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Il faut avoir le courage de faire un bilan réel.








Lundi 23 avril 2007.


Alors que faire ?


Il faut avoir le courage de faire un bilan réel. Il est bien tard, qu’est ce qui est encore possible ?

Si l’on veut construire il faut dès maintenant avoir le courage d’adopter une position politique et s’y conformer en sachant qu’il sera difficile dans le moment présent d’inverser la tendance parce qu’il y a une vague et que les institutions françaises (merci Jospin et le quinquennat) ne peuvent que l’amplifier. Il faut donc tenir bon sur les fondamentaux. Par exemple ne pas mégoter et jouer dans l’immédiat la gauche contre la droite. Arrêter de casser Ségolène Royal, elle est ce qu’elle est, une créature médiatique, montée de toute pièce par les médias de droite pour fournir à Sarkozy une adversaire aisément contournable. Mais il faut pourtant mener le combat droite-gauche.

Il faut, comme l’a très bien dit Marie Georges Buffet sur le plateau d’Antenne 2, ancrer à gauche, non pas pour gagner (est-ce possible ?), mais pour construire l’avenir. Pour gagner, si quelqu’un croit encore à la victoire de Ségolène Royal, elle va tenter de récupérer son électorat parti chez Bayrou qui par parenthèse a joué le plus mauvais des tours au PS (comme les bovétistes à la Perreux l’ont joué au PCF) . Oui Marie-Georges avait raison de réclamer un ancrage à gauche mais elle aurait du penser durant sa campagne à faire appel à ses propres fondamentaux communistes. Il suffit de relire les professions de foi des candidats, le PCF ne dit pas un mot aux communistes, ignore totalement les enjeux internationaux dans les temps d’immigration et de délocalisation, le PS ne prononce pas le mot gauche. Pourtant la règle absolue dans un premier tour est de rassembler son propre camp.

Dans un deuxième tour il faut rassembler sur une base commune, c’est la gauche contre la droite.

Et de surcroît il faut poser les jalons de l’avenir : les combats qu’il va falloir mener contre la politique de la droite et du patronat qui va déferler.

Leur vision est claire, simple, ils disent : pour lutter contre le chômage dans le cadre de la mondialisation, il faut que l’Europe et la France présentent la même exploitation de la force de travail que les pays sous-développés et émergents. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont besoin de l’immigration y compris qualifiée : pour faire pression sur le salariat de notre pays. Pour eux, pour que leurs profits augmentent, pour que la bourse atteigne de nouveaux records il faut que dans l’entreprise se dégage toujours plus de profit pour les actionnaires. Nous ne pouvons pas être simplement anti-libéraux, il faut que nous soyons anti-capitalistes et anti-impérialistes. C’est à ce prix là que nous comprendrons l’offensive que nous allons subir.

Tout ce qui laissera planer le doute sur la nature de ce à quoi nous sommes confrontés ne pourra qu’entretenir le glissement à droite parce qu’il repose sur une interprétation : face aux choix du capital et de la droite, au lieu de les affronter, est entretenue l’idée que l’on peut préserver une niche en continuant à piller le tiers-monde, et en haïssant ces immigrés qui viennent nous voler notre pain. La droite flatte cette vision, la développe, se nourrit des divisions entre les exploités, les pauvres. Et objectivement conduit toute la troupe vers sa politique. Cette politique affirme que l’on ne peut vaincre le chômage qu’en augmentant les profits et en réduisant les avantages sociaux pour nous mettre en situation de concurrence parfaite avec la Chine ou l’Inde...

Parce que nous n’avons pas depuis des années mené ce combat anti-capitaliste, parce que nous avons joué les dames patronnesses, le glissement à droite se poursuit et risque de s’amplifier.

Aujourd’hui il faut l’affronter mais en posant dès aujourd’hui les jalons des batailles indispensables que nous ne pouvons éviter. LA France A VOTE et même voté en masse.

Comment sommes nous passés de la France du 29 mai, celle du NON à la Constitution, à la France du 22 avril où les partisans du OUI font 75% des voix ? Et dans les 25% restant non seulement il y a les 11% de Le Pen mais un Villiers qui passe devant les communistes ? Rien de plus simple, un certain nombre de gens ont été la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf, ce n’était pas un vote de gauche mais un vote de classe, et celui d’une jeunesse à qui l’on demande de s’ajuster à la crise. Personne et surtout pas les collectifs anti-libéraux ne pouvaient se l’attribuer. [1]

Rarement on aura vu un tel coup de volant à droite. Ce n’est pas seulement la France des beaux quartiers qui a choisi une aventure bonapartiste, mais celles des cités, les jeunes sont allés s’inscrire en masse pour être sûrs que la droite triompherait, car elle fait plus de 60%.Cela dit je crois, une analyse fine permettra d’en juger qu’il y a eu une sorte de chassé croisé, pendant qu’une partie des nouveaux inscrits se précipitaient pour voter pour le PS dès le premier tour, une bonne partie des vieux électeurs de ce parti se jetaient dans le vote Bayrou... Le « vote utile », la méconnaissance totale des petits candidats comme MGB faisaient le reste. A l’inverse de la LCR qui a encore quelque audience dans la jeunesse lycéenne, le PCF n’a plus aucune visibilité dans les quartiers populaires, que ses cellules ont déserté, sans parler des entreprises...

Nous en sommes là . Ce qui a été fondamental c’est l’idée d’une France assiégée par les hordes barbares et le choix d’un homme fort capable de faire ce qu’il fallait. Quitte à découvrir demain qu’il nous mène plus avant dans la tempête de la mondialisation capitaliste, derrière la folie meurtrière des Etats-Unis.

Ce qui va se passer est évident : le patronat, l’Europe anti-libérale vont nous infliger « leurs réformes », mettre tout en oeuvre pour que gonflent les profits. Le premier constat que nous devons faire est que le patronat, la droite se situent dans la mondialisation, pour mieux exploiter, pour détruire la planète, porter la guerre, il faut donc que nous leur répondions à ce niveau. Nous ne pouvons plus être aussi incompétents, aussi ignorants des enjeux internationaux dans un temps où cela nous conduit à ne pas pouvoir répondre par exemple à des questions aussi essentielles que les délocalisations, ou l’immigration, voire la paix et la guerre.

Ce qui nous a manqué c’est un parti communiste fort, capable lui aussi de mener des luttes offensives sur le fond et pas seulement dans la marginalité, celle dont personne ne veut. Un parti communiste qui ne se laisse pas ballotter au gré des vents, qui sacrifie tout à des alliances avec des gens au demeurant sympathiques mais en qui personne n’a confiance... Ce parti communiste là n’existe plus. On l’a détruit, il est inutile de le regretter.

Le seul qui dans ce camp ne connaît pas une totale débâcle est Olivier Besancenot, ça aussi c’était prévisible parce qu’il est le seul à avoir su se dégager du magma de l’union anti-libérale alors que le PCF non seulement n’a pas pu ou n’a pas su à temps (à la fête de l’Huma) prendre la décision qui s’imposait, à savoir que ce rassemblement ne menait à rien, mais l’a payé au prix fort de sa propre division. Et il va le payer au prix fort des législatives parce qu’un grand nombre de ses députés ne se représentent pas et qu’il y a en embuscade, pour achever la bête, tous ceux qui n’ont cessé de trahir, de fournir des troupes dérisoires à un José Bové. Olivier Besancenot, dégagé de ce magma, a eu un langage clair de communiste. Il faut en tirer leçon et voir sur quelles bases on peut effectivement rassembler. En étant bien entendu qu’il y a des rassemblements qui affaiblissent.

Quelle que soit la sévérité de ce diagnostic il faut désormais avancer, le pessimisme est un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre, il va falloir résister sur les fondamentaux, l’emploi, le pouvoir d’achat, le logement mais il va falloir le faire en imaginant l’avenir, le socialisme du XXI e siècle. Et se dire que la question qui nous est posée est aussi celle de la survie de l’humanité. Serons-nous capables de ce mélange de réalisme têtu et de vision large ?

Ultime question, ce texte, cette interrogation, cette contribution au débat, sera-t-il une fois de plus censuré avec tant d’autres parce que le pouvoir fut-il celui d’un roitelet de groupuscule ne veut entendre que sa chanson ?

Danielle Bleitrach

- Lire en portuguais http://resistir.info




On peut, on doit, on va gagner le 6 mai : tous unis dans un formidable front contre Sarkozy ! par Gérard Filoche.






[1Je vous avais écrit un texte intitulé « la catastrophe imminente sans moyens de la conjurer » pour que vous arrêtiez vos petits jeux anti-libéraux et vos divisions sur n’importe quoi. Je vous avais également dit que le PCF ne ferait pas plus de 2% et vous me répondiez exaltation de meeting, vous tourniez en rond dans de tout petits cercles en rupture complètement avec le reste du pays Il faut arrêter ces folies. Regardez le score de Bové dont l’audience médiatique était paraît-il si importante, ne voyez-vous pas qu’il y a des notoriétés qui repoussent plus qu’elles n’aident ? Ce monde de baba cool est vieillissant, pas en phase avec l’angoisse qui est celle des petites gens. Et il n’y a pas qu’en France, j’ai reçu comme beaucoup d’entre vous les votes des Français de Caracas et ceux du Chili, ils ressemblent étrangement à ceux de la France, les nouveaux inscrits semblent un peu plus être allés vers la gauche mais pour revenir à Bové celui que l’on nous présentait comme le « hérault » de l’Amérique latine a fait un bide dans ce continent qui visiblement prend la lutte contre l’impérialisme un peu plus au sérieux que nous ne le faisons.


COMMENTAIRES  

23/04/2007 13:06 par un camarade_belge

Comme d’habitude, votre texte me semble tenir du bon sens même ! Bon résumé de la situation.

Une seul petit détail me dérange un peu à la première lecture : en effet j’ai difficile à accepter le pouvoir d’achat comme fondamental socialiste/communiste puisque renvoyant au concept de société de consommation.

Bien à vous

23/04/2007 16:46 par Anonyme

La question de la consommation est vaste, il est évident que l’on ne peut pas continuer avec les modes de vie de l’occident aux dépends du reste de la planète, mais dans le même temps il y a des gens de plus en plus nombreux qui n’arrivent pas à faire face dans nos pays sans parler de ceux du tiers monde... Imaginer que l’on puisse bloquer tout ce monde et proposer comme perspective des crèpes sur un feu de bois est illusoire...
Danielle Bleitrach

24/04/2007 17:32 par le_même_camarade_belge

J’ai dû mal m’exprimer ! Loin de moi l’idée d’un retour à la préhistoire ! Je vous laisse donc volontiers la paternité de ce raccourci.
Il me semble quand même toutefois que dans un monde socialiste/communiste on achète rien mais on reçoit, d’abords selon son travail, ensuite selon ses besoins.
Le pouvoir d’achat, même si il doit être protégé, voire amélioré dans certains cas, dans la société capitaliste n’est donc pas un de nos fondamentaux.
Ceci dit ce n’était qu’une petite remarque, pas une critique ! Rien ne sert d’ergoter plus longtemps là -dessus.

23/04/2007 17:49 par Fab

Chère Madame Bleitrach,

Votre réflexion est intéressante, mais manque à mon avis deux points non négligeables :

a) La LCR est issue d’une autre histoire et mémoire que le PCF. Elle ne porte pas sur ses épaules à la fois la mémoire du stalinisme et de la gouvernance avec le PS. Ce qui fait, que "pure" de toute compromission, elle parvient à tirer son épingle du jeu. La médiatisation de Besancenot (chouchouté par les médias, car finalement moins dangereux en un sens que les deux autres, car menant une entreprise politique qui ne conduit à rien de concret en ce qui concerne les débouchés politiques, à part se présenter aux élections) a fait le reste. José Bové a été victime d’un véritable lynchage médiatique (voir les articles calomnieux du "Monde").

b) Le potentiel électoral et le potentiel militant sont deux choses distinctes. Le potentiel militant est aussi à prendre en compte. Or, la LCR vit un grand écart entre ses scores aux élections et son importance numérique. Je dirais même qu’elle s’en satisfait. Car c’est sa raison d’être de rester un petit groupe. Concernant José Bové, d’une part, il vient de rien et d’autre part, sa campagne a entrainé dans son sillage de nomnbreux jeunes certes inexpérimentés, mais désireux de faire de la politique autrement. Cela n’est pas à négliger, ces liens qui se tissent sur le terrain entre militants d’horizons divers. C’est la raison pour laquelle je me suis engagé dans la campagne en faveur de Bové.

salutations Fabien

23/04/2007 21:09 par Anonyme

".../...A l’inverse de la LCR qui a encore quelque audience dans la jeunesse lycéenne ..../...."

Peu sérieux....30 ans de retard.... les 1 million et quelques voix de Besancenot ne sont évidemment pas des voix de lycéens...Même marginalement... Comment peut-on sortir un tel truc ?

Le courage de faire un bilan réel nécessite de prendre au concret et à bras le corps l’itinéraire d’un parti...

L’ensemble de ceux qui ont essayé de faire survivre un projet de gauche alternatif courageux ont subi une lourde défaite. Seul Besancenot, par sa brillance et son positionnement clair a survécu un peu au laminage. Un tout petit peu... Un sur-régime si on veut...

Le poids dans les consciences des défaites sociales subies ces dernières vingt années pèse lourdement sur les consciences encore et rend volatiles et très secouées les expressions de la reconstruction d’un espoir social d’une société plus libre.

Mais il reste des forces puissantes et importantes en réserve pour préparer l’avenir, en ouvrant et en unissant, en affirmant une indépendance claire vis à vis des politiques ultra libérales, et pour cela il faut réellement arrêter de se compromettre pour sauver des postes d’élus qui ne correspondent plus réellement à des positions de force mais sont autant de boulets qui mouillent et laminent l’espoir, qui font chantage à la nécessaire affirmation d’une force nouvelle.

Il faut essayer à nouveau de réunir de Laguiller à Besancenot, de Buffet à Bové, des libertaires aux alternatifs, des courants de gauche écolos à Schivardi, pour symboliser les choses et au concret, discuter et parler ensemble entre courants politiques sous-jacents, entre militants, entre individualités.

Ne rien dire, caricaturer les autres (la LCR des Lycéens, Besancenot un chouchou des médias....drole mais peu sérieux surtout venant de partisans de Bové, il semblerait là qu’on veuille frapper les survivants de la lessive).

La campagne Bové fut vraiment mauvaise alors que s’additionnait là un rassemblement de talents rarement rencontré. Des gens de grande qualité y étaient rassemblés et si ça n’a pas marché c’est que également il y eut des problèmes.

Et surtout c’est en se tournant vers les besoins des travailleurs et de la population, en préparant ensemble et au concret des batailles, que se délimiteront les rapprochements possibles réellement.

Un élément considérable est également à prendre en compte : la bataille pour la création de médias puissants et démocratiques, libres, ce qui ne signifie pas forcement centralisés,...

On ne peut sans cesse se retrouver en situation de se plaindre que des médias au service d’une classe choisissent tout d’une bataille, choisissent les prétendants, les thèmes, orientent par une propagande lourde ce qu’un mois de relative égalité ne peut contre-balancer. Il faut également se poser cette question.

Enfin dans le bilan de la gauche alternative il y a toujours et également le poids des expériences hideuses et repoussantes des sociétés bureaucratiques ou de capitalisme d’état qui ont fini, finissent et finiront toujours dans le même lit que le capitalisme le plus débridé et le plus odieux en maltraitant les travailleurs au premier chef.

Cette ombre pèse toujours sur un projet de société alternatif au point que beaucoup gomment cet éclairage, à la LCR par exemple qui ne parle que peu de projet . L’affirmation de la nécessité de l’ensemble des libertés individuelles possibles , de procédés démocratiques réaffirmés dans la société désirée sont essentiels.

L’affirmation de la nécessité d’une société autogestionnaire et libertaire doit servir à éclairer les batailles au quotidien pour donner perspectives élargies aux batailles des combattants de la liberté.

Tout cela est à traiter également.

Dans l’immédiat, la bataille pour barrer la route à sarko doit se faire également au nom de cet espoir .

Et demain se rassembler sur un causse célèbre non pour se regarder le nombril mais au travers d’une grande cause fécondante.

Rien n’est fini, rien n’est écrit.

Copas

24/04/2007 05:56 par Anonyme

Il s’agit de rassemblement, d’unité pour mener un combat, mais quel combat et sur quelle base chercher l’union ?

Ce sont des questions légitimes me semble-t-il, je suis frappée par le reflexe passionnel qui a suivi le résultat des élections... On peut le comprendre tant la déception est grande mais si cela devait rester en état ce serait catastrophique.

L’union d’abord avec le PS pour battre Sarkozy si faire se peut... Est-ce qu’on peut confondre ce reflexe démocratique, parce que nous risquons d’avoir un président digne des néo-conservateurs de G.W.Bush, avec les années d’errance et de soumission du PCF et de toute l’extrême-gauche à un PS hégémonique et se déportant de plus en plus à droite ? Au contraire, au risque de manier le paradoxe, il me semble que refuser ce geste républicain et de sauvegarde montre que nous sommes dominés par la toute puissance vraie ou supposée du PS.

L’union des "anti-libéraux", personnellement je n’y crois pas, je suis bien sûr pour l’unité avec toutes les composantes mais je suis convaincue depuis pas mal de temps que l’analyse sur laquelle elle se fonde actuellement est erronée et ce sur plusieurs points :

1) l’analyse du NON du 29 mai, ce n’était pas ai-je affirmé un vote de gauche mais un vote de classe, les collectifs anti-libéraux ont inventé leur rôle moteur dans cette affaire. Les mouvements de la société française leur échappent, il reste beaucoup à comprendre.

2) le but poursuivi, l’anti-libéralisme ne parle qu’à des groupes restreints et personne n’a le courage de poser la question de l’ampleur de la tâche, anti-capitaliste, anti-impérialiste, parce que le socialisme est totalement discrédité avec l’aide active des communistes. C’est un vrai problème qui a des incidentes multiples, nous sommes en plein réductionnisme (face à la mondialisation) ce qui nous conduit à sauver ce qui ne peut l’être comme l’Union Européenne... Si la domination du PS existe, elle est là dans notre incapacité à penser l’ampleur du problème, les solutions à apporter et pas dans un vote nécessaire. De surcroît elle est b ien sûr dans les institutions de la Ve république encore aggravées par le quinquennat, mais les effets de ces institutions sont aggravées par l’idée que la survie du PCF dépend de ses élus par exemple et l’absence de perspective.

3) dans de telles conditions de confusion, le rassemblement anti-libéral ne pouvait être que ce qu’il a été : une querelle de petits chefs, une propension à se réunir contre le PCF, mais cela ne concerne pas que le PCF, c’est l’hostilité à toute forme de parti et le recours à l’homme providentiel (ou la femme), défini par son audience médiatique...

Nous sommes en plein imaginaire, confusion idéologique et nul ne sait plus de quoi il est question, le socialisme en tant qu’expérience historique est caricaturé, seule l’opinion des vainqueurs a droit de cité, dans un temps de mondialisation nous vivons dans l’incapacité de comprendre la planète, et nous refusons l’organisation démocratique au prodit de petits combats de chefs.

C’est pour cela que je n’accepte pas l’union anti-libérale, sur ces bases là nous irons une fois de plus dans le mur. mais comme je suis convaincue de la nécessité de l’union dans cette période de tempête vers la droite, je souhaiterais que l’on analyse et agisse autrement. D’abord en évitant de se laisser emporter par une exaltation subjectivite sur ce que nous sommes réellement.

Danielle Bleitrach

24/04/2007 15:23 par Anonyme

Bonjour,

Partisan d’un rassemblement "antilibéral", je suis d’accord avec Daniel Bleitrach au moins sur un point : l’antilibéralisme, cela ne veut rien dire et cela masque en fait le véritable enjeu qui est la dénonciation du capitalisme. Qui peut le plus, peut le moins. En même temps, poser ce vrai débat demande également de dépasser le moment de l’impuissance. Car parler de capitalisme n’est il possible que lorsqu’une alternative réelle a lieu (comme jadis l’expérience des pays de l’Est qui prétendaient représenter une alternative). Je crois que l’appellation "antilibéral" vient du manque d’alternative aussi. A savoir, par défaut : un capitalisme régulé, keynésien. Est ce au fond un problème de mot ? Mais il y a c’est évident la chappe de plomb que pose le rapport avec un certain marxisme mal digéré. D’où ce tabou de parler de capitalisme.

Fabien

24/04/2007 02:02 par JACQUES RICHAUD

LA DERNIERE LIBERTE : CHOISIR SON ADVERSAIRE….

Cessons les enfantillages et les tentatives d’auto-justification autant que les déclarations de dépit prévisible. L’analyse de Danielle B est juste. Nous savons tous, électeurs de gauche véritable que notre candidat sera absent du deuxième tour ;Le temps des analyses devra venir bientot et sera douloureux pour tous. Mais au jour présent, dés le 22 je proposais sur le même sujet en un autre forum de nous interesser d’abord au présent encore indépassable : Le résultat observé, selon moi, n’a que trois conséquences qui méritent une prise en compte immédiate :

- Nous serons demain, avec les citoyens que nous avons DEJA déçu, dans la nécessaire opposition au gouvernement, quel qu’il soit, dont les politiques annoncées seront antisociales. Il n’est pas même imaginable de se désolidariser des luttes à venir au prétexte que nous avons été incapables de réaliser l’unité entre nous. Le troisième tour sera social et ce sera le plus important !

- L’appel à l’abstention que préparent déjà certains, particulièrement dans la mouvance « alter » qui défendait « la politique autrement » , équivaut à ne pas mesurer que le troisième tour social sera rude dans un rapport de force qui dépendra AUSSI de notre vote au deuxième tour... Je n’ose pas même évoquer l’argument de ceux qui au fond se foutent "du peuple" dés lors que "leur" candidat n’est plus dans la course, je pense qu’aucun communiste ou militant anticapitaliste sincère n’appartient à cette catégorie.

- Alors le deuxième tour dont la configuration sera dans tous les cas de figure désespérante, nous laisse une dernière liberté, mais une liberté d’importance stratégique majeure... Celle de CHOISIR NOTRE ADVERSAIRE,... C’est à dire de mesurer déjà la nature du rapport de force prévisible. Ce choix peut et doit être fait sans illusion aucune sur la politique qui sera menée par celle qui s’opposera à notre pire adversaire, il est donc même inutile que ce choix soit "conditionnel" , comme si nous étions prêts à cautionner une partie au moins du programme social-libéral réformiste. L’expérience de 36 nous a enseigné les insuffisances du programme d’un Front Populaire pourtant bien plus à gauche que Ségolène ; c’est la grève générale , dans les mois qui ont suivi l’élection (le « bel été 36 »…) qui a fait plier le patronat, sans que le gouvernement "n’ose" envoyer la troupe... Qui peut croire que l’issue eut été la même en cas de victoire de la droite déjà fascisante de l’époque ?

AU DEUXIEME TOUR C’EST NOUS TOUS QUI CHOISIRONT NOTRE ADVERSAIRE ET PERSONNE A NOTRE PLACE.

AU TROISIEME TOUR NOUS SAVONS NE DEVOIR COMPTER QUE SUR LES FORCES POPULAIRES

Jacques RICHAUD (première version le 22 AVRIL 2007)

24/04/2007 16:05 par Anonyme

Notre liberté première c’est de conserver notre esprit critique, c’est même le devoir des communistes... En ce moment la passion est telle qu’il est impossible d’énoncer quelques vérités :
ainsi le fait que mathématiquement vu les scores électoraux non seulement Ségolène est battue mais il n’y a plus aucun député communiste, vu que le score le plus élevé de Marie georges Buffet est de 8% à Ivry. Dans la Seine Saint denis ça atteint rarement le 5%.

Si tu ajoutes tous les anti-libéraux dans les ex-bastion ça monte guère plus haut... Ce résultat en fait témoigne d’une égalisation des scores dans toutes les circonscriptions et il rend problématique l’élection de députés communistes dont au moins sept doivent être renouvelés.

Comme je vois mal Oliveir besancenot en état d’avoir des députés, l’opération "anti-libérale" prive l’extrême-gauche et les communistes de représentation élue...

Si le rôle des communistes est au moins d’organiser la rupture avec le capitalisme dans un mélange de luttes et d’élections, le moins que l’on puisse faire c’est de réfléchir calmement aux résultats d’une telle stratégie : je veux parler du magma des collectifs anti-libéraux en l’état...

Je vous laisse méditer cela mais je vous signale que désormais je suis censurée sur les sites proches du PCF (comme bellaciao) pour tenter de poser ce genre de question.

Ca n’a pas grande importance mais c’est préoccupant parce que les communistes doivent pratiquer la critique et l’autocritique ou c’est l’enfermement préjudiciable.

danielle bleitrach

24/04/2007 09:13 par Albert

"Le seul qui dans ce camp ne connaît pas une totale débâcle est Olivier Besancenot, ça aussi c’était prévisible parce qu’il est le seul à avoir su se dégager du magma de l’union anti-libérale alors que le PCF non seulement n’a pas pu ou n’a pas su à temps (à la fête de l’Huma) prendre la décision qui s’imposait, à savoir que ce rassemblement ne menait à rien, mais l’a payé au prix fort de sa propre division."

Si l’union anti-libérale est devenue un magma c’est bien le fait du PCF et de son ambiguité. Si Buffet ne s’était pas tourné vers le PS libéral de Lamy et Hollande au moment où cette union aurait dû être sa seule préoccupation et mobiliser toute son attention et ses forces...

C’est bien pourquoi Besancenot a été contraint de présenter sa candidature...

Le PCF a joué et perdu, vous en rejettez la responsabilité sur les autres, voilà qui ne va pas l’aider non plus.

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