Dans l’espoir de présepver l’unité nationale tout en évitant la guerre civile généralisée dans son pré-carré : tel est l’enjeu de la table ronde que la France organise à partir de ce mercredi 15 janvier 2003 sur son sol.
Cet après midi, Dominique de Villepin remettra à paris ,aux différents acteurs de la crise ivoirienne, « la feuille de route » , document qui porte sur des questions qui empoisonnent la vie politique en Côte d’Ivoire depuis plus d’une décennie : la question de « l’Ivoirité » et « la propriété foncière » seront au coeur du débat. Les participants au nombre de trente-deux se rendront ensuite pour une dizaine de jours au Centre national du rugby, un complexe sportif situé à Marcoussis(Essonne) à une trentaine de kilomètre de Paris.
Cette opération qui se tiendra à huit clos rassemblera :cinq délégués du côté de chaun des principaux acteurs de cette crise( MPCI ; FPI ; PDCI ; UDPCI ; RDR), les trois formations politiques représentées à l’Assemblée nationale se contenteront avec les deux nouveaux groupes rebelles(MPIGO, MJP) de Trois délégués chacun. C’est l’ancien ministre Pierre Mazeaud, membre du Conseil constitutionnel et proche du président Chirac qui arbitrera les débats.
Si les rebelles qui maîtrisent depuis quatre mois une bonne moitié du pays ont dans leur valise le départ du président Gbagbo et l’organisation de nouvelles élections anticipées ; le pouvoir Gbagbo, lui ne tarit pas de propositions de sortie de crise. Le 7 janvier dernier il a soumis aux partis politiques un document de 16 pages pour observation :
Au plan militaire : désarmement et le cantonnement des insurgés sur le territoire ivoirien par les forces militaires des pays amis ; projet de loi d’amnistie des insurgés ; programme de réinsertion, soit dans l’armée soit dans la société civile ; sécurisation du territoire avec l’appui des forces françaises progressivement remplacées par les forces régulières ivoiriennes « formées et équipées à cette fin » ; retour progressif de l’administration dans les zones sous contrôle rebelles.
Au plan politique :un référendum sur les conditions d’éligibilité au poste de président de la république ; référendum sur la question foncière ; référendum sur la nationalité et la citoyenneté, notamment sur un éventuel passage du droit du sang au droit du sol ; création d’un comité d’éthique chargé de soumettre une liste de personnalités qui ont rendu des services éminents à la Côte d’Ivoire et qui souhaitent en acquérir la nationalité ; un projet de loi contre le racisme, la xénophobie et le tribalisme ; la suppression pure et simple de la carte de séjour ; création dans chaque département, d’un bureau des réclamations contre les abus de l’administration, de la commission électorale indépendante ; constitution d’un gouvernement de rassemblement et de réconciliation.
Au plan économique et social :financement d’un programme de réinsertion et de sécurisation ; programme d’investissement et de reconstruction des infrastructures dans les zones de guerre et une aide directe aux populations déplacées dans leurs zones d’origine ; relogement des déguerpis chassés par la destruction des bidonvilles à Abidjan. Ce sont là des propositions que le pouvoir Gbagbo aura à défendre durant leur séjour en France .
Enfermés dans ce beau château de Loise ils n’en ressortiront qu’au soir du 24 janvier. Mais immédiatement s’ouvrira pour deux jours un sommet des chefs d’état africains, en présence du secrétaire de l’ONU, Kofi, Annan, qui formalisera l’accord négocié à Marcoussis.
Toutes les négociations de Lomé en passant par Dakar et Accra ayant échoué, paris qui a déployé en Côte d’Ivoire, 2500 de ses soldats, a tout à redouter d’un échec de cette rencontre. Il signifierait la reprise des hostilités avec le risques d’un embrasement de toute la sous région. Restons à l’écoute.