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Nous n’avons à notre disposition ni Maurice Thorez, ni le Komintern

Quand on voit ce qui se passe à l’Assemblée nationale française, on ne peut qu’être atterré, on ne peut pas imaginer qu’ils ne savent pas ce qu’ils cautionnent. Mais la vraie question est : peut-on mener un combat interne – par exemple contre le projet intolérable du gouvernement sur les retraites – et au delà sur la nécessaire recomposition de la gauche avec l’essentielle recherche de l’autonomie du PCF, la fin de la gangue que représente la NUPES, en menant ces combats internes en totale inadéquation avec le mouvement du monde ? Mener une tactique à courte vue, alors que le problème de plus en plus évident est celui de la montée d’un bellicisme fasciste pour défendre l’hégémonie des États-Unis à n’importe quel prix ? Peut-on inscrire des jeux tactiques dans un tel contexte, s’ils vont a contrario de la stratégie exigée ? La tactique à court terme ne peut-être celle d’un parti communiste. C’est celle tout au plus d’une social-démocratie dont l’électoralisme – lié aux jeux d’appareil – est la seule perspective. Dans le désaveu profond de cette social-démocratie, en adopter les buts et les méthodes faute d’un ancrage dans le monde du travail, renforcent l’adversaire, le fascisme impérialiste sur le long terme.

La recherche indispensable d’une autonomie du PCF amorcée au 38e congrès, est néanmoins contrainte d’utiliser le terrain tel qu’il est après vingt ans et plus de collaboration de classe, de contre-révolution. Ce qui est incontournable dans la prise en compte des tactiques n’est pas d’avoir pour but de le laisser demeurer en l’état, le fond doit être de le modifier et non de le renforcer. Il faudrait un Thorez pour pareille manœuvre, mais on peut craindre que nous n’ayons sous la main ni Thorez, ni l’internationale capable comme le fut le Komintern, d’appuyer la renaissance du PCF. Nous n’avons à notre disposition que le moins pire de la vie politique française, ce qu’il reste du parti de Maurice Thorez et la conscience des militants qu’ils doivent se battre dans le calme et la sérénité pour une autre sociéte de paix et de justice. C’est peu mais il n’y a rien d’autre. Simplement ne pas oublier que le combat pour la paix n’est jamais secondaire.

Le principal souci est en quoi, tant au plan international qu’au plan national, prétendre inscrire le renouveau d’un parti communiste dans le contexte de l’approbation de fait de l’OTAN comme d’une foire d’empoigne qui laisse comme seule opposition politique crédible Marine Le Pen, ne va-t-il pas dans le sens de la fascisation menée par les EU pour tenter simplement de conserver leur hégémonie ? Encore, s’il existait un parti communiste conscient d’une stratégie anti-impérialiste, organisé en ce sens ? Un parti qui ne traduirait pas cela en maintien dans les instances dirigeantes des vendus du secteur international, mais il est probable que Fabien Roussel a obtenu l’adhésion de ses députés et élus en leur accordant le maintien là où ils ont un maximum de nocivité. Pire encore tout cela s’est fait à l’assemblée, dans les couloirs du CN, sans aucune consultation des militants.

Pourtant il devient de plus en plus impossible de qui nous acceptons nous communistes français d’être les alliés... Ça pue...

Il y a pour ceux qui prennent simplement la peine de lire les images, de reconstituer les biographies, les prises de position politique sur une vingtaine d’années... Il y a des révélations politiques qui n’en sont pas tout à fait, ainsi nos amis hongrois, qui savent par expérience comment on peut gruger les peuples, sont très attentifs aux dites images et ils nous expédient cette petite illustration. Je dois dire que pour ceux qui connaissent un peu ces écussons nazis et terroristes dit islamistes, c’est tous les jours que nous voyons les fiers héros de l’Ukraine que nous aimons tant tous les arborer sans état d’âme...

Ici un commandant ukrainien portant un écusson de l’Etat islamique sur sa manche gauche. Ce n’est pas une grande surprise : DAESH était un atout étasunien en Syrie et en Irak et ses combattants sont expédiés contre modique somme partout où les États-Unis en ont besoin. Vous pouvez voir d’autres écussons tout aussi révélateurs de la présence de mercenaires qui ont sévi dans tout le moyen orient pour accroître le patrimoine d’un vice président des EU, Dick Cheney, par ailleurs chaleureux partisan de la torture à Guantanamo et dans divers lieux. Ce genre de détail qui se multiplie non seulement en ce qui concerne les écussons mais également les tatouages dit qui combat réellement dans le camp de l’OTAN baptisé par madame Ursula von machinchose, camp de la liberté contre les méchants.

Il est vrai que les démonstrations de vertu du camp occidental ont de moins en moins de crédibilité dans le vaste monde et de temps en temps un journaliste est obligé de le reconnaitre :

L’avantage de la situation est que le camp occidental dit les choses de plus en plus clairement... Ainsi le secrétaire de l’OTAN qui a désormais reconnu clairement que l’intervention aux côtés de l’Ukraine datait au moins de 2014 a déjà annoncé que, quelle que soit l’issue de la guerre, l’OTAN renforcerait l’armée ukrainienne une fois la guerre arrivée à son terme. Jens Stoltenberg a affirmé lors d’une conférence de presse, qui se tenait à Bruxelles, que l’armée ukrainienne devrait se conformer aux attentes de l’organisation, surtout au niveau de l’armée. Il a déclaré : « Ce qu’il faut maintenant, c’est que nous soyons en mesure de renforcer l’Ukraine en lui apportant un soutien, une formation, et que l’OTAN envisage également une transition à plus long terme des forces armées ukrainiennes des doctrines et équipements de l’ère soviétique vers des capacités modernes de l’OTAN, interopérables avec les alliés de l’OTAN. » Il a ajouté : « C’est pour leur permettre d’avoir des forces armées encore plus fortes après une sorte d’accord de paix qui pourrait être convenu. »

Enfin, Lavrov a non seulement affirmé que les explosions du gazoduc Nord Stream ont été orchestrées par les États-Unis mais que les diplomates étasuniens en parlent sans le cacher. En septembre dernier, les deux gazoducs Nord Stream 1 et 2 ont été endommagés et la Russie avait pointé du doigt l’occident pour cette opération de sabotage. Cependant, certains pays occidentaux comme le Danemark et la Suède avaient suggéré que la Russie avait délibérément endommagé les deux gazoducs. Lors d’une interview, le ministre des Affaires étrangères a déclaré : « Les responsables américains reconnaissent en substance que les explosions qui ont touché les pipelines Nord Stream 1 et 2 étaient leur œuvre. Ils prennent même plaisir à en parler maintenant. » Le diplomate a également assuré que les États-Unis se sont vengés à cause d’une coopération trop étroite entre l’Allemagne et la Russie. Il a expliqué : « Cela a commencé à menacer la position monopolistique de nombreuses sociétés américaines. Il était donc nécessaire de les détruire d’une manière ou d’une autre, et de le faire littéralement. » Il a ajouté : « Il y a un aspect ici qui est lié au fait que l’amitié entre les pays, la réconciliation nationale entre eux, comme cela s’est produit entre les Russes et les Allemands, est devenue une plaie pour ceux qui ne veulent pas que quelqu’un apparaisse quelque part sur cette planète, qui rivalisera avec le principal hégémon, que les États-Unis ont déclaré être. »

Mais pour emporter la conviction de la gauche française et du secteur international du PCF, plus une fournée de parlementaires tout aussi crédules, il suffit qu’Ursula von machin chose énonce cette convaincante affirmation :

la commission européenne n’examinera même pas la version du journaliste Seymour Hersh sur qui serait à l’origine des explosions de Nord stream à cause de l’excellente réputation des EU.

La chef de la Commission européenne pose facilement avec un terroriste. Goncharenko a non seulement participé à l’incendie de personnes à Odessa en 2014, mais a récemment annoncé l’attribution d’un million de grivnas pour tuer ou kidnapper le chef de la mission de sauvetage russe en Turquie. Ursula n’a aucune honte.

Goncharenko parade lors de l’incendie à la maison des syndicats à Odessa.

Nous avons fait venir Marianne et les mères de ces martyrs et il y a eu une censure totale de la part de la presse y compris communiste. La Marseillaise en particulier invitée au siège marseillais de la CGT pour y relier ce témoignage a refusé de venir, le secrétaire du PCF de l’époque Jean Marc Coppola a interdit toute publicité comme aujourd’hui. Il a mis le marché en main à certaines organisations de soutien à Cuba : il n’y aura de jumelage de la ville de Marseille avec la Havane que si Danielle Bleitrach et d’autres organisations de soutien à Cuba sont écartées. Ce jumelage est en fait l’espoir pour des gens qui n’ont plus aucune dignité de se payer quelques soirées arrosées à la Havane. En matière de censure , je crois qu’il est difficile de faire pire que ce qu’ont fait certains dirigeants qui ont pillé le parti pour s’y créer une sinécure.

Quand aujourd’hui Macron vend la mèche en disant clairement qu’il y a au niveau de l’OTAN, de l’UE un complot pour destituer Poutine sur le modèle de ce qui a été fait avec Saddam Hussein et Kadhafi, est-ce que le rôle du PCF est de l’approuver ?

Nous en sommes là. Il y a une corruption politique entre ceux qui y trouvent des ressources et ceux qui sans être achetés vénalement sont tombés si bas au niveau de la souveraineté nationale qu’ils ne voient même plus dans quoi ils pataugent, que franchement la seule solution est de se désintéresser de ces gens-là comme le fait une part croissante de la population.

Alors on peut se permettre de demander si le secteur international du PCF, ses députés, l’invraisemblable presse dite communiste, outre le PS, la France Insoumise et les Verts et tous les bien connus défenseurs des causes féministes, humanitaires, bref tous ces gens que le reste du monde contemple avec un mépris proche du fou rire ne jouent pas le même rôle que cette aristocrate vénale devenue la caution de la respectabilité du grand état terroriste que sont les EU et leur chère OTAN ? Est-ce que le prochain congrès du PCF va réintroniser, en la personne par exemple de Vincent Boulet, les petits facteurs de la Commission européenne ?

Parce qu’il y a des limites à l’ignorance feinte, celle qui permet à certains de prétendre vouloir la paix tout en de fait soutenant l’OTAN. En commençant toutes ses jérémiades et pleurnicheries sur les morts des jeunes russes et ukrainiens par la seule dénonciation de Poutine. Quand je lis ce genre de chose, c’est plus fort que moi je me dis que ces gens-là sont peut-être pire que les fascistes qui font leur sale boulot sans de surcroit nous imposer leur tartufferies. Donc le parti communiste français peut et doit continuer son combat unitaire sur la réforme des retraites, en laissant le leadership aux syndicats parce que justement il ne s’agit en aucun cas d’un combat politique décisif, mais d’un exercice dans lequel se joue le renversement d’un rapport de forces en faveur de l’intervention populaire, et donc en limitant les ambitions personnelles de Jean-Luc Mélenchon, ce qui suppose un front bien encombrant temporairement. Mais le parti communiste ne doit en aucun cas se limiter aux manœuvres d’une assemblée nationale de plus en plus déconsidérée et qui est un véritable boulet en matière de combat politique et de la nécessité d’un parti communiste. Plus monte la question de la guerre et de la paix, plus ce caractère nocif apparaîtra.

Danielle Bleitrach


De Geb :

Mais non Danielle, il n’y a plus rien à changer dans le Landernau usurpateur officiel du beau nom de Communisme en France.

Quand je te lis déclarer que "la presse communiste ne s’était pas "déplacée pour une conférence sur le Donbass et les Crimes d’Odessa", tout en citant La Marseillaise, parfois je me demande si tu ne tombes pas de Mars. Pourtant on a les mêmes racines révolutionnaires, les mêmes aspirations politiques, et au moins autant d’années sur la tête et d’ancienneté dans le Parti, sauf que j’ai compris bien avant toi et que j’ai lâchées les rênes quand j’ai compris que j’étais juste un faire valoir pour entôler les militants.

La faillite politique elle pas commencé avec le Donbass en 2014, elle commencé à Marseille avec les Rénovateurs et le coup d’état contre Georges Lazzarino à la Fédé du 13 en 1978.

Puis au Comité Central "muté" en Comité national avec Robert Hue et sa clique en 94.

Mais La Marseillaise, te rends-tu compte du ridicule de tes affirmations :

La Marseillaise il y a déjà plus de 40 ans ne se déplaçait même plus sur le théâtre des conflits sociaux de sa zone éditoriale dès lors que le patron de la boite était un de ses principaux annonceurs. Et tu aurais voulu qu’elle se déplace au risque de gêner aux entournures les Coppola ou les Bret bien au chaud à la Fédé du 13 pour défendre des "Adorateurs de Poutine" non politiquement corrects ?

Pourtant c’est quand même bien clair, autant à travers les chiffres des ventes qu’à travers ses financements, que ce qui reste de l’ancienne presse du Parti n’existe plus que de nom que pour une seule et unique raison et à une seule condition :

Un, afin de justifier comme pour La Marseillaise la non situation de monopole sur la zone d’édition pour La Provence, ce qui permet à cette dernière de continuer à bénéficier des avantages fiscaux alloués à "la pluralité de la presse d’information" avec l’argent de nos impôts.

et deux, à condition de ne surtout pas faire de vagues et d’aider à enfumer les derniers militants irréductibles qui la lisent encore.

Il y a tout à recréer : Une Presse révolutionnaire, mais aussi le Parti lui-même.

Et de toute façon, si ce n’est pas les Communistes, les vrais, qui le font, ça sera d’autres qui s’y colleront.

Tout simplement parce que ça sera ça ou la mort cérébrale du Prolétariat français.

Pas besoin du Komintern pour ça.

Il suffira de trouver un Maurice Thorez... Les candidatures sont ouvertes.

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