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Avec Sarkozy, les néo-conservateurs veulent mettre la main sur la France.









Mardi 24 avril 2007.


Comment faire du 6 mai (2007) un nouveau 29 mai (2005) ?

En battant Nicolas Sarkozy.


Les néo-conservateurs et leurs alliés ont perdu le soutien de l’électorat aux États-Unis, en Italie, en Espagne et en Angleterre- il ne leur reste qu’un seul espoir important : la France, avec l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.

Il suffit de lire la presse étrangère pour voir qu’il est de loin le candidat préféré des néo-libéraux (leur porte-parole, The Economist, montre sur sa couverture ce nouveau Louis XVIII en Napoléon) et des néo-conservateurs. Ils ne le soutiennent pas simplement comme ils soutiendraient n’importe quel candidat de droite, mais parce qu’il est le seul homme politique français important qui incarne leurs idées.

Pour eux, c’est l’espoir d’en finir une fois pour toutes avec l’hydre à deux têtes constituée par ce qui reste de modèle social français et de la politique indépendante de la France.

Aucun homme politique français, et certainement aucun candidat à la présidence de la République, n’a été aux États-Unis dire qu’il se sentait étranger dans son propre pays, dire qu’il est fier qu’on l’appele Sarkozy l’américain et considère comme arrogant le discours d’un premier ministre français (de Villepin à l’ONU en 2003) qui a fait l’admiration du monde entier.

Sa victoire représenterait une inféodation de la France à l’étranger comme il n’y en a jamais eu dans le passé, sauf suite à des défaites militaires.

La question n’est pas de savoir si on aime ou non Ségolène Royal ou si on fait ou non confiance à elle et à son parti. Bien sûr que les socialistes au pouvoir ne tiendront pas leurs promesses. Mais il vaut mille fois mieux, pour le mouvement social, qu’il ait en face de lui des socialistes qui ne tiennent pas leurs promesses qu’un Nicolas Sarkozy qui les tient.

Il vaut mille fois mieux avoir une présidente mal élue, élue par des gens qui votent contre son adversaire et non pour elle, que quelqu’un que toute la presse française et internationale présentera comme ayant un mandat pour mettre en ouvre un programme plus radical encore que celui qu’il promet.

Vaincre Sarkozy, c’est aussi montrer, comme cela a été fait le 29 mai, que la presse n’est pas toute puissante.

Il faut, entre les deux tours, réanimer les collectifs qui ont fait échouer le Traité Constitutionnel, refaire vivre la campagne anti-Le Pen de 2002, faire connaître les écrits et les paroles de Sarkzy. Que la « gauche de la gauche », qui a su si bien se diviser au premier tour, s’unisse au deuxième dans un combat explicitement anti-Sarkozy.

Les Français qui, par indifférence ou par fausse pureté morale laisseraient gagner Nicolas Sarkozy, en s’abstenant, doivent penser au message que son élection enverra dans le reste du monde, et surtout dans le tiers-monde : si même la France ne peut pas résister à l’hégémonie américaine, alors qui pourra le faire ?

C’est une dangereuse illusion de croire que « tout va sauter » si Nicolas Sarkozy est élu. Il y aura sans doute des émeutes, mais elles seront réprimées. La France n’est pas dans une situation pré-révolutionnaire. Le mouvement social devra travailler de nombreuses années avant d’arriver à une alternative crédible et réalisable.

Il est vrai que le projet néo-conservateur finira par échouer - mais grâce à la lutte des peuples du Moyen-Orient. Le peuple français peut néanmoins leur infliger une défaite très simplement et sans tirer un seul coup de feu : en disant non à Nicolas Sarkozy le 6 mai.

Jean Bricmont

Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique).
Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003), Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ? - préface de François Houtart, (Aden octobre 2005).




- Extrait

Lisez ces quelques lignes, dont je ne suis pas l’auteur : « La vraie Bible de Nicolas Sarkozy réside dans la pensée néo-conservatrice américaine. Son vrai modèle ? George W. Bush. Plusieurs journalistes français ayant accompagné le ministre de l’Intérieur aux Etats-Unis en septembre 2006 ont raconté l’anecdote suivante. On lui demande en quoi il se différencie de George Bush. La réponse fuse, mélange d’humour à l’américaine, de fausse modestie et de provocation : « Il a été élu deux fois Président. Moi pas. » Il s’agit certes d’une boutade. Révélatrice, cependant.
Spontanément, Nicolas Sarkozy ne voir rien qui le distingue de George Bush. Sauf que l’un a gagné deux fois une élection présidentielle. Et l’autre pas. Pas encore ? Nous voilà prévenus ... »
L’anecdote est citée dans l’introduction d’un long rapport socialiste (une centaine de pages) qui décortique et met en garde contre « L’inquiétante "rupture tranquille" de Monsieur Sarkozy » (2) Et l’homme qui a coordonné ce rapport et signe les lignes ci-dessus est un certain Eric Besson. (...)

(2)Et je ne résiste pas à vous citer aussi la conclusion : « Il se prétend porteur d’une ambition pour la France, mais ne vise qu’à satisfaire sa boulimie de pouvoir et sa volonté de puissance. Il se dit déterminé et se révèle pur opportuniste. Il se prétend franc et direct, il est cynique et calculateur. Il prétend dénoncer les prudences tactiques, il exhibe en fait son appétit démesuré du pouvoir. Il pourfend la langue de bois, mais en invente une forme nouvelle, le parler cru. Voilà cinq ans que Nicolas Sarkozy trompe et abuse les Français. » (L’inquiétante « rupture tranquille » de Monsieur Sarkozy. Parti socialiste, 10 rue de Solferino, 75 007-Paris. Et http://hebdo.parti-socialiste.fr/).
Méchante humeur, par Bernard Langlois, http://lemondecitoyen.com




On peut, on doit, on va gagner le 6 mai : tous unis dans un formidable front contre Sarkozy ! par Gérard Filoche.


La dernière liberté : choisir son aversaire ... par Jacques Richaud.

Le vrai Sarkozy : ce que les grands médias n’osent pas ou ne veulent pas dévoiler, par Marianne.






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Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003). Présentation de l’ouvrage Une des caractéristiques du discours politique, de la droite à la gauche, est qu’il est aujourd’hui entièrement dominé par ce qu’on pourrait appeler l’impératif d’ingérence. Nous sommes constamment (…)
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Les rares personnes qui comprendront le système seront soit si intéressées par ses profits, soit si dépendantes de ses largesses qu’il n’y aura pas d’opposition à craindre de cette classe-là  ! La grande masse des gens, mentalement incapables de comprendre l’immense avantage retiré du système par le capital, porteront leur fardeau sans se plaindre et peut-être sans même remarquer que le système ne sert aucunement leurs intérêts.

Rothschild Brothers of London, citant John Sherman, communiqué aux associés, New York, le 25 juin 1863.

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