Le président de Bolivie, Evo Morales, et le secrétaire des Affaires Politiques de l’Organisation des États Américains (OEA), Dante Caputo, sont tombés d’accord ce mercredi sur la nécessité de poursuivre le processus de dialogue qui permette de résoudre la crise politique que vit le pays devant les actions déstabilisatrices que promeut l’opposition.
Caputo est arrivé ce mercredi en Bolivie dans une dernière tentative pour concrétiser des espaces de dialogue avant le 4 mai, quand les autorités du département de Santa Cruz (ce) prétendront effectuer une consultation illégale pour approuver un statut séparatiste, qu’elles déguisent en autonomie.
L’envoyé de l’OEA s’est réuni avec Evo Morales au siège de l’Exécutif, où il a obtenu un large soutien du Gouvernement pour entamer des conversations avec les secteurs adverses.
Après sa sortie de la réunion, Caputo a affirmé : « Il y a des signaux de dialogue, nous sommes ici comme un signal pour entamer ce processus qui est positif », et « maintenant je vais me réunir avec le préfet (de Santa Cruz), Rubén Costas ».
Le diplomate vérifiera s’il existe une volonté chez les préfets d’opposition de dialogue avec le Gouvernement et l’Église Catholique.
Cependant, le préfet de Santa Cruz, Rubén Costas, a avancé encore que ni l’OEA, ni l’Union Européenne (UE) et encore moins l’Organisation des Nations Unies (ONU) ne freineront la consultation du statut séparatiste en vue de créer une République isolée de la Constitution Politique de l’État (CPE).
De la même manière mardi, le président du Comité Civique pro Santa Cruz, Branco Marinkovic, a rejeté qu’on puisse installer une table de négociation avant d’effectuer la consultation, malgré l’appel lancé par l’OEA.
Selon Marinkovic, l’organisme continental « a perdu toute crédibilité », et « il est regrettablement dirigé par un Monsieur Chilien et la seule chose qu’il ait fait, c’est de se ranger à la position de (Hugo) Chávez (président du Vénézuéla), qui l’a aidé à arriver au secrétariat de l’OEA ».
Il convient de rappeler que José Miguel Insulza, qui a assumé le secrétariat de l’OEA en mai 2005, a été élu par le vote unanime des 34 pays membres de l’organisme.
Marinkovic, grand adversaire du Gouvernement d’Evo Morales, est un des chefs d’entreprise qui a été touché par la mesure du gouvernement bolivien de suspendre les exportations d’huiles comestibles, en vertu desquelles les grands producteurs ont donné la priorité à l’exportation et provoqué une pénurie sur le marché interieure.
Malgré les positions adoptées par l’opposition, Caputo a dit qu’il essayera « d’épuiser tous les efforts pour rapprocher les parties. C’est difficile mais nous sommes là pour ça », a t-il dit.
Assumer les conséquences
Devant l’insistance des autorités départementales de mener à bien ses consultations séparatistes, l’ambassadeur de France et le représentant de la Commission Européenne en Bolivie, Alain Fouquet, a déclaré ce mardi que les chefs de Santa Cruz devront assumer les conséquences au cas où des actes de violence se produisent ce dimanche.
Fouquet s’est montré préoccupé par l’existence « de groupes non contrôlés qui peuvent chercher des confrontations » pour légitimer leur statut autonome en marge de la Constitution.
Les projets de statuts autonomes n’ont pas obtenu le soutien des organismes internationaux, qui en tout cas, se sont prononcés pour la démocratie et la constitutionnalité en Bolivie.
Une dernière tentative d’obtenir des appuis, a été effectuée jeudi dernier par le sénateur d’opposition PODEMOS, Oscar Ortiz, qui s’est rendu au Mexique.
Cependant, un bulletin de presse du Secrétariat des Relations Extérieures (SRE), émis la nuit de ce lundi indique que la Secrétaire des Relations Extérieures du Mexique, Patricia Espinoza, « lui a réitéré (au sénateur) l’engagement du Gouvernement du Mexique avec les principes de non intervention et le respect à la souveraineté de chaque État pour décider sur ses affaires internes ».
« Le Mexique continuera à soutenir tous les efforts en vue de préserver la paix (...) en respectant l’ordre constitutionnel, l’unité et l’intégrité territoriale et l’État de Droit » de la Bolivie, indique le texte.
Malgré ce rejet ferme et les appels réitérés au dialogue, les autorités locales continuent de promouvoir ses consultations illégales.
Pour ce mercredi ils ont programmé la fin de la campagne sur le « fameux » statut autonome séparatiste.
TeleSUR - Abi/ms - AV