Monsieur l’Attorney General Michael B. Mukasey
U.S. Department of Justice
950 Pennsylvania Avenue, N.W
Washington, D. C 20530-0001
Lundi 5 mai 2008.
Objet : Justice pour « los Cinco »
Monsieur l’Attorney General
Vous recevrez ce courrier aux alentours du 8 mai 2008. Ce jour -là sera le premier anniversaire de la libération de Luis Posada Carriles.
En 1976,le 6 octobre, un avion de la Cubana explosait en plein vol. Cet attentat était l’oeuvre de Luis Posada Carriles et de son complice Orlando Bosch. Il avait causé la mort de 73 personnes.
Un des cinq Cubains que vous maintenez en prison depuis près de dix ans, Fernando Gonzalez Llort, avait justement pour mission d’infiltrer cet Orlando Bosch qui avait été gracié en 1990 par George Bush Père et pouvait comploter depuis en toute quiétude à Miami.
Fernando, comme les quatre autres Cubains Antonio Guerrero, Gerardo Hernà ndez, Ramò n Labañino et René Gonzà lez, travaillait à empêcher les attentats contre son pays.
Magali Llort, La mère de Fernando, s’est rendue à Paris le 19 avril 2008. Elle est venue pour témoigner lors du colloque sur l’affaire des cinq Cubains qui se tenait au Sénat. C’était un colloque international de juristes.
J’ai eu le privilège, à cette occasion, de rencontrer cette femme admirable de dignité et de courage.
En écoutant cette mère,je pensais aux propos tenus par Orlando Bosch, face à un journaliste du quotidien catalan « La Vanguardia » en août 2006. A ce journaliste qui lui demandait s’il regrettait d’avoir commis cet attentat contre l’avion, Orlando Bosch répondit que cet avion ramenait à Cuba de jeunes escrimeurs médaillés d’or ce qui risquait de porter gloire à Fidel Castro, alors bien sûr…
Je pensais aussi aux épouses Adriana et Olga, de Gerardo et René à qui votre gouvernement refuse systématiquement le visa, et donc le droit le plus élémentaire de rendre visite à leur mari.
Des tueurs comme Orlando Bosch ou Luis Posada Carriles sont libres à Miami tandis que les cinq Cubains qui ont lutté avec courage contre le terrorisme sont eux sous les verrous depuis le 12 septembre 1998.
Comment pouvez-vous, Monsieur l’Attorney General, accepter une telle situation ?
Ces cinq Cubains doivent être libérés, sans plus attendre, au nom d’un minimum d’éthique et de justice.
En espérant être entendue, je vous assure Monsieur l’Attorney General, de mes sentiments humanistes les plus sincères.
Jacqueline Roussie
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France
Copies à : Monsieur le Président Bush, Mesdames Condoleezza Rice, Nancy Pelosi, Messieurs Harry Reid, William Delahunt et L’ambassadeur des USA en France