RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Venezuela : la Révolution Bolivarienne à l’ épreuve des faits.





Le Courrier, mercredi 29 Novembre 2006.


Huit ans de pouvoir n’ont pas usé Hugo Chávez. Le leader de la gauche latino-américaine devrait obtenir dimanche un nouveau mandat. Du « bolivarisme » au « socialisme du XXIe siècle », aperçu d’un phénomène qui bouleverse les rapports de force au sud du Rio Grande.


La tension monte à Caracas et dans toute l’Amérique latine, à l’approche de l’élection présidentielle vénézuélienne. Cet Etat sud-américain de 27 millions d’habitants focalisera dimanche toutes les attentions, tant il symbolise le conflit qui domine, depuis près d’une décennie, la scène politique continentale. Un intérêt qui tient également au rôle central - politique et financier - tenu par Caracas dans la constitution d’un pôle de résistance à l’hégémonie étasunienne. Premier élu, en 1998, de la vague rose-rouge, Hugo Chávez sollicitera ce week-end un nouveau mandat, avec l’ambition déclarée de « construire le socialisme du XXIe siècle ». Démocratie participative, protectionnisme économique, échanges Sud-Sud, contrôle des changes, encouragement aux petits producteurs, investissements sociaux, éducatifs et sanitaires... la recette « bolivarienne »1 est connue.


Boom économique

En face, encore mortifiée par l’échec de son référendum révocatoire de 2004, l’opposition s’est regroupée autour du gouverneur du Zulia, l’Etat pétrolier aux appétits séparatistes. Le « social-démocrate » Manuel Rosales promet le retour de la « libre entreprise » et des relations pacifiées et renforcées avec les Etats-Unis. Sans pour autant toucher aux « missions » sociales réalisées par Chávez, essentiellement critiqué pour son « autoritarisme ».

Pourtant, si chaque camp tente de dramatiser l’élection pour mobiliser son électorat, le climat paraît bien apaisé, en regard aux précédents scrutins. Le boom économique que connaît le pays - plus de 10% de croissance annuelle - n’y est pas étranger. De même, les programmes sociaux mis en oeuvre depuis que l’Etat a repris le contrôle de PDVSA, la société pétrolière, ne sont guère critiqués... sur le principe. Leur efficacité, en revanche, prête à débat. A droite, bien entendu, mais aussi à gauche. Elu sur la promesse d’aider les 70% de Vénézuéliens vivant sous le seuil de pauvreté, Hugo Chávez n’est-il qu’un « populiste » ? L’ampleur et la réalité du processus de démocratisation engagé fait aussi polémique. Comment l’étendre à l’économie ? Peut-on parler de démocratie participative lorsque les réformes sont impulsées au plus haut niveau de l’Etat ? Peut-on construire le socialisme dans une économie de marché ? En somme, peut-on parler de « Révolution » et pour quoi faire ?


Sondages favorables au président

A en croire les sondages, qui donnent des écarts allant de six à trente points, la réélection d’Hugo Chávez ne devrait être qu’une formalité. Raison de plus, nous a-t-il semblé au Courrier, pour passer au crible ce « processus bolivarien » qui n’a peut-être pas fini de bouleverser notre regard sur la mondialisation.

Benito Perez


- Lire la suite du dossier "Election Venezuela" du Courrier en pdf



- « Le danger principal, c’est la bureaucratisation »



- Source : Le Courrier de Genève www.lecourrier.ch

- Le Courrier n’a pas de capital, mais il a une richesse : son lectorat. Abonnez-vous, ou faites un don !



Marée rouge à Caracas - Chavez, le refuge des masses, par Olivier Compagnon, Julien Rebotier et Sandrine Revet.

L’assassinat d’Hugo Chávez, par Greg Palast.




- Photo : Venezuela_marée rouge, Caracas, 26 novembre 2006, Aporrea.org


URL de cet article 4403
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Chroniques bolivariennes : Un voyage dans la révolution vénézuelienne
Daniel Hérard, Cécile Raimbeau
Après la mort d’Hugo Chávez, que reste-t-il de la révolution vénézuélienne, de ce « socialisme du XXIe siècle » ? Ses obsèques grandioses, pleurées par des foules pendant plusieurs jours et honorées par de nombreux chefs d’État, ont contrasté avec les critiques virulentes dont il avait fait l’objet dans les médias occidentaux. Cécile Raimbeau et Daniel Hérard nous entraînent au cœur de cette révolution pacifique, à la rencontre de la base, des supporters de Chávez. Ils les écoutent et les photographient, en (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Briser le mensonge du silence n’est pas une abstraction ésotérique mais une responsabilité urgente qui incombe à ceux qui ont le privilège d’avoir une tribune. »

John Pilger

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.