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Gustav : Cuba de nouveau blessée

Cuba de nouveau blessée. Gustav, frappant de plein fouet l’île de la Jeunesse et (de nouveau) la province de Pinar del Rà­o, a fait des dégâts énormes sur son passage. Les appareils de Paso Real de San Diego ont mesuré une rafale de 340km/h avant d’être emportés, et les spécialistes estiment qu’il y a eu des poussée de plus de 400 km/h que les appareils ne peuvent mesurer faute d’avoir été conçus pour ça. Sur l’île de la Jeunesse, cent pour cent du service électrique a été touché ; une barge s’est retrouvé à Nueva Gerona ; à Pinar del Rà­o, environ 80 000 logements touchés, 80 pylônes de haute tension par terre, des centaines de séchoir à tabac envolés, etc. Bref, des millions de pertes pour l’économie. Mais pas un mort ! (contre une centaine dans le reste des Caraïbes, entre Saint-Domingue, Haïti et la Jamaïque). La Havane a été relativement épargnée et n’a souffert que de maux mineurs.

Mais le plus impressionnant, c’est l’attitude de la population. Bien entendu, comme toujours, les principaux dirigeants se sont rendus aussitôt sur place, sans parler des premiers secrétaires du parti qui,eux, sont mobilisés non stop dans des cas pareils. Hier, à la TV, reportage sur leur visite aux deux zones sinistrées (Jeunesse et Pinar del Rà­o). Incroyable, on aurait dit un meeting de « réaffirmation révolutionnaire » en pleine place de la Révolution ou à la Tribune anti-impérialiste,pas des gens ayant tout perdu ! Des image de sinistrés dans le reste du monde, on a vu, et beaucoup, par les temps qui courent sur nos écrans de télévision, et elles sont effectivement « sinistres » tant elles reflètent l’angoisse des victimes. A Cuba, les gens sont si sûrs que LA RÉVOLUTION ne les laissera pas dans le merdier, les prendra en charge, leur viendra en aide et fera tout pour eux dans la mesure du possible qu’ils sont capables, lorsqu’un dirigeant vient constater sur place (rappelez-vous que bien des dirigeants d’autres pays ne le font pas) les dégâts, au lieu de se pendre à ses basques,de s’accrocher à lui dans leur désespoir, de réclamer, ils discutent avec luid’égal à égal et finissent par scander, quand il repart, : « Fidel, Fidel ! » et « Raúl, Raúl ! »

Tant qu’on ne comprendra pas ça, autrement dit ce lien vital des Cubains (du moins la majorité) avec LEUR RÉVOLUTION, on ne comprendra jamais rien.

Alors, après ça, qu’importe qu’un petit acteur fasse ses valises pour Miami et déblatère contre Cuba, ce qui est en quelque sorte l’écot qu’il doit payer pour se faire ouvrir les portes là -bas ! Fidel dit exactement ce que j’aurais dit, alors pourquoi en rajouter ?

Même s’il faut bien se faire une raison : dans cette nouvelle génération (celui-ci est né en 1977), beaucoup n’ont guère les reins solides de leurs parents et moults fils et filles des couches moyennes (ou du moins des couches intellectuelles, ceux des professions libérales) sont allés vendre leurs talents au Premier monde au lieu de les consacrer à leur pays.Triste, mais courant (j’ai des tas d’exemples autour de moi)… Bref, pour un certain nombre de jeunes (et de moins jeunes), l’île est trop petite pour les talents qu’ils se supposent et les ambitions qu’ils se proposent…

Des acteurs de théâtre ou de télévision, par exemple, partis pour échapper aux rigueurs de la Période spéciale au Mexique, au Venezuela, Colombie, voire en Equateur, ou encore à Miami, bien peu peuvent se vanter d’avoir atteint le renom et la gloire qu’ils ambitionnaient. Quand on sait que des artistes qui étaient de vrais talents ici sont devenus quasiment des inconnus une fois débarqués à Miami, une des villes des USA les plus incultes (et leur destination finale à tous), on se dit que somme toute il y a quelque part une justice.

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"Bon, j’imagine que vous ne pouvez tout de même pas tuer vos subordonnés"

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Cité par Serge Halimi, dans le Monde Diplomatique de février 2005, page 2

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