute surveillance - et 50 millions de masques - jetés à la poubelle, ceux là , car périssables. Il y a donc de la réserve.. [3]et du déchet ! A 1 euro le masque, imaginez l’ampleur lucrative de ce commerce en voie de développement. Le virus mexicain n’a qu’a bien se tenir et selon notre inénarrable ministre de la santé, le rose aux lèvres : « la France est le pays le mieux équipé ! ». Ouf ! Nous voilà rassurés.

C’est mon virus, tellement qu’il est beau !

Notez que le virus tombe vraiment à pic ! Vous pensez bien qu’une telle aubaine masquant à la fois la gestion catastrophique de la crise par notre omniprésident et la campagne électorale des Européennes qui s’annonce, ça ne se refuse pas.

Pour que l’abstention soit, vive la grippe mexicaine ! Pour vous faire oublier les 500 000 chômeurs supplémentaires qui se profilent fin 2009, vive la grippe mexicaine ! Vous en voulez d’autres ? Non, on va arrêter là .

Faire peur aux gens, le pouvoir n’a rien trouvé de mieux pour calmer les esprits quelque peu échauffés et pour détourner l’attention des foules. La stratégie de la peur, vieille comme le monde mais remodelée au goût du jour et des circonstances. Tout est affaire de communication, vous dis-je !

A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comptabilise 150 morts, supposés, au Mexique dus au virus auto créé. Damned ! Mais ce qu’oublient de rapporter ceux qui nous bassinent en nous invitant à sortir nos mouchoirs et éventuellement nos masques, c’est que, dans le même temps, les fins limiers de la calculette font l’impasse sur les causes réelles de la mortalité quelque peu élevée, ce n’est rien de le dire, dans le pays de la téquila. Le taux de mortalité pour ce qui est des enfants est de 28,3 pour mille en 2008 et tout ça sans l’aide de la grippe porcine ! [4] Ce chiffre ne tient compte que des cas de décès déclarés nous dit-on ! Caramba ! Pour mémoire en France ce taux est de 18,3 pour mille et tout est déclaré ! Nous sommes un pays civilisé nous ma brave dame ! On a donc un peu de marge.

Au vu du nombre impressionnant de gamins des rues qui crèvent la dalle, qui se nourrissent dans les poubelles de Mexico et que d’autres maladies plus préoccupantes emportent, dans le silence écrasant de ces médias, que la grippe aveugle, il y a fort à parier qu’ils payent déjà un lourd tribu aux bienfaits du capitalisme porté par Calderon, avec ou sans grippe.

1, 2, 3, 4 : un mort !

Vous noterez, si vous êtes perspicaces - mais vous l’êtes puisque vous nous lisez ! - que les milliers d’êtres humains qui tirent leur révérence à cause du Sida et de la famine réunis, en Afrique, n’ont jamais eu pareille couverture médiatique, eux. Toutes les 4 secondes une personne meurt de faim dans le monde. Ca relativise les ravages de la grippe porcine, passés, présents et à venir, non ?

Il est vrai que pour ce genre de catastrophe sanitaire et humanitaire, ils n’ont pas la chance d’avoir un sauveur nommé Donald Rumsfeld qui est toujours le principal actionnaire de la boîte qui détient le brevet du remède miracle - et qui peut rapporter gros - le Tamiflu ®. Donald, vous savez, ce grand criminel de guerre qui s’est illustré en Irak, en Afghanistan et dans d’autres contrées sous contrôle du Pentagone où il exerça ses talents au temps de la Busherie. Il est, aussi, à sa manière responsable tout de même de la faim dans le monde et de quelques maladies douteuses dues à de discrètes armes chimiques déversées ici ou là . Peu importe l’endroit, puisque les vapeurs et autres résidus voyagent et ne connaissent pas les frontières, contrairement au nuage de Tchernobil. Vous balancez un poison violent - vous savez, ces armes interdites mais que l’on utilise tout de même pour se faire la main - sur les populations Irakiennes ou Palestiniennes et hop, vous le respirez trois jours après en plein coeur de vos Cévennes natales !

Alors là , coco, ça c’est du scénario !

Nous vivons une époque formidable où la presse se fait le relais des marchands de canons, des grands groupes pharmaceutiques et des inventeurs de médicaments miracle qui n’ont toujours pas fait la preuve de leur efficacité. Le Tamiflu® en est un semble-t-il ! La presse qui, inlassablement répète, comme le ferait un automate, la parole officielle, incontestable, incontestée et incontrôlée car distillée par l’Agence de presse officielle. Journaliste, quel beau métier que celui qui consiste à recopier ou à annoner, en évitant de le vérifier, le contenu des dépêches d’Agences. « Madame, Monsieur Bonsoir ! Deux cas suspects de grippe porcine recensés en Allemagne... L’OMS juge la situation critique... Les vols à destination du Mexique sont annulés... ». Bravo au scénariste de talent qui a mis en scène ce thriller contemporain. On frémit dans les chaumières. Mais que va-t-il se passer ? Vivement demain que l’on connaisse enfin la suite de cet épisode ! C’est quand même autre chose que « Plus belle la vie » !

Tout est relatif, même sous les virus

Face aux 15 000 personnes âgées qui ont passé l’arme à gauche en 2003, sous la canicule, et qui n’ont pas pas eu la chance de voir leur ministre de l’époque prendre du galon plutôt que d’être condamné, la grippe mexicaine fait office d’anecdote dans l’histoire des grandes pandémies, bien réelles, celles-là . La grippe espagnole, par exemple, fit 40 millions de morts après la guerre en 1918-1919. Et à cette époque, tout le monde mourrait, les riches, comme les pauvres ! La pandémie avait au moins l’élégance de la justice sociale ! C’était beau, grand, noble et efficace. A bas les signes distinctifs de richesse. Enfin l’égalité des chances devant le virus ! On s’incline. Bravo.

1969 ne fut pas mal dans son genre avec 30 000 morts. La France qui avait du mal a se relever de sa « révolutionette » estudiantine passa sous silence cet événement. De Gaulle, ce petit caillou dans la chaussure de la mondialisation en marche et des Etats-Unis et Israël en particulier, avait été remercié avec la complicité d’un certain Dany le Rouge qui a passablement viré au blanc depuis puisqu’il s’est mis au service du capitalisme - tout en affirmant en combattre les effets - et de quelques lobbies dont nous tairons le nom. Un grand écart tapageur qui ne trompe plus grand monde.

T’as un beau PAF tu sais !

Aujourd’hui, devant l’affolement général du PAF, de la presse dominante, des ministres et sous ministres, des préfets et sous préfets, des agences sanitaires, des porte-paroles et des aboyeurs patentés, Oulala.net - qui n’a que très peu de papier à vendre - lance un appel au calme et à la raison tout en précisant que la grippe mexicaine ne se transmet pas (encore) par Internet ! Il est donc particulièrement inutile de proposer un amendement à la loi HADOPI ! [5] Prévenez d’urgence Christine Albanel, qui, sous perfusion des « Majors » et de la SACEM réunis, ne comprend toujours pas l’énoncé du problème.

Alors, avant d’aller acheter votre dose de Tamiflu ®, de placébo favori ou votre petit masque qui vous fera ressembler définitivement à un idiot que l’on mène par le bout du nez - attention la durée de vie du masque n’excède pas 6 heures !- faites fonctionner votre esprit critique et respirez à plein poumons cet air que l’on vous sert, pollué de pesticides, de CO2, de soufre, de plomb, de zinc, de vapeurs d’essence et autres saloperies que le capitalisme porte en lui et qui sont bien plus nocives [6] que la bébête extirpée du néant et déposée, miraculeusement en terre mexicaine.

N’oubliez pas, non plus, de vous rincer la bouche avec cette eau si claire où le nitrate sommeille tout à côté de quelque dérivé chimique infiltré par hasard de ce champ de maïs transgénique dont les épis font un pop-corn si savoureux aux papilles de votre dernier né.

Et si vous ne mourrez pas de la grippe porcine dans les prochains jours, vous n’êtes pas sauvé pour autant. Le cancer est à l’affut et vous guette. 144 000 personnes en meurent chaque année dans notre beau pays de France (données 2007). [7]
Vous aurez votre chance au tirage !

Mais, destin affligeant, vous ne mourrez pas en héros ! Alors qu’avec la grippe mexicaine.... vous auriez eu cette chance là  !

René Balme
jeudi, 30 avril 2009
Fondateur et animateur de Oulala.net et de quelques autres sites...

http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article4042

[1] Hommage à Georges Brassens.

[2] Gilead Sciences détient le brevet du Tamiflu® (remède de la grippe porcine) fabriqué par Roche qui lui verse 10 %. Selon CNN Money, le secrétaire à la Défense américain, Donald Rumsfeld, détiendrait entre 5 et 25 millions de dollars d’actions Gilead Sciences. L’ancien secrétaire d’Etat de Ronald Reagan, George Shultz, qui est membre du conseil d’administration de Gilead Sciences avec Etienne F. Davignon, président honoraire du groupe de Bilderberg. (Gilles Bonafi) v

[3] L’Humanité.

[4] World Perpective.

[5] Serge Rivron.

[6] La France compte plus de 3,5 millions d’asthmatiques et leur cause n’est pas due qu’aux pollens !

[7] Destination Santé.

URL de cet article 8513
   
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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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