Un nouveau téléfilm ivoirien arrive :
100% Election.
Après « Ma famille », « Faut pas fâcher », « Classe A »…la famille de la télé réalité en Côte d’Ivoire va bientôt s’agrandir.
En gestation depuis plusieurs mois, la naissance d’un nouveau bijou cinématographique à l’ivoirien n’est plus qu’une question de jours.
Nom de code, 100% Election. Emission télé couplée d’un téléfilm, produit par l’Ong Plan Ivoire de l’Ivoirien, Bouekré Bolly Bernard et réalisé par la radio télévision ivoirienne (RTI), « 100% Election » se veut une émission d’information, de sensibilisation et de formation à l’approche des échéances électorales en Côte d’Ivoire mais également, une oeuvre critique sur certaines pratiques peu recommandées des leaders politiques avant, pendant et après ces élections.
Vaste programme, l’émission « 100% Election » qui occupera une place d’honneur, 52 minutes d’horloge chaque jour et diffusée sur la 1ere chaîne de télévision ivoirienne très bientôt comportera selon ses responsables, plusieurs rubriques, à savoir :
Les Invités. Dans cette rubrique, la présentatrice dont le nom sera au moment venu dévoilé, recevra sur le plateau, deux invités issus des organismes et institutions en charges des élections.
Avis Extérieurs. Dans cette rubrique, il va être question de la contribution des ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire sur l’organisation et le déroulement des élections. Ainsi, les électeurs ivoiriens bénéficieront des expériences des autres pays en la matière.
Jeux Electoraux. Les téléspectateurs seront soumis à des questionnaires après avoir regardé un élément vidéo sur le mode opérationnel depuis l’enroulement jusqu’au vote.
Echo Express. Cette rubrique réservée aux activités des partis et groupements politiques, candidats indépendants et les partenaires du processus électoral sur le terrain fera l’objet de commentaire par des consultants, après des éléments vidéo.
Message en Or. Durant un mois, les téléspectateurs auront à choisir par SMS ou appel téléphonique entre trois messages de sensibilisation sur les élections. Ces messages seront livrés par trois personnages issus de trois couches sociales différentes.
Le téléfilm « le Djiboua ». Une séquence de 13 minutes du téléfilm, élément essentiel du programme, produit et réalisé par l’Ong Plan Ivoire sera diffusée à chaque émission.
Enfin, l’Invité de Djiboua. Les invités de « Djiboua », auront quant à eux à aborder le sujet débattu dans le téléfilm. Ils expliqueront de façon technique le sujet du jour aux téléspectateurs en s’appuyant sur les lois fondamentales de la Côte d’Ivoire, en vue de prévenir l’opinion nationale et internationale sur les conséquences que de tels actes pourraient entraîner aux auteurs ou à la Côte d’Ivoire.
« Produire cette émission est un rêve de jeunesse car, observateur de la vie socio politique de mon pays depuis l’Europe, j’ai constaté que le débat politique a disparu en Côte d’Ivoire pour ne pas dire de nos médias. Avec la libéralisation du secteur de la presse et des médias, les ivoiriens assistent impuissamment à des règlements de compte par médias interposés plutôt qu’à des débats contradictoires, l’essence même de la démocratie » nous a raconté, monsieur Bouékré Bolly Bernard, que nous avons suivi sur le lieu de tournage cette semaine.
« Dans cette série, l’essentiel se tourne autour de quatre personnages. Un ministre qui entend utiliser tous les moyens voire frauduleux pour faire gagner son parti aux élections à venir. Pour cela, il va s’appuyer sur la force de mobilisation d’un des leaders de la jeunesse. Mais ce dernier très malin va jouer le jeu de la roublardise et devenir incontournable entre, une candidate à la future élection présidentielle , le ministre et un cadre du village rentré d’Europe avec lui aussi des ambitions. Mais si le leader de la jeunesse, magistralement joué par un jeune comédien que les ivoiriens ont certainement aperçu dans d’autres téléfilms de la place, entend user de ses atouts de rassembleur et de beau parleur pour avoir tous les éventuels postulants aux postes électifs du pays, ses gestes et faits seront minutieusement surveillés par quelqu’un qui lui, pour avoir passé un long séjour en hexagone est resté très cartésien. Son franc parler fera parfois douter notre petit malin » nous a expliqué, monsieur Tanguy Blais, réalisateur du téléfilm.
Et de terminer, « la scène se passe dans un village. Le village Djiboua. En clair nous avons choisi un village pour raconter l’histoire d’un pays. C’est donc un échantillon qui pour nous a de la valeur. »
Revenant sur le choix des acteurs, monsieur Bouékré Bolly Bernard dit Petit B pour les intimes estime qu’il faut donner la chance à tout le monde même à celui qui n’a jamais fait du théâtre encore moins du cinéma. C’est pourquoi, explique-t-il, « nous avons fait des castings avec des jeunes talents, des débutantes et débutants. Nous sommes à quatre jours de tournage et vous constatez avec moi que là où certains professionnels font dix prises, nos actrices et acteurs n’en font que deux ou parfois trois. Cela démontre que ces jeunes ont de la volonté. En plus, le sujet les intéresse car ce sont des jeunes en âge de voter et qui suivent l’actualité du pays. »
Côté ambiance, si des scènes se passent parfois dans des lieux sobres tels que le Bandjidrôme du village, là où les villageois boivent le vin de palm, c’est le lieu se saluer la contribution des autorités de Divo, la ville qui accueille cette série, pour leur disponibilité en temps et en matériels. Sans oublier la chefferie traditionnelle et les résidents du quartier Boudoukou qui bien que vivant dans un village ont très vite compris les bases élémentaires d’un tournage, qu’il soit de nuit comme du jour. Nous y reviendrons.
Philippe Kouhon
