RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Ca se durcit à Tours

Lundi 30 mars, des universitaires de Tours organisaient une manifestation pacifique hors les murs de l’établissement pour signifier qu’ils démissionnaient des fonctions administratives que les enseignants-chercheurs français remplissent gratuitement depuis des années (ce qui permet de ne pas créer des centaines de postes).

Puis ils décidèrent, toujours pacifiquement, de faire un sit-in à quelques centaines de mètres de l’université, en bord de Loire. Un clochard qui accompagnait la procession donna soudain un violent coup de poing à une voiture en stationnement. Des policiers se jetèrent sur lui pour neutraliser énergiquement ce dangereux terroriste.

Un collègue prit des photos de la scène. Un flic lui décocha un violent coup au sternum. Le collègue perdit brièvement connaissance.

Deux hommes en civil (en fait des membres de la police) lui proposèrent avec insistance de l’emmener au commissariat pour « porter plainte ». Le collègue se méfia et refusa cette suggestion peu subtile. Il alla au contraire se faire soigner à l’hôpital le plus proche. Il n’avait pas fait deux mètres à sa sortie de l’hôpital qu’il était emmené au commissariat et gardé à vue. Faut-il préciser que ce collègue, maître de conférences de littérature, est l’un des enseignants les plus engagés à Tours, depuis huit semaines, contre la LRU et les décrets Pécresse/Darcos ?
Dans la soirée, une cinquantaine d’universitaires se rendirent devant le commissariat de police de la Rue Marceau pour exiger la libération de leur compagnon de lutte. A la demande d’un enseignant de mathématiques, qui se trouve être secrétaire général du Snesup, le président de l’université, accompagné de deux doyens, se rendit au commissariat. L’un des deux doyens, juriste, expliqua aux caméras de France 3 que tout cela était « légal ».

Dans la France de Sarkozy, il est devenu effectivement « légal » (mais surtout pas abusif) de placer en garde à vue un universitaire qui prend des photos de policiers qui passent sans ménagement les menottes à un pauvre hère qui, du fond de sa soûlerie, s’en est pris à une voiture en stationnement.

L’universitaire fut libéré vers 23 heures.

Je profite de cette note pour signaler que le syndicat des enseignants de l’université de East London avait voulu organiser un sommet alternatif au G20 de Londres. Les autorités universitaires ont décidé d’annuler cette manifestation et de fermer les lieux pendant deux jours pour des motifs de "sécurité" (my foot !). Dans la Grande-Bretagne « travailliste » de Gordon Brown, on sait museler la liberté et la parole des universitaires.

Pour manifester notre soutien aux muselés, on peut signer (rapidement) la pétition suivante :

URL de cet article 8318
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
En finir avec l’eurolibéralisme - Bernard Cassen (dir.) - Mille et Une Nuits, 2008.
Bernard GENSANE
Il s’agit là d’un court ouvrage collectif, très dense, publié suite à un colloque organisé par Mémoire des luttes et la revue Utopie critique à l’université Paris 8 en juin 2008, sous la direction de Bernard Cassen, fondateur et ancien président d’ATTAC, à qui, on s’en souvient, le "non" au référendum de 2005 doit beaucoup. La thèse centrale de cet ouvrage est que l’« Europe » est, et a toujours été, une machine à libéraliser, au-dessus des peuples, contre les peuples. Dans "La fracture démocratique", (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Il y a beaucoup d’ignorance sur ce qui se passe à Cuba et on ne veut jamais rien leur reconnaître. Si d’autres avaient fait ce que Cuba a fait [pour lutter contre le SIDA], ils seraient admirés par le monde entier."

Peggy McEvoy
représentante de UN-AIDS à Cuba de 1996 à 2001

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.