RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

80% des ayant-droit à l’Aide Médicale d’État ne la demandent pas : complexités pour les sans-papiers

Selon le dernier rapport de Médecins du monde, plus de 80% des étrangers ayant droit à l’aide médicale d'État (AME) ne sollicitent pas cette aide, mettant en lumière les complexités du système de soins destiné aux sans-papiers. Cette situation délicate est examinée de près, alors que le projet de loi sur l'immigration en France pourrait modifier le sort de l'AME. Le gouvernement, sous la direction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, envisage de revoir ce dispositif en le transformant en une "aide médicale d'urgence".

Le programme AME vise à fournir une couverture complète des frais médicaux pour les étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis au moins trois mois. Cependant, les chiffres montrent que 87% des personnes ayant droit à l’AME n’ont pas de droits accordés en France, ce qui souligne les obstacles à son obtention. Ce rapport dresse un constat alarmant, mettant en lumière la complexité administrative du système, qui compte environ 400 000 bénéficiaires et coûte environ 1,2 milliard d’euros.

Médecins du monde a basé ses conclusions sur un échantillon de 17 093 personnes accueillies dans ses quatorze centres de soins et d’orientation en 2022, où 98% des patients sont des immigrants.

Le Dr. Jean-François Corty, vice-président de Médecins du monde, souligne que la réalité contredit les discours excessifs et trompeurs entourant ce dispositif de santé publique. Il indique que "50% des personnes attendent trop longtemps avant de consulter un médecin" et que "80% présentent de véritables problèmes de santé nécessitant une prise en charge rapide". Il souligne que l’AME n’est pas un système abusif, mais qu’il répond aux normes nécessaires et utiles en matière de prévention.

Le manque d’accès à l’AME est principalement dû au manque d’information à propos du dispositif, malgré les accusations de certains voulant en profiter. Selon Nadège Drouot, coordinatrice pour la région Lorraine, même des personnes présentes en France depuis des années peuvent ne pas avoir recours à l’AME, que ce soit parce qu’elles n’ont jamais été malades ou qu’elles ont géré leurs problèmes de santé par automédication.

Même lorsque les personnes connaissent l’AME, plus de 20% renoncent à leurs droits en raison de la complexité administrative associée à l’accès au programme, explique Mme. Drouot. Le Dr. Corty insiste sur le fait qu’il n’a aucun sens, d’un point de vue sanitaire, de supprimer l’AME au profit d’un système d’urgence, malgré les arguments du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

La proposition de supprimer l’AME et de la remplacer par une aide médicale d’urgence a été ajoutée au projet de loi gouvernemental par la commission des Lois du Sénat, contrôlée par la droite, bien que cela ne figurait pas dans la version initiale du projet. Cette proposition a été faite pour gagner le soutien des membres du parti Les Républicains.

Cependant, il y a un désaccord significatif au sein du gouvernement concernant cette question. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement et ancien ministre de la Santé, a affirmé que l’AME ne constituait pas un facteur d’attraction pour les étrangers en situation irrégulière en France. La première ministre, Élisabeth Borne, qui partageait auparavant cette opinion, a désormais jugé nécessaire de revoir le dispositif, en lançant une mission confiée à deux personnalités politiques. Ces dernières devront rendre un pré-rapport le 2 novembre, quatre jours avant le début du débat parlementaire.

URL de cet article 39020
   
L’Eglise et l’école, de Marceau Pivert
La laïcité séduit au XIXe siècle une bourgeoisie soucieuse de progrès et d’efficacité. Les socialistes en font également leur cheval de bataille. La séparation de l’Église et de l’École puis de l’Église et de l’État en 1905 en est le symbole, mais ce fragile compromis est bientôt remis en cause. Face à une contestation grandissante, la bourgeoisie et l’Église s’allient pour maintenir l’ordre social, politique et moral. Depuis les années 1920, leur offensive conjointe reprend une à une les (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"J’ai déjà parlé des tueries aux points de contrôle. Dans un incident, après qu’une voiture ait été criblé de balles et examinée, selon ces rapports militaires américains internes, l’homme tué était un médecin qui emmenait une femme enceinte à l’hôpital."

Julian Assange - Wikileaks
interviewé sur Democracy Now, donnant un exemple des crimes commis en Irak et révélés par Wikileaks

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.