La Havane, 26.08.08 (acn) Le président du Honduras, M. Manuel Zelaya, a
signé à Tegucigalpa le document d’adhésion à l’ALBA (l’Initiative
bolivarienne pour les Amériques) en présence des présidents de la Bolivie,
du Nicaragua, du Venezuela et de Carlos Lage, vice-président du Conseil
d’Etat de Cuba.
« Nous adhérons aujourd’hui à l’ALBA, à la culture et à la dignité, pour
faire des Honduriens un peuple libre », a déclaré le président Manuel
Zelaya au cours de la cérémonie d’adhésion, qui s’est déroulée sur la
Place de la Liberté de Tegucigalpa, la capitale hondurienne, en présence
des délégations des Etats membres de l’ALBA et de plusieurs milliers de
travailleurs, de syndicalistes, d’étudiants, de paysans et d’Amérindiens.
Le président du Honduras a indiqué que dans l’adhésion de son pays à
l’ALBA les seuls perdants sont ceux qui avaient peur de lutter pour aller
de l’avant.
« Nous luttons pour aller de l’avant. Si vous aviez peur de cette lutte,
chers amis, adversaires et critiques, vous avez déjà perdu », a souligné
le président Manuel Zelaya.
Il a dénoncé ensuite la campagne de désinformation que les médias privés
de son pays ont déclenchée au sujet de l’ALBA, l’initiative d’intégration
régionale lancée par le Venezuela et Cuba en 2004 à laquelle ont adhéré
successivement, la Bolivie, le Nicaragua et le Commonwealth de la Dominique.
Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a déclaré pour sa part que l’ALBA
constitue « l’alternative à l’hégémonie néolibérale ».
« Les pays du Sud nous rassemblons pour être indépendants et pour assurer
à nos peuples le développement. L’ALBA est le mécanisme dont disposent les
peuples et les gouvernements de l’Amérique latine pour faire face aux
crises qui ravagent le monde », a expliqué le président Hugo Chavez.
Il a ajouté que la souveraineté en matière d’énergie étant un des piliers
de l’ALBA, l’adhésion à cet organisme d’intégration régionale garantit aux
Honduriens la sécurité en matière d’énergie « pour cent ans au moins ».
Le président du Venezuela a annoncé que, dans le cadre de la coopération
entre les membres de l’ALBA, le gouvernement du Honduras va recevoir
prochainement 100 tracteurs munis de tout l’équipement nécessaire pour le
travail agricole, comme première contribution de l’ALBA au renforcement de
la capacité de production des agriculteurs honduriens.
Toujours dans le cadre de la cérémonie de signature de l’adhésion du
Honduras à l’ALBA, Carlos Lage [A gauche, en compagnie du président
bolivien Evo Morales], vice-président du Conseil d’Etat de Cuba, a
souligné que cette initiative d’intégration latino-américaine est basée
avant tout sur la solidarité entre ses membres.
« Dans 3 centres ophtalmologiques, 24 541 Honduriens ont déjà été opérés
et ont récupéré la vue », a annoncé Carlos Lage avant de signaler que 332
médecins et travailleurs cubains de la santé travaillent actuellement dans
les régions les plus éloignées de tous les départements du Honduras.
« Pour le médecin de l’ALBA, le malade n’est pas un client mais un patient
; le malade n’est pas son gagne-pain, mais sa raison d’être. Ce nouveau
médecin ne gagne de l’argent, il gagne des vies », a précisé le dirigeant
cubain.
« L’ALBA a été d’abord une inspiration et ensuite un projet. Aujourd’hui,
c’est un espoir », a relevé Carlos Lage avant d’ajouter que « l’ALBA
constitue le véritable modèle d’intégration latino-américaine ».
Le dirigeant cubain a énuméré ensuite plusieurs des succès de l’ALBA.
« Plus de 1,3 millions de Latino-américains ont été opérés et ont récupéré
la vue. Le libre marché les avait condamnés à la cécité. 3,25 millions de
Latino-américains ont appris à lire et à écrire. 6 693 médecins ont été
formés et on est en train d’en former plus de 40 000 autres. Treize pays
reçoivent 125 000 barils de pétrole par jour avec des conditions [de
paiement] hautement avantageuses », a précisé le Carlos Lage.
Il a rappelé aussi que les Etats membres de l’ALBA travaillent en ce
moment sur la constitution de la Banque de l’ALBA et la mise en place
d’ALBA-aliments, organisme qui sera chargé de coordonner la lutte contre
la crise provoquée par la hausse des prix des aliments.
hv