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Liban : « Gouvernement inconstitutionnel », l’opposition dans la rue vendredi à Beyrouth. Siniora fait appel aux USA.





Il manifesto, vendredi 1er décembre 2006.


Par la voix de ses représentants les plus autorisés : le leader du parti chiite Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah et l’ex- général chrétien maronite Michel Aoun, secrétaire du Mouvement patriotique libre, l’opposition libanaise a rompu hier les délais, et, la semaine de deuil pour le meurtre de Pierre Gemayel étant terminée, elle a invité la population à descendre dans la rue à partir de cet après-midi (vendredi 1er décembre, NDT) et pour un temps indéterminé, afin de demander la démission du gouvernement Siniora et la formation d’un exécutif d’unité nationale. Ou bien, autrement, la convocation de nouvelles élections, anticipées, avec la formation d’un nouveau parlement qui, à son tour, élira l’an prochain un nouveau président de la république, expression, lui aussi, comme le requiert la Constitution, des principales forces politico confessionnelles du pays.

Le vaste front qui sera à partir d’aujourd’hui dans la rue, comprend aussi l’autre mouvement chiite modéré « Amal » -dirigé par le président du parlement Nabih Berri-, plusieurs mouvements sunnites -de Saïda dans le sud à Tripoli au nord- et chrétiens maronites, mais aussi des organisations minoritaires druzes et des mouvements progressistes comme le Parti du peuple de Najah Wakim et, sur une position autonome même le Parti Communiste ; ce front accuse le gouvernement en charge et sa majorité (le Parti de l’avenir, de la Hariri Inc., l’ultra-droite phalangiste de Samir Geagea et Admin Gemayel, et le leader druze Walid Joumblatt) d’avoir rompu le pacte de gouvernement et d’avoir davantage tenu compte des demandes de Georges Bush et de Chirac que des intérêts du pays, au point de ne pas avoir soutenu la résistance pendant la guerre de cet été avec Israël et de vouloir continuer à gouverner en violant la Constitution, bien que dans l’exécutif, après la démission des cinq ministres chiites et un grec-orthodoxe, les principales forces politiques et confessionnelles du Liban ne soient plus représentées.

Les manifestants, qui se sont donnés rendez-vous cet après-midi dans le centre de la ville, garnie de milliers de soldats et policiers, sous la colline où depuis des semaines, sont désormais retranchés les ministres du front pro Usa, demanderont à pleine voix la formation d’un gouvernement d’unité nationale où la minorité politico parlementaire -en réalité depuis longtemps majoritaire dans le pays- et la communauté chiite, qui a payé le prix fort pour arrêter l’invasion israélienne, auraient au moins un tiers des ministres et pourraient ainsi bloquer d’éventuelles décisions qu’ils jugent « contraires aux intérêts du pays » : depuis le désarmement de la résistance, au contrôle par des troupes étrangères du territoire, des eaux et de l’espace aérien, d’une paix séparée avec Israël sans retrait de Tel Aviv des territoires occupés jusqu’à une cour internationale sur le meurtre de Hariri qui (comme ça s’est déjà produit avec la commission d’enquête sur la meurtre de l’ex-premier ministre) viole la souveraineté libanaise et se révèle être non pas un instrument au service de la vérité et de la justice -sur quoi toutes les forces politiques libanaises sont d’accord- mais bien au contraire une arme dans les mains des Usa pour déstabiliser le Liban et la Syrie voisine en favorisant leur émiettement etnico-confessionnel. D’où le caractère « national » de la protestation d’aujourd’hui et l’interdiction de descendre dans la rue avec des drapeaux et des slogans de parti.

Réponse très dure du premier ministre Fouad Siniora qui, dans la soirée d’hier, a comparé la requête d’un gouvernement d’unité nationale ou de nouvelles élections à un « coup d’état », et a déclaré - en essayant ainsi de se garder un rôle à venir dans la crise interne des forces de l’Unifil - que « le système démocratique parlementaire est en danger ». A la tombée de la nuit, des milliers de posters à l’effigie de Nasrallah sont apparus dans toute la partie occidentale de Beyrouth tandis que les immeubles de la partie orientale, chrétienne, étaient déjà ornés des banderoles orange du mouvement de Michel Aoun.

Stefano Chiarini


 Source : il manifesto www.ilmanifesto.it

 Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio (Palestine13)



La Syrie, un bouc émissaire commode pour la mort de Gémayel, par Jonathan Cook.


Liban : les forces spéciales de Samir Geagea sont de retour, par Nidal.

La saga des Gemayel : la Phalange, par Stefano Chiarini.




 Dessin : Elsy Maria Vasquez


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Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, (…)
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