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Qui a tué la démocratie ?

[PRESSE] "Débat de la présidentielle : le duel Macron-Le Pen a attiré 15,6 millions de téléspectateurs, moins qu’en 2017, selon Médiamétrie" (FranceTvInfo)

Coup dur pour la série télévisée "Le Pen au deuxième tour", diffusée pour le première fois en 2002.

Souvent critiquée pour son "absence de créativité" et l’impression d’un scénario qui tourne en rond, la série a pourtant été régulièrement reconduite par les médias qui semblent croire en son avenir. "Il faut lui donner une chance" a déclaré le responsable du département Culture, Création et Art de TF1, Jean Fildéperles, lors d’une interview accordée dans son placard à balais. "Comme pour toute bonne série, il faut le temps d’installer les personnages, de leur donner de la consistance".

Véritable institution du paysage audiovisuel, la série a connu pourtant plusieurs mésaventures avec le remplacement successif des principaux rôles par de nouveaux acteurs censés assurer la continuité du récit. Jean Fildéperles reconnaît que cela peut déstabiliser les spectateurs mais minimise l’impact. "Le public s’attache surtout à un personnage, pas à l’acteur qui l’incarne. Donnez lui un bon script, et il suivra" assure-t-il. En effet, et cas unique dans le métier, la série a vu les rôles du "Sortant" portés successivement par des acteurs (tous des hommes) aux noms et physiques très différents - sans véritable explications - tandis que le second rôle principal a connu un véritable coup de théâtre lorsque le personnage, portant le même nom, a été remplacé par une femme. Interrogé à ce sujet, Jean Fildéperles défend le choix artistique. "La société évolue, et la série ne fait que suivre ces évolutions. Les femmes ont un rôle de plus en plus important et c’est notre manière à nous de leur rendre hommage. Un clin d’oeil en quelque sorte."

Mais la grande question que tout le monde se pose est "Mais que raconte la série ?". Là aussi, Jean Fildéperles est catégorique : "c’est une œuvre hybride, à la fois une saga moderne et une tragédie grecque - ou shakespearienne si vous préférez. C’est Œdipe qui tue Freud. C’est Ulysse qui débarque chez Hamlet. C’est le clash entre Nabilla et Hanouna. Tout ça, quoi."

La remarque que l’histoire est peut-être trop alambiquée et manque de crédibilité ne provoque qu’un haussement d’épaules : "Peut-être. Mais nous ne courons pas après l’audimat (rires). Nous parions sur la qualité et le long terme. Je peux d’ailleurs d’ores et déjà vous annoncer que pour la prochaine saison - qui est déjà en cours de tournage - nous vous préparons une sacrée surprise."

Les adeptes de la série devront donc attendre encore cinq ans avant de voir leur curiosité satisfaite. En attendant, vous pouvez en profiter pour revoir les anciens épisodes et tenter de deviner la réponse à la question suivante : "qui a tué la démocratie ?".

Viktor Dedaj
critique cinoche

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