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Israël - Daniel Tsal : lettre d’un refusenik.








UJFP, 28 août 2007.


Voici le texte merveilleux qu’avait envoyé Daniel Tsal, l’un des deux camarades israéliens prochainement en France, au ministre de la Défense israélienne pour annoncer son refus de servir dans FDI.



Par la présente, je demande, pour des raisons de conscience, à être libéré de mon enrôlement au sein des Forces de Défense Israéliennes, et autorisé à effectuer un service alternatif indépendant de l’armée. (...) Il ne s’agit pas d’un acte de subversion dirigé contre les fondements même de la démocratie. Les principes de la « seule démocratie du Proche-Orient » sont devenus vides de sens puisqu’ils piétinent les droits d’environ trois million de personnes et, qu’indirectement, ils s’apprêtent à détruire les bases mêmes sur lesquelles l’Etat d’Israël est censé être fondé.(...)

Le pire crime dans notre pays, aujourd’hui, c’est la domination et l’oppression exercée sur le peuple Palestinien par le peuple Israélien. Qu’un soldat de 18 ans décide, de son propre chef, quand, comment et qui il va contrôler : que ce même soldat de 18 ans pointe son fusil sur une population impuissante, voilà ce qui constitue le véritable crime, le crime commis par l’Etat, et contre lequel je proteste.

Une expérience me donna un aperçu de l’arrogance et du racisme avec lesquels nous agissons, lors d’une conversation avec un soldat à un checkpoint de la ville de Qalqilya complètement enclavée par le Mur. Contrairement aux autres soldats, il semblait humain, dépourvu d’agressivité. Je fus curieux de connaître ses opinions. Il me déclara qu’il se trouvait à ce checkpoint pour « que les choses se passent de manière plus humaines ». Il dit aussi qu’il ne se préoccupait pas des raisons pour lesquelles l’Etat l’avait posté à ce checkpoint-là , et qu’il s’adressait à la population palestinienne avec grand respect. Et il ajouta une phrase qui me choqua : « Lorsque je parle avec respect à un père palestinien, me dit-il, les enfants de cet homme apprennent à le respecter ». En d’autres mots : les enfants palestiniens ont besoin que les soldats des FDI leur apprennent comment se comporter respectueusement envers leurs parents. (...)

Je présume que l’Etat d’Israël n’a jamais attaché la même importance au sang palestinien que celle qu’elle accorde au sang israélien. Mais désormais, le sang palestinien n’a plus de valeur pour nous. Ni pour le gouvernement, ni pour les soldats, ni pour la majorité des gens. Le sang palestinien n’a absolument aucune importance.

Puisque nous, nation occupante, portons une responsabilité significative envers les vies de million de Palestiniens, et parce que nous n’accordons pas d’importance à la valeurs de leurs vies, le véritable résultat pour les habitants de Palestine est manifeste. Combien de sang a été gaspillé, et quelle lourde responsabilité je porte, moi citoyen israélien, dans ce carnage « où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire servante de la haine et de l’oppression » ? (...)

Bien entendu, je ne crois pas un seul instant qu’en refusant de faire partie du système militaire je suis dégagé de toute responsabilité par rapport à tout ce qui se passe ici, et donc innocent. Mais les FDI sont l’instrument le plus actif utilisé par le gouvernement pour exécuter les crimes mentionnés ci dessus, et pour poursuivre cette occupation intolérable. Et voilà que je suis appelé à prendre une part active à ce système. Je considère chaque rôle militaire - qu’il soit un service de combat aux checkpoints ou un travail dans les bureaux militaires de Tel-Aviv - comme complice du crime qui est entrain d’être commis ici. (...)

- Lire l’ article www.ujfp.org




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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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